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vie de maman

L'appartement maudit

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Les gens, vous me connaissez bien. Vous SAVEZ que j'ai la poisse. En fait, au fond de vous, vous lisez ce blog pour savoir quelle nouvelle catastrophe catastrophique a bien pu m'arriver, n'est-ce pas? (avouez!)

Eh eh. Lecteurs, vous n'êtes pas au bout de vos surprises. BELIEVE ME. La poisse, c'est limite un art de vivre (ou plutôt de survivre).

 

Parlons de notre appartement.

Vous vous souvenez des deux mois sans électricité? C'était déjà ENORME, dans le genre méga-poisse, ça, non?

J'ai pire.

 

Depuis un bon moment (genre depuis septembre), dans notre salle de bain, ça puait.

Mais vraiment.

En continu, avec des pics de puanteurs tellement élevés par instant qu'on se retenait de faire pipi pour ne pas ouvrir la porte de cette salle de bain.

 

Le pire c'est que même avec la porte fermée, l'odeur finissait par se répandre dans l'appartement... et la première chambre à être atteinte, c'était celle d'Amélia, qui était tout à côté. Merci les siestes et les dodos dans cette ambiance putrique permanente!

Et puis nous étions tous malades à tour de rôle, genre toux, nez bouché, gorge encombré... cela dû davantage aux miasmes circulant dans l'air nauséabond de l'appartement qu'aux fraîcheurs saisonnières qui tournaient aux alentours des 20 à 25°C en automne...

 

Nous signalâmes ce souci à nos propriétaires plusieurs fois. Je dûs même m'épencher dans un petit mail bien senti à leur encontre dans l'espoir de les voir réagir. En 3 mois et quelques, nous parvînmes à obtenir... la visite d'un plombier qui, de son petit commentaire, nous sortit:

_ "Pouah! Qu'est-ce que ça pue!"

 

Merci Monsieur!

Le plombier ne vit rien à faire pour remédier au problème, sinon... TOUT CASSER ET TOUT REFAIRE. Il détecta une "fuite" dans la VMC, source du bruit assourdissant de soufflerie qui nous achevait les oreilles du matin au soir*. Du reste, il assura que les odeurs n'étaient pas des remontées de nos canalisations, ce que nous savions déjà car l'entretien que nous en faisions à coup de déboucher liquide et de javel n'y changeait rien.

 

Bref, en 3 mois et quelques, un plombier bredouille et toujours une odeur pestilentielle...

 

Le 29 décembre... Vous vous souvenez sûrement de cette date, non? Oh, allez, lecteurs, un petit effort!

Bon, ok, je vous dis.

Le 29 décembre, c'est mon anniversaire (et aussi le moiniversaire d'Amélia qui a eu 30 mois, du coup)...

 

Je reprends.

Le 29 décembre, jour de mon anniversaire, la salle de bain n'a plus seulement été envahie par l'odeur... mais aussi par le contenu de la colonne d'évacuation des voisins du dessus...!

 

JOYEUX ANNIVERSAIRE, JOYEUX ANNIVERSAIIIIRE MISS POISSE, JOYEUX ANNIIIIIIVERSAIRE!!

 

Avouez. Je vous épate. Ma poissitude n'a plus de limite...

 

En réalité, de la journée, nous n'avions rien eu. Et puis, fatiguée par la journée, je suggère à Quentin aux alentours de 19h30 ou 20h, d'emmener Amélia à la douche le temps que je prépare notre soirée en amoureux avec le gros gâteau que je venais de découper (fait maison par Amélia et moi, hihihi), une bombe de chantilly et un épisode de Buffy. (Vous  noterez que je pourrais vous dire que j'ai regardé un truc super intellectuel mais que je préfère vous dire la vérité vraie.)

 

Quentin est revenu en courant de la salle de bain en demandant à Amélia de ne surtout pas "entrer là".

_ "Vite, un seau!"

_ Euh... quoi??

_ On a une fuite!!"

Il est allé mettre un seau dans la salle de bain en m'expliquant qu'un liquide pas clair du tout et très puant, façon "eaux d'égoût mais en pire", gouttait de notre plafond le long de... l'ampoule!

Hum, miam!! Et électricité + eaux usées = cocktail explosif! On va bien s'amuser ce soir, chéri!

 

Catastrophée, j'ai couru chez la voisine pour lui expliquer la situation et lui demander si on pouvait avoir accès à ses toilettes pour la nuit, après (bien-sûr) avoir appelé nos propriétaires super pas réactifs.

Je vous le donne en mille...!

Après lui avoir dit qu'on ne pouvait plus ALLER AUX TOILETTES, ni se laver ou se brosser les dents, que nous étions donc dans un logement qualifiable de INSALUBRE, le propriétaire m'a répondu:

_ "Je vais faire tout mon possible dès demain...!"

Ben oui, on était dimanche... et nous reloger ne lui est pas venu à l'idée...!

_ "En attendant, je suis désolé, a-t-il assuré. Bon, eh bien... au moins, vous vous souviendrez de cet anniversaire...!"

J'ai eu une envie folle de lui taper dessus avec mon rouleur à patisserie et d'enfoncer sa tête dans mon gâteau d'anniversaire jusqu'à ce qu'il s'étouffe dedans, mais il était loin de moi au téléphone, du coup j'ai juste raccroché.

 

Grâce à vos voisins en or, nous avons eu accès à des toilettes cette nuit-là et le lendemain matin, j'appelai l'assurance qui me mettait en relation avec mon assistance. Le gars de l'assistance, adorable et très compréhensible, nous réserva trois nuits à l'hôtel d'à côté en nous précisant que normalement, c'était aux propriétaires et à leur assurance de nous reloger dans ces cas-là.

 

Lorsque je leur en parlais le lendemain soir, alors que deux d'entre eux s'étaient (enfin!) déplacés pour constater l'ampleur des dégâts, ils m'assurèrent que non non non, ils n'allaient rien payer, et puis: "on n'a pas d'assurance".

Le beau gros mensonge débile, comme s'il était de mon problème qu'il soit assuré ou non, et surtout, comme si je n'allais pas deviner qu'il était illégal de louer des appartements sans être assuré en tant que propriétaire non occupant.

Pfff... Les gros c***, en somme.

 

Et je ne vous rajouterai pas qu'en tirant la chasse, nos voisins du dessus firent REMONTER PAR LE TUYAU D'EVACUATION DU CHAUFFE-EAU des morceaux de CACA qui dégoulinèrent sur nos affaires rangées derrière les toilettes, ça donne dans le scato à ce stade...

 

Formidablement bien tombée, cette fuite, d'ailleurs, puisque le 30décembre arrivaient de Belgique les grands-parents de ma mini princesse, Jacques et Renée. Un réveillon du 31 décembre avec eux dans notre appartement puant et sans toilettes pour couronner le tout.

J'étais terriblement mal de ne pas pouvoir les recevoir mieux que cela, dans des conditions plus décentes. C'était quand même les fêtes de fin d'années, zut!

 

Tout s'est cependant très bien passé, ils ont été adorables, comme toujours. Amélia, elle, a été ravie.

 

Nous passâmes nos trois nuits d'hôtel dans le même hôtel qu'eux. Ensuite, les propriétaires nous dégotant quelqu'un pour intervenir, un plombier vint inspecter nos tuyaux avec une caméra et déclara que le bouchon qui avait dû se former un jour et provoquer tout cela était parti. Il en profita pour constater que les boulets responsables de la rénovation de nos appartements avaient "oublié" de fermer un tuyau, lequel laissait émaner cette odeur putrique dans laquelle nous vivions depuis des mois. Il vissa un bouchon à son extrêmité et l'affaire fut faite. Nous n'eûmes plus de problèmes d'odeur pour les... deux semaines qu'il nous restait à vivre dans cet appartement.

 

Je n'étonnerai personne en vous avouant combien nous fûmes soulagés de nous enfuir de cet appartement. L'état des lieux de sortie était samedi 11 janvier. Nous avons mis nos affaires en "garde-meuble" improvisé (un garage), et descendu le reste dans notre voiture avec les enfants jusque chez les parents de Quentin où nous squattons grâcieusement jusqu'à l'obtention de nos visas russes.

Nous décollerons le 1er février pour notre nouvelle destination folle (et froide).

 

Ce fut vraiment l'appartement de la poisse...

Plusieurs choses me manqueront de cette ville: nos voisins, pour commencer. Adorables, jeunes et plein de promesses, drôles et toujours de bon service. Et puis, nous vivions dans une petite ville où j'ai rencontré des gens qui ont le coeur sur la main. La ludothèque où j'emmenai Amélia me manquera aussi. La médiathèque, les aires de jeux, les parcs, la crèche Abri'co, le Garon qui glisse tranquillement sous les petits ponts de la ville. Les sourires des commerçants, la boutique Marie Pipelette, la boulangerie L'intuition - et même mon esthéticienne!

 

Je ne vous avais pas souvent donné le nom de cette bourgade, d'ailleurs. J'estimais que cela me donnait le droit de médire plus livrement sur les choses qui m'énerveraient là-bas, sur les personnes agaçantes que j'y rencontrerais. Mais en y réfléchissant bien, en dehors de mon appartement de toutes les catastrophes, cette ville était la petite ville idéale pour être heureux avec des enfants.

 

Au revoir, Brignais.

 

* vous avez remarqué cette belle allitération en fricatives??? j'ai du style, hein? ;)

Publié dans vie de maman

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Comment on est sorti de l'hôpital

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Bon, l'hôpital "suite et fin", car cela commence à dater (oui je n'ai pas trop eu le temps, hein!!).

 

Finalement, j'ai passé deux nuits à l'hôpital avec Keenan. Hors de question que je le laisse entre les mains de ces psychopathes en blouse blanche, je voulais garder les yeux sur lui.

 

Après avoir mal et trop peu dormi dans un fauteuil inconfortable en "réa", j'ai été virée de la chambre, pas vraiment délicatement, par des infirmières et des auxiliaires de puériculture qui voulaient "lui faire ses soins"... comme si, en tant que maman, voir mon enfant recevoir des "soins" m'était interdit.

Lorsque j'ai tenté, gentiment, de demander à rester, j'ai eu droit à:

_ "Non mais profitez-en pour prendre un café et vous détendre!"

Sérieusement.

Me détendre?! Mon bébé vient de passer la nuit sous oxygène, j'ai failli le regarder crever si j'avais pas eu la présence d'esprit de m'apercevoir que c'était VRAIMENT plus inquiétant que ne le laisser croire l'abruti de pédiatre libéral, j'ai dormi moins de trois heures même pas consécutives et tu veux que je me... DETENDE???????? CONNAIS-TU LE SENS DE CE MOT, CONNASSE???????!!!!!

Super calme, genre je me maitrise (ou alors j'étais shootée de fatigue, au choix), je fais:

_ "Je ne bois pas de café...

_ Ben vous devriez!! Parce que, quand on dort mal, ça fait du bien!"

T'es sûre que t'es du milieu médical, toi?? Tu as oublié ton neurone qui pense dans la poche de ta veste??

Je l'ai regardée avec une envie de meurtre contenue et j'ai souri de toutes mes dents.

_ "Mon bébé est déjà tachicarde, je ne peux pas que rajouter de la caféine dans son lait - que je produis - soit la meilleure des idées!"

Gros blanc.

_ "Ah ben oui, c'est pas faux! me sort-elle."

Eh eh. C'est le moment où je t'apprends ton boulot, crétine.

 

Je suis sortie de la chambre en précisant que j'allais attendre en salle d'attente (toujours la même) qu'on vienne m'y chercher.

J'attendis donc. Je revis le papa de la veille, sa femme Virginie et ses deux enfants (les aînés de sa petite hospitalisée), qui avaient respectivement 5 et 3 ans. Nous échangeâmes quelques mots polis et fîmes poliment l'impasse sur nos airs fatigués à tous.

Je me mis à lire tout ce que la salle contenait de magazines consultables, relisant certains articles lus la veille.

 

Après une heure d'attente, terriblement inquiète qu'on ne vienne pas me chercher, je sonnai à la porte du service pour demander l'autorisation de retrouver mon petit.

_ "Ben oui, les soins sont finis depuis longtemps pour Keenan, vous pouvez rentrer! me dit une infirmière par l'interphone.

_ Pardon?"

Blanc. Elle sent qu'elle n'a pas répondu comme il faut.

_ "Vous avez fini et personne n'est venu me chercher?

_ Ben, je pensais que vous alliez descendre prendre un café."

Déduction 1: elle n'a pas compris quand j'ai parlé tout à l'heure. Déduction 2: elle est vraiment encore plus conne que je ne le pensais.

_ "Bon, j'arrive."

Je suis rentrée dans le service après avoir lavé mes mains jusqu'aux coudes, comme on me l'avait montré, et je me mis à attendre Quentin avec plus ou moins d'impatience.

 

Evidemment, personne ne vint m'expliquer quels soins avait reçu Keenan durant mon absence. J'insistai pour avoir des précisions, telles qu'à quelle heure il pourrait manger, quand le pédiatre ou la dermato viendrait le voir et s'il aurait de la kiné aujourd'hui.

On ne me répondit pas, ou peu. Le pédiatre passerait quand il pourrait, la dermato n'avait pas donné de nouvelles, le kiné c'était prévu mais on ne savait plus trop quand, et pour l'alimentation, on verrait avec le pédiatre...

For-mi-da-ble!

 

Après l'arrivée de Quentin, je pus dévorer le sandwich qu'il m'avait apporté et qui était la première chose que j'avalais depuis la veille à midi. Il m'apprit dans la foulée que nos proprios, ayant reçu le préavis de départ de l'appartement, nous avaient appelés pour avoir un rendez-vous pour faire visiter l'appartement à d'éventuels futurs locataires. Car bien-entendu, j'avais hyper envie de m'occuper de notre déménagement alors que je passais la journée à l'hôpital avec mon bébé.

 

Ce fut en début d'après-midi, quand nous regagnâmes la chambre après en avoir été virés pour de "nouveaux soins", que nous trouvâmes notre bébé avec un petit tuyau bleu à côté de lui. J'allai dans le couloir trouver une infirmière.

_ "C'est pour savoir... s'il vous plait... Keenan, qu'est-ce qu'il a eu, comme soin, exactement? et on parlera au pédiatre bientôt?

_ Le pédiatre n'est toujours pas disponible, madame.

_ Et les soins? Vous avez fait quoi? Il a fait de la kiné respiratoire, finalement?

_ Ah ben oui, la kiné c'était déjà ce matin; ça fait un moment."

J'ai beugué. Elle a dû voir à mon visage que je serrai la mâchoire et prenai une posture de folle dangereuse prête à l'égorger car elle m'a fixée avec un peu plus d'intensité.

_ "On ne m'en a pas informée. J'ai posé la question, pourtant. Plusieurs fois. On m'avait dit qu'il ne l'avait pas encore vu.

_ Ben... pourtant... je peux demander, pour être sûre, mais il a eu sa kiné ce matin.

_ C'est pas très normal que je ne sois pas informée...

_ Je suis désolée, je ne sais pas qui vous a répondu.

_ Et là, il a un tuyau bleu, c'est quoi?

_ C'est sa sonde gastrique.

_ Ah! Donc il va commencer à manger...?

_ Oui, on va lui envoyer du lait par petites doses continues pour le réalimenter."

Mon bébé a tété hier soir, mais si vous pensez votre méthode trop supérieure à tout, allons-y gaiement!

_ "Et vous allez lui poser la sonde quand, en fait?

_ Elle est posée, là."

Je re-beugue.

_ "Une sonde gastrique, c'est pas censé... sonder l'estomac...?

_ Si si.

_ Alors pourquoi une sonde gastrique posée n'atteint-elle pas l'estomac?

_ Elle n'est pas posée?

_ Je ne pense pas, non. Ceci dit, je ne suis pas médecin... mais il me semble que le tuyau est posé sur son lit davantage que dans son estomac..."

Elle s'est levée et est ENFIN venue vérifier dans la chambre de Keenan ce que je lui disais.

_ "Ah ben oui, dis donc! Tu as arraché ta sonde gastrique, petit bonhomme. Bon, ben... tant pis! On la reposera quand on commencera le gavage."

Et elle repart.

 

Avec tout cela il était déjà 13h et quelques.

Heureusement que Keenan avait arraché sa sonde gastrique. A 16h, ils n'étaient toujours pas revenus lui poser ou le nourrir. Il aurait gardé un affreux tuyau sortant de sa bouche durant plus de 3h pour rien...!

Quentin, à bout de nerfs et très éprouvé par tout cela lui aussi, finit par trancher.

_ "Redonne-lui le sein. Il meurt de faim et ils ne font rien. Il suce son pouce comme un fou, ça l'énerve et ça le fatigue."

J'approuvai et recommençai mes acrobaties de la veille pour mettre mes mamelles à portée de la petite bouche affamée de mon bébidou. Il téta très goulument et sans encombre.

Nous fûmes très fiers de lui.

 

A 16h45, une infirmière débarqua pour recommencer à le "sonder". Je me plantai devant elle en précisant à haute et intelligible voix que nous allions attendre en salle d'attente et qu'elle devait venir nous chercher AVANT de démarrer la sonde. Je lui ai demandé deux fois si elle avait bien compris.

Je me fichais de son air agacé. Ce qui m'importait, c'est qu'on ne me prenne plus pour le parent largué qu'on oublie sans remords dans son coin.

 

On vient bien nous chercher rapidement et je les regardai mettre la machine en marche. Du lait passa dans le tuyau bleu et Keenan toussa.

Puis, à la deuxième "poussée" de lait, il toussa encore plus, devint rouge comme une tomate en ouvrant grand une bouche de poisson suffoquant hors de l'eau, me permettant de voir sa bouche pleine de lait avec lequel il se noyait.

_ "C'est pas possible! crisai-je. Ils se sont gourés de tuyau, ils lui ont foutu dans la trachée!"

Quentin ne se le fit pas dire deux fois, il tira d'un coup sec sur le tuyau pour le sortir de la gorge de son petit qui, respirant à peine, commençait déjà à émettre des ébauches de pleurs enroués. J'avais couru dans le couloir pour appeler, en panique, une infirmière qui... ne prit pas la peine de venir tout de suite.

Quand je retournai près de mon bébé, je pus constater avec délice qu'il lui fallut 10 bonnes minutes pour nous rejoindre. La notion d'urgence est tout relative au pays des petits malades.

 

_ "Ah mais... il a encore arraché sa sonde...? Oh ben ça, alors!"

Nous nous regardâmes en chien de faïence avec Quentin. Nous n'avions plus qu'une hâte: que Keenan sorte de cet hôpital de fous.

 

En début de soirée, le pédiatre vint (ENFIN) nous parler pour nous informer qu'ayant besoin de la place que nous occupions, ils allaient nous transférer... en soins continus. J'allais donc passer une nouvelle nuit à l'hôpital mais dans une autre chambre.

 

L'accueil qu'on nous fit dans ce nouveau service fut mille fois plus agréable et j'eus droit à... (attention!!) un lit! Ok, pas un vrai. Un lit pliable, une couchette, mais j'avais des draps propres et je pus m'allonger. Quentin me ramena un sandwich McDo et ma mère, qui était montée pour la journée avec Agnès pour emmener Amélia à la piscine, passa déposer la petite à l'hôpital. Quentin la ramena à la maison après que j'ai pu passer une demie heure avec elle à la câliner et à lui expliquer que Kikidou était malade et que je devais rester avec lui. Enfin, je pus aller m'allonger avec un Oxébo (magazine d'idées créatives pour les enfants) piqué en salle de "détente".

 

Le bip-bip des machines et leur lumière permanente ne me permirent pas de dormir très bien, mais je fermai les yeux à 21h et je ne fus réveillée que 4 fois avant 7h. La pédiatre de ce service, une jeune femme sympathique, avait décidé que si Keenan parvenait à se passer d'oxygène pendant 24h, alors elle le laisserait sortir. Mais faute d'oxygène, nous lui donnerions de la ventoline par inhalateur.

Ainsi, toutes les 4 heures de cette nuit-là, je posais un masque sur son visage pour qu'il inspire sa dose de ventoline. L'équipe de réa lui avait déjà enlevé son oxygène depuis un moment et il se débrouillait bien. Je croisais les doigts pour qu'il parvienne à respirer seul cette nuit-là et que personne ne soit contraint de lui remettre de l'oxygène sur le nez.

 

Le lendemain, il vit une nouvelle kiné, très douce et très gentille également, qui nous expliqua les choses avec détails, simplicité et calme. Il eut une séance de kiné respiratoire et puis, avec une foule de papiers et d'ordonnance, on m'autorisa à partir...

Le cauchemar n'était pas complètement fini, nous aurions à faire des séances de kiné respiratoire une fois par jour et à lui donner de la ventoline pendant une semaine, et Keenan prendrait du temps à récupérer de la fatigue que représentait cette mésaventure mais au moins, nous pouvions rentrer.

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Information importante

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Nous interrompons ce programme pour vous informer que le cancer a enfin un vaccin le sida est mort la marraine de ma fille, Camille, attend un heureux événement.

 

Cette information est top secrète. Quiconque la lira devra être éliminé.

 

Euh... oups...!

Toutes nos félicitations à Camille!!!

(et aussi à son amoureux, mais c'est elle qui fait le plus gros du travail, alors bon.)

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La première nuit à l'hôpital

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Je dus passer bien une heure et demie dans cette salle d'attente.

Je crus qu'on m'avait oubliée et je commençai à envisager plusieurs scénarios:

_ entrer de force dans le service et regarder dans toutes les chambres de la zone D jusqu'à tomber sur mon bébé;

_ sonner à l'interphone en insultant tout le monde;

_ m'endormir sur une chaise inconfortable de la salle d'attente en utilisant National Geographic en couverture...

 

Enfin, une infirmière vint me trouver. J'avais déjà enfermé mes affaires (sac à main et manteau) dans un sac plastique, ce qui était obligatoire pour rentrer dans le service en raison des "germes" que mon sac pouvait transporter...

Elle me conduisit, après que j'eus lavé mes mains jusqu'au coude, ongles et poignets compris, jusqu'à la chambre de mon bébé qui dormait à nouveau, pâle et visiblement épuisé.

Je repérai ce qui me servirait de lit: un fauteuil qui ne basculait pas complètement.

_ "Je vais vous donner un drap pour faire couverture, m'apprit l'infirmière avant de me prêter un bout de tissu aux couleurs de l'hôpital.

_ Merci."

Je fis remarquer que j'avais patienté longtemps et demandé quel traitement avait pris autant de temps.

_ "On lui a posé une perfusion.

_ Vous avez enfin trouvé une veine?

_ Oui, c'est allé vite finalement."

Evidemment, il avait vidé deux seins, il n'était plus déshydraté cette fois...

_ "Vous lui injectez quoi?

_ Euh... je demanderai... C'est sûrement des ions...!"

C'est du glucose, boulette, c'est écrit dessus.

Je trouvai une tétine à côté de son petit visage, une tétine en plastique alors que Keenan avait toujours pris son pouce.

_ "Pourquoi il y a une tétine? Ce n'est pas la nôtre...

_ Oui, il a beaucoup pleuré quand on l'a piqué et quand on l'a changé, donc on lui en a mis une dans la bouche.

_ Oui, ça ne m'étonne pas. Vous savez, dans certaines langues, le mot pour tétine se traduit en fait par tais-toi... Mon fils prend son pouce quand il a besoin de téter. Du reste, le laisser crier sa douleur et sa détresse est peut-être fatiguant pour vous mais ça me parait sain et naturel. Je préfère qu'on ne lui donne plus de sucette."

Je plante mon regard dans le sien, déterminée malgré mes grosses cernes.

_ "S'il vous plait, j'ajoute du ton le plus mielleux possible.

_ Très bien, je le dirai."

Elle tourna les talons mais je la retins.

_ "Quand pourrai-je voir le pédiatre?

_ Il est déjà passé.

_ En mon absence. Pour lui parler, c'est plus dur.

_ Il repassera peut-être plus tard."

Je la laissai partir et rapprochai une chaise du fauteuil sur lequel j'allais passer la nuit. Je pus déposer mes pieds sur la chaise en me glissant au fond du fauteuil pour tenter de fermer les yeux, douillettement bercée par les bip-bip des machines.

 

Mon repos fut de courte durée: le pédiatre vint me voir et ne répondit à aucune de mes questions. En revanche, il en avait plein à me poser, lui aussi.

_ "Sur les jambes, c'est de l'eczéma?

_ Non, ce sont des lésions résiduelles de la gale...

_ Ah. Il a été traité?

_ On a tous été traité. Plusieurs fois. Longue histoire.

_ Qu'est-ce qu'il prend?

_ Il a eu de la permethrine.

_ Ah. C'est quoi? Des cachets?

_ Une crème, application locale...

_ C'était quand?

_ Il y a deux semaines. On aurait dû faire le deuxième traitement ce soir.

_ Comment ça, le deuxième traitement?

_ Oui, la première couche tue les adultes... Deux semaines plus tard, on recommence pour tuer les oeufs et les larves qui n'ont pas été tués au premier tour et qui ont éclos et grandi, tout ça...

_ Ah, d'accord."

Il m'a laissée et est revenue une heure après.

_ "Bon, écoutez, si vous deviez faire le traitement pour la gale, on va le faire ici...

_ Euh... pardon? Ici? Donc vous allez le traiter lui, mais ni moi, ni sa soeur, ni son père? Je ne suis pas à la maison pour laver les draps ni traiter notre environnement, mais vous voulez le traiter lui? Pour qu'en rentrant à la maison, il soit recontaminé par sa famille non traitée et qu'on recommence un centième traitement à zéro?!"

Il prit quelques secondes de réflexion.

_ "Oui, dit comme ça...

_ Je le traiterai à la maison, quand il rentrera. On n'est pas à quelques jours près pour ce traitement...

_ Voilà. Bonne idée."

Il est reparti.

Avant de revenir une troisième fois (oui j'ai super bien dormi!) pour me dire qu'il voulait quand même l'avis de la dermato de l'hôpital qui allait donc passer demain pour voir Keenan et ses lésions.

 

En fait, la dermato de l'hôpital n'est jamais passée nous voir, mais bon.

 

Vers cinq heures du matin, des infirmières sont venus faire "les soins" de Keenan. J'ai demandé à rester (sinon il fallait que j'aille dans la salle d'attente, encore une fois, et puis que je me relave les mains deux cents fois pour pouvoir revenir) et j'ai même proposé de changer sa couche.

Evidemment, cela l'a un peu embêté et il s'est réveillé mais rendormi rapidement.

En le voyant s'acharner sur son pouce, je redemandai s'il était possible de le nourrir, ce à quoi on me redit non pour ne pas l'épuiser.

_ "Vous ne trouvez pas fatiguant de téter avidement son pouce et pleurer comme il le fait?

_ Mais moi je ne vous parle pas de téter! C'est la digestion qui le fatiguerait, me soutint la nana en blanc."

Hum hum. Il a l'air très fatigué de sa tétée de tout à l'heure...

_ "On lui mettra une sonde gastrique demain."

J'ai pas tout suivi à votre logique, là...? Donc, digérer est fatiguant, c'est pourquoi on va injecter du lait dans son estomac (qu'il digèrera) avec un tuyau pour qu'il n'ait pas à téter alors que téter n'est pas fatiguant...?? Bizarre... sans compter que d'après la pédiatre du début de soirée, c'était téter qui était fatigant... alors pourquoi on le laisse s'acharner sur son pouce, c'est-à-dire se fatiguer, pour rien?

 

Un jour, je comprendrai... Ce jour-là, je serai... neuro-chirurgienno-pédo-dento-dermat-podo-uro-gynécologue...! D'ici là, je suis maman et j'ai l'impression d'être prise pour une sacrée conne...

Une conne qui a passé une super nuit...

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La papa de la salle d'attente

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Nous devions avoir passé les une heure et demie du matin quand je levai les yeux de mon formidable magazine de fille (un genre de Grazia ou Cosmo) pour regarder entrer un homme aux cernes plus noires que les miennes.

Les joues couvertes d'une barbe en bataille, les cheveux aussi bien coiffés qu'après un réveil en fanfare, le regard triste et la mine grise de fatigue et d'inquiétude, il me salua brièvement avant de s'asseoir en face de moi.

 

_ "Bonsoir."

Il passa ses mains sur son visage d'un air désespéré. J'avais mal pour lui.

_ "Vous passez la nuit ici?

_ Oui, répondit-il. Ils font les soins en ce moment, ils m'ont demandé de sortir de la chambre..."

J'acquiéçai d'un air entendu.

_ "C'est un garçon ou une fille?"

Il eut un bref sourire vite effacé.

_ "Une fille.

_ Quel âge?

_ Bientôt un mois."

Je me redressai un peu sur mon siège.

_ "Le mien a trois mois aujourd'hui. Sale épidémie, n'est-ce pas?"

Je ne sais absolument pas comment j'ai deviné que sa fille avait, elle aussi, une bronchiolite. Mais ça m'a paru évidemment.

_ "Oui... On a été transféré depuis l'hôpital de Grenoble...

_ Grenoble...? Ce n'est pas à côté!

_ Ils ont immédiatement envoyé la petite ici quand ils ont vu son état. Heureusement qu'on est allé aux urgences..."

Il repassa une main sur son visage. Je devinai que les larmes étaient sur le point de sortir et qu'il luttait comme il pouvait pour rester stoïque devant l'inconnue que j'étais.

_ "Vous savez, il y a ici des enfants qui ne pourront jamais guérir. Vous avez fait ce qu'il fallait. Ils vont la soigner et on pourrait se sentir idiots tous les deux de nous être inquiétés pour un fichu rhume..."

Il hocha la tête.

_ "Elle est ici depuis déjà trois jours. Ma femme, Virginie, lui a donné du lait à la seringue parce qu'elle n'arrivait plus à manger. Elle l'allaite, vous voyez? On a vu des médecins. Elle était tellement faible, elle respirait en sifflant... C'est moi qui ai insisté pour qu'on l'emmène aux urgences quand elle n'a pas pu se réveiller pour prendre sa seringue de lait. Virginie n'était pas trop pour, elle sortait de chez le docteur, cela faisait trois jours qu'elle en voyait... Elle disait qu'ils ne feraient rien de plus..."

Je mesurai combien la confiance que nous placions dans nos médecins en France pouvait être fatale.

_ "On s'est engueulé...!"

Il me fit un sourire, de ces sourires désemparés qui cachent les yeux mouillés. Je tournai la tête pour faire comme si je n'avais pas remarqué qu'il pleurait et le laissais se ressaisir en me demandant comment réagir.

_ "Les disputes ont du bon, parfois. Vous avez bien agi et je suis sûre qu'elle vous en est reconnaissante. Et puis ça... ressoude. Vous vivez une épreuve difficile. Nous avons eu un peu les mêmes péripéties. Du lait à la seringue et des médecins qui ne s'inquiètent de rien... Jusqu'à ce qu'on vienne ici.

_ Quand ils l'ont transférée ici, c'est là que j'ai vraiment réalisé qu'on pouvait mourir d'une bronchiolite... C'est vrai, ça aurait pu la tuer."

Je hochai la tête.

_ "Oui. C'est vrai. Comment va-t-elle, maintenant?

_ Mieux. Elle s'est réveillée, elle remange...

_ Et votre femme? Elle est restée à Grenoble?

_ Non... Elle est dans la maison des parents, à côté, avec les enfants. On a deux grands. Un garçon et une fille. Ils n'ont pas encore vu leur soeur.

_ Vous êtes de garde pour rester la nuit avec elle?

_ Oui. Virginie est très fatiguée, elle a besoin de dormir dans un vrai lit. Elle vient tirer son lait toutes les deux heures en journée, c'est déjà très éprouvant... Ils ont dit qu'elle était sortie d'affaire, mais quand je la vois relier à toutes ces machines..."

 

Une infirmière vint le chercher pour lui annoncer que les soins étaient finis et qu'il pouvait retourner auprès de sa fille.

Je restai seule à digérer cette histoire de petite fille dont l'état avait été gravement minimisé par des médecins dépourvus de la moindre capacité d'empathie.

J'avais hâte de retourner auprès de mon bébidou.

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La réa

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Je continue mon récit fou là où je l'avais arrêté...

 

On nous fit attendre, Keenan et moi, un laps de temps interminable dans la salle des urgences où étaient alignés des lits pleins d'enfants malades séparés par de simples rideaux bleus. J'entendis arriver dans le lit d'à côté (nous avions celui le plus au fond, contre le mur) un couple de parents paniqués avec leur petite fille de trois semaines, elle aussi sous oxygène. Le médecin leur expliqua la même chose: épidémie, blablabla, besoin d'oxygène, blablabla...

 

J'avais demandé un tire-lait qui tardait à venir et mes seins menaçaient d'exploser. Littéralement. Ils débordaient du soutien-gorge et coulaient comme un robinet ouvert.

Keenan, lui, mangeait l'entièreté de son poing en râlant et soufflant, affamé de cette diète et bien décidé à y mettre en terme maintenant qu'il respirait à nouveau.

 

Je jetai un oeil dans le couloir depuis l'arrière de mon rideau bleu et me rapprochai de lui qui pleurait, chuinait, réclamait et dévorait sa petite main avec une énergie qu'on ne lui avait pas vu depuis plusieurs jours. Je contemplai mon bébé en comprenant que les lunettes à oxygène posées dans son nez lui suffisaient à surmonter cette horrible crise de bronchiolite et décidai que le conseil de ces charmants médecins, ainsi que leur rapidité à me fournir un tire-lait, ne m'allait pas. Je sortis mes seins de mon t-shirt et debout à côté du lit de Keenan, je me penchai vers lui en une figure de gymnastique digne d'un champion pour lui coller ma mamelle dans la bouche.

 

Il ne se fit pas prier. Il avala goulument le lait qui coulait tout seul, puis quand le lait en surplus fut ingéré, il téta un peu plus volontiers pour extirper de ma mamelle ce qu'il en restait. En un temps records, il vida mon sein droit.

Je le félicitai en chuchotant pour que mon infraction aux recommandations des médecins passe inaperçue dans le brouhaha du service des urgences puis retournai guetter le couloir depuis le coin du rideau. Toujours personne.

 

Keenan recommença à réclamer à manger. Je poussai un long soupir amusé et dégainai ma seconde arme maternelle pour, dans une nouvelle acrobatie, la lui mettre dans la bouche. Il vida ce sein-là aussi, pourtant aussi engorgé que l'autre.

J'étais impressionnée par son apétit et son énergie. Au moment où des pas m'inquiétèrent (allez savoir pourquoi, j'avais peur d'être prise comme une gamine en faute), j'avais déjà remis dans mon soutien-gorge trempé (et que j'allais porter trois jours, yurk!!) mes deux mamelles désormais molles et inutiles.

 

Mon petit prince râla encore un peu et agita sa main avant de retrouver son pouce et de fermer les paupières avec un sourire de bien-être comme seuls les bébés repus savent les faire. Ce sourire fut ma plus belle récompense et je me sentis de taille pour frapper tous les médecins du monde qui voudraient lui faire du mal ou le priver de dessert sans raison valable.

 

Les pas dans le couloir étaient allés vers le couple et leur bébé de trois semaines, juste à côté de moi. La pédiatre leur expliquait désormais - probablement parce que la maman avait posé la question - que la digestion fatiguerait trop leur bébé pour qu'on la nourrisse tout de suite, malgré le fait qu'elle n'avait rien mangé de la journée. L'estomac trop plein pourrait peser sur le diaphragme et handicaper encore plus la respiration.

Je posai les yeux sur le moniteur qui chiffrait la vie de mon tout-petit selon trois courbes colorées et esquissai un sourire narquois. Ni son coeur, ni l'oxygène dans son sang, ni la fréquence respiratoire ne semblait traumatisée par ce repas interdit. On nous dit ce qu'on veut bien nous dire.

 

La pédiatre continua un moment avec les parents d'à côté puis leur annonça qu'ils ne savaient pas encore s'ils iraient en soins continus ou en réanimation pédiatrique. Logiquement, nous devions aller tous (moi et eux) en soins continus, mais il n'y avait plus assez de chambres. Manque de place classique en période d'épidémie... L'un de nous irait donc échouer au service de réanimation où ils avaient de la place pour la nuit.

 

L'instant d'après, on m'apportait un tire-lait.

_ "Ah... chouette..."

Trop tard...

Tandis que je tirais 40 minables millilitres de mon sein droit, la pédiatre tira le rideau pour passer me voir.

_ "Vous avez entendu?

_ Pardon?

_ J'expliquais aux parents d'à côté qu'on allait choisir qui on enverrait en réa et qui en soins continus.

_ Et vous avez tranché?"

Elle haussa les épaules.

_ "Je dois en discuter avec mes collègues, mais a priori ce sera eux en réa parce que leur bébé est plus petit."

Je ne dis rien.

 

Vingt bonnes minutes plus tard, il y eut enfin du mouvement. Je fermai mon mini biberon de lait et le posai sur le lit de Keenan pour que "mon lait monte avec lui" m'avait dit l'infirmière.

Puis je me mis à suivre le lit de Keenan qui venait d'être réveillé par toute cette agitation.

Je me retrouvai... contrairement à ce qui avait été annoncé... en réanimation pédiatrique... Sans chercher à comprendre la logique de leurs cerveaux visiblement très loin au-dessus du commun des mortels, j'acceptai mon sort en donnant à Keenou mon doigt à tenir.

 

Devant la porte du service, le lit s'arrêta. On m'expliqua que j'allais devoir rester en salle d'attente le temps qu'on "s'occupe de lui".

_ "Mais je pourrai rester avec lui toute la nuit, n'est-ce pas?"

Pas de réponse. Juste le vide de la salle d'attente et une nouvelle attente interminable.

 

Dans un coin de ma tête, je savais que Keenan avait pu manger et qu'il allait donc bien mieux. Il était sorti d'affaire. Il s'agissait juste d'attendre que son nez se remettre à fonctionner sans lunettes à oxygène pour l'aider. Pourtant l'idée d'être arrachée à lui m'était insupportable et me faisait voir la situation plus grave qu'elle n'était.

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Joyeux Noël

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Une parenthèse pour vous souhaiter un joyeux Noël à tous.

Je reprends le récit de l'effoyable hospitalisation de mon petit Keenou dès que mon homme me laisse dix minutes pour bloguer...

D'ici là, famille, famille, re-famille... ou plutôt, belle-famille, car c'est celle de Quentin en fait. Et hyper nombreuse. Et des tas de cadeaux. Bref, Noël autour d'une volaille rôtie et de marrons, quoi.

 

Joyeux Noël, lecteurs.

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l'hôpital des enfants

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Le médecin daigna enfin venir nous parler.

_ "Votre bébé était très faible, il avait beaucoup de mal à respirer, mais ça va mieux. Nous lui avons donné de l'oxygène, il a des petites lunettes à oxygène dans le nez pour l'aider un peu. Il est moins gris, mais encore pâle. C'est la fatigue, aussi. Bon, il y a une grosse épidémie de bronchiolite, en ce moment et là... c'est un cap un peu difficile pour lui, donc on va le garder et faire ce qu'il faut pour l'aider à passer ce... ce cap.

_ On peut le voir?

_ Pour l'instant, on essaie de lui poser un cathéter pour avoir une voie, au cas où nous aurions besoin de lui donner une perfusion ou autre. Vous pourrez venir dès que ce sera fini.

_ J'ai pas peur du sang et des aiguilles, soufflai-je. Enfin, si... c'est ça qui vous inquiète...

_ Non, c'est simplement une question de place, avec les machines... On vous appelera quand ça sera fini."

 

Nouvelle attente interminable.

_ "Mais bon sang, combien d'années ils veulent pour poser une voie?! Une piqûre, c'est deux minutes, même pas!"

J'explosai. Quentin tenta de me distraire mais j'avais décidé d'essuyer les larmes qui avaient commencé à pointer leur nez et la colère déviait mon angoisse.

Enfin, une infirmière vint me trouver et je pus voir Keenan pendant que Quentin restait avec Amélia dans cette salle d'attente privée.

 

Son petit corps était tout dévêtu à l'exception de la couche. Je m'inquiétai de le voir prendre froid, mais visiblement, tout le monde s'en fichait. Il avait des électrodes sur le torse et l'abdomen, relevant fréquences cardiaque et respiratoire. Un capteur, semblable à celui de l'infirmière de l'accueil, était accroché à l'un de ses petits doigts et nous donnait une courbe sur le taux d'oxygène dans le sang (la saturation en O2), qui devait impérativement rester entre 92 et 100.

Il n'était qu'à 87 quand nous étions arrivés...

_ "Vous êtes du métier? me demanda la pédiatre urgentiste en me voyant regardant l'écran.

_ Non... Non."

Mais je sais encore lire un ECG, j'ai bonne mémoire...

Je cherchais des yeux son cathéter et ne le trouvai pas.

_ "On va lui poser sa voie, m'annonça une infirmière. On attend une spécialiste, une infirmière anesthésiste."

Que foutaient-il tout ce temps si le cathéter n'est pas encore en place??

Là, je vis sur ses bras, ses poignets, ses mains la réponse à ma question: un véritable carnage, patchwork de bleus et de veines percées sous sa petite peau fragile... Et puis, une fois la "spécialiste" arrivée, l'infirmière se met à lui expliquer:

_ "On ne trouve pas de veine, elles sont trop petites ou alors elles claquent quand on injecte...

_ Vous avez bien abimé, là, c'est pas facile de trouver une voie avec tous ces bleus..."

Comment s'y sont-ils pris pour un résultat assez pourri?

Ma bouche s'est mise à parler toute seule en réponse à ma question.

_ "C'est parce qu'il est déshydraté... Les veines sont moins visibles parce qu'il a moins de volume qui circule...

_ Oui, il est bien déshydraté, a répondu l'infirmière d'un air distrait."

Elles cherchaient à deux sur ses petits bras, le droit, puis le gauche, puis encore le droit, en vain.

_ "Vous avez essayé les jambes? On peut piquer la saphène, non?"

Je venais d'écouler mon stock mémoire d'anatomie en ressortant spontanément ce mot. Elles jetèrent un regard autour de ses pieds.

_ "En fait... ça a déjà été tenté, il y a des bleus aussi..."

J'eus des envies de meurtre à l'idée que pendant une heure, ils s'étaient acharnés sur les veines de mon bébé si petit et si fragile, sans que j'eus mon mot à dire.

L'infirmière "spécialiste" se décida pour le dos de sa main gauche. A la vue de l'aiguille, mon Keenan se mit à hurler, avant même qu'elle le touche. Mon coeur se serra encore plus. Ils lui avaient fait tellement mal que la simple vue d'une aiguille lui arrachait tous les cris que pouvaient produire ses cordes vocales enrouées...

 

Evidemment, l'infirmière rata son coup, ne trouva pas la veine et, retirant l'aiguille dépitée, dut justement percer la veine qu'elle cherchait puisqu'il se mit à saigner. Elle s'essuya les mains sur lesquelles du sang avait giclé et lui colla un pansement avec un "désolée, j'ai pas trouvé" avant de partir.

 

Je demandai à Quentin et Amélia de me rejoindre, malgré le fait qu'on nous ait sorti qu'Amélia ne devait pas venir voir son frère.

A sa vue, et surtout à la vue des fils qui le reliaient à une machine, elle se mit à froncer les sourcils en répétant "Non, non!". Nous lui expliquâmes que Keenan était malade et que le docteur avait mis les fils posés sur lui pour écouter son coeur et le surveiller. Elle regarda l'écran avec fascination. Nous lui dîmes aussi qu'il allait être vite guéri grâce aux docteurs qui allaient venir lui donner des médicaments.

Quand je lui demandai si elle avait bien compris, elle me répondit oui puis vint me faire un câlin.

 

On poussa le lit où Keenan était allongé jusqu'à la pièce d'à côté, le temps de nous "transférer" ailleurs. On ne sut pas vraiment où, pas vraiment quand. Mes seins, engorgés à souhait, désespéraient qu'il tète, ce qu'on m'interdit sous peine de "le fatiguer".

Finalement, Quentin et Amélia rentrèrent à la maison tandis que je restais avec mon bébé aussi longtemps qu'il serait là. Une fois seule avec lui, je regardai la date qu'affichait mon portable. J'eus un faible sourire.

_ "C'est le 17 décembre, aujourd'hui, mon chaton. Joyeux moiniversaire, Keenan."

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La bronchiolite version serial killer

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Cette semaine, Super Laura a affronté... la bronchiolite du nourrisson!!

Maintenant, Super Laura en a marre d'être une super héroïne, elle aimerait que la poisse aille voir ailleurs...

 

Vous vous souvenez de mon bébé malade au nez bouché?

C'est l'article précédent... Bon.

 

J'avais rendez-vous avec une infirmière du centre de vaccinations internationales le mardi 17 avec toute la petite famille pour faire le point sur nos vaccins à faire ou déjà faits. J'étais pas très encline à passer mille ans à éplucher son carnet de vaccination ultra remplie toute seule, donc j'avais pris ce rendez-vous pour qu'une "spécialiste" y jette un oeil.

J'ai récolté un vaccin contre la rage (la troisième injection... un an plus tard) et puis un pour l'hépatite B (genre le rappel que je n'avais pas fait parce que j'étais enceinte en début d'année). Amélia a seulement eu la rage et Quentin s'est chopé l'hépatite A en cadeau bonus.

 

Là-dessus, c'est vrai qu'on avait passé une sale nuit (lisez l'article précédent si vous ne vous souvenez plus) et aussi que Keenan avait eu deux vaccins la veille (même si je n'étais pas hyper sûre de la "bienveillance" de cette idée). Du coup, quand l'infirmière, en le regardant tandis que nous quittions son bureau avec nos pansements sur le bras, lui a dit:

_ "Oh ben t'as l'air bien malade, hein! C'est pas drôle le nez bouché, mon petit père!"

Je n'ai pas trop tiqué. Il était bien malade et avec le nez bouché. Cette infirmière n'a pas paru plus inquiète que cela et j'avais l'impression que ce que je prenais pour un état "grave" ne devait pas l'air tant que ça, au finale.

 

Sa façon de pâlir d'heure en heure me stressait et sa respiration, douloureuse, pénible, moitié abdominale et moitié thoracique, forcée, sifflante et hachurée de quintes de toux me faisait paniquer si fort que je m'interdisais d'y penser. Sitôt arrivés à la maison, à déjà 17h, j'appelle en catastrophe le pédiatre de notre ville, même si je ne le trouve pas extrêmement doué.

Il me donne immédiatement un rendez-vous pour le soir-même à 19h.

 

Il nous reçoit deux heures plus tard. Je déshabille Keenan et il l'examine.

Mon bébé a désormais le teint qui tire sur le gris, il ne sourit plus, ne bouge presque plus, économise ses mouvements et lutte pour respirer en fournissant ce qui parait être des efforts de titan. Je ne comprends toujours pas pourquoi personne ne lui a prescrit de kiné respiratoire, entre le pédiatre de la PMI la veille qui l'a vacciné et ce pédiatre-ci qui l'avait vu le vendredi déjà un peu malade.

 

D'un air très tranquille, le médecin le pose sur la balance. La même que le vendredi, qui alors avait fièrement annoncé 6,550 kilos. Ce soir-là, la balance nous affiche un 6,290 kilos. Mon stress monte encore.

La veille en PMI, il faisait toujours ses 6,550 kilos. En une journée, il avait perdu 250 grammes.

 

Il faut dire qu'il n'avait pas téter depuis 24h ou presque. Trop fatigué, le nez trop bouché malgré mes mouchages à répétition, il était déshydraté, je voyais ses lèvres devenir de plus en plus sèches au fil de la journée et le fait de respirer par la bouche n'aidait pas à conserver son eau.

Nous l'avions nourri, Quentin et moi, de mon lait que j'avais tiré et que nous lui avions donné à la seringue... mais de toute évidence, trop peu. Il luttait tellement pour déglutir sa pauvre salive que boire les quelques millilitres que nous lui avions versés dans le gosier avait dû être infernal pour lui.

 

Lorsque j'expliquais tout cela au pédiatre, il m'annonça une bronchiolite. Il me fit une ordonnance pour aller chez le kiné (enfin!!) et une prescription pour un antibiotique.

A 19h15 nous étions de retour dans la voiture avec mon bébé gris et malade qui luttait pour un peu d'oxygène.

Je commençais un marathon téléphone pour trouver un kiné IMMEDIATEMENT tandis que Quentin, lui, s'autorisait pour la première fois de sa vie à faire un excès de vitesse en direction de la seule pharmacie qui, à notre connaissance, fermait à 20h.

 

_ "Allô?

_ Bonjour, je sors de chez le pédiatre avec un bébé qui a une bronchiolite. Il est très malade et a beaucoup de mal à respirer. J'aimerais vraiment que ce soit possible de le voir ce soir pour le soulager pour la nuit, parce que ça ne va pas. Il n'a pas dormi cette nuit ni aujourd'hui de toute la journée...

_ Ce soir...?"

Je l'entends soupirer.

_ "Bon, ça va me faire finir tard mais... d'accord. Vous êtes loin?"

J'avais eu la bonne idée de téléphoner aux kiné proches de la maison.

_ "Non, pas du tout.

_ Soyez là dans 5 minutes."

Je la remerciais et pressait Quentin de faire pousser des ailes sur sa mégane break. La seconde d'après, je courais dans la pharmacie jusqu'au comptoir où je tendais l'ordonnance pour l'antibiotique et ma carte vitale.

Le temps que la pharmacienne pris à taper sur son clavier me parut interminable. Quelque chose en moi me pressait à l'urgence, malgré l'air tranquille du pédiatre, malgré l'air agacé de la pharmacienne, malgré le fait que, depuis deux jours, personne n'eut semblé inquiet pour Keenan. Mon estomac se vrillait, mon coeur tambourinait. J'aurais pu courir plus vite qu'un cheval.

 

Je sautais dans la voiture et nous arrivâmes chez la kiné à toute allure. Quand il me fallut attendre quelques minutes que le patient avant moi termine sa séance, je me mis à danser dans la salle d'attente pour tromper mon angoisse.

_ "La la la... Tiens le coup, Keenan, cette dame va t'aider... La lalala, la la, la la..."

 

Souriante, la kiné me proposa de déshabiller Keenan pour le manipuler. Alors que je lui enlevais son pyjama, je surpris son regard catastrophé qu'elle dissimula immédiatement sous un sourire rassurant et finit mine de l'examiner un peu. J'avais dit à Quentin de rentrer à la maison avec Amélia pour la laver, la faire manger et la mettre au lit. Nous approchions de 20h.

_ "Bon, écoutez, je ne peux pas m'occuper de votre bébé."

L'idée de râler en criant au scandale ne m'effleura même pas. Je compris tout de suite où elle voulait en venir. Le bébé devant elle ressemblait davatange à un futur cadavre secoué de spasmes, médiocre tentative d'oxygénation de ce petit corps grisâtre.

_ 'Il est trop faible, vous comprenez?"

Je hochai la tête.

_ "Vous allez devoir l'emmener à l'hôpital, aux urgences pédiatriques. Vous êtes venue comment?

_ La papa a une voiture. Je peux emprunter votre téléphone? Je dois l'appeler.

_ Faites."

Je composais le numéro de Quentin en doutant de m'en souvenir tant je stressais.

 

_ "Allô? Oui?

_ Ecoute chéri, la kiné dit qu'elle ne peut pas aider Keenan parce qu'il est trop fragile. Il faut qu'on aille à l'hôpital. Maintenant."

Il m'assura arriver très vite.

Cinq minutes plus tard, il se garait devant le cabinet de kiné et nous embarquions pour les urgences pédiatriques.

 

La route était déserte. J'avais l'impression de rouler dans un film dont on aurait oublié la bande-son.

Je sortis de la voiture et pris Keenan dans mes bras le temps que Quentin aille garer la voiture et me rejoigne avec Amélia. Mon petit prince dans les bras, j'attendais, tel un piquet planté sur le carrelage, qu'un guichet se libère pour nous enregistrer et nous donner le ticket qui donne droit à un tour de médecin.

 

Enfin, l'infirmière chargée de l'accueil m'appela. Je lui débitai à toute vitesse l'historique de nos visites médicales des deux derniers jours tandis qu'elle branchait un petit capteur au doigt de mon bébé. Je la vis froncer le sourcils et tenter de le rebrancher encore. Puis, renonçant à mieux "capter", elle lâcha son stylo, oublia notre inscription, prit Keenan dans ses bras et l'emmena en nous lançant un "Suivez-moi".

Nous passâmes une porte et dévalâmes un couloir jusqu'à ce qu'elle croise une collègue.

Je captai les mots "pressé" et "urgent" puis on nous adressa un "Attendez ici" tandis que Keenan passait des portes décorées du panneau "Réservé au personnel".

 

_ "Vous pouvez aller patienter en salle d'attente, le médecin viendra vous voir, nous lança une petite brune en blanc, assise derrière une sorte de comptoir."

Quentin m'attira vers une chaise tandis que je répétai, hébétée:

_ "Mon bébé... Mon bébé... Ils ont pris mon bébé..."

Puis plus rien.

Aucune information. Aucun signe.

Une dame vint nous trouver pour nous annoncer que nous allions patienter dans une nouvelle salle jusqu'à ce que le médecin qui s'occupait de notre bébé vienne nous voir. Nous la suivîmes dans une pièce pleine de chaises et de fauteuils, complètement vides.

_ "Où est mon bébé?

_ Le docteur s'occupe de lui, on va venir vous expliquer."

Et encore de l'attente.

J'emmenai Amélia aux toilettes pour passer le temps, puis lui ouvris un paquet de gâteaux secs...

Les minutes semblaient interminables.

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Bébé malade, maman crevée

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Bonjour lecteurs! Quelle belle journée, n'est-ce pas? Le soleil brille, les oiseaux... ont migré vers le Sud parce qu'il pèle...

et j'ai passé une nuit bien pourrie, avec des pleurs de bébé malade, des quintes de toux de bébé malade et de la morve de bébé malade à aspirer avec ma bouche grâce à notre formidable mouche-bébé par aspiration...

 

J'ai la gorge prise aussi, du coup. Hein. Sinon, c'est pas drôle.

Je suis claquée. Quentin aussi est claqué, mais je l'ai envoyé à la pharmacie chercher le doliprane pour bébidou parce que la fièvre qui grimpe par vague me stresse un peu trop...

J'ai les seins qui veulent exploser (du coup je tire mon lait, encore) parce que bébidou ne veut/peut pas téter...

 

Bref. Aujourd'hui, la vie est belle, c'est la grande joie.

 

Et vous, l'hiver, vous le vivez comment???

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