Aujourd'hui, les gens, je vous livre un scoop: Arnold m'a dit Poka!!!!

Genre on a petit-dejeune ensemble, mis nos chaussures ensemble, brosse nos dents ensemble et tout, mais j'avais pas encore eu le moindre petit mot de sa part (enfin on a quand meme echange des grognements de salutations dans la cuisine hein), et la, au moment ou je passe la porte d'entree pour sortir, il m'a fait un super grand sourire et il me lache un "Poka" de sa jolie voix grave et sensuelle!!

J'en suis encore toute emue!

Du coup, j'ai decide qu'aujourd'hui, je m'autorisais a faire ma blonde toute emoustillee en racontant cette anecdote debile a qui voudra bien l'entendre (et meme a ceux qui ne veulent pas, en fait), tout en sautillant sur place avec l'air d'une ado en pleine crise hormonale (ce que, finalement, est la grossesse, hein) et en poussant des petits cris aigus du type de "hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihihihiiiiiiiiiiii" ou encore "gniiiiigniiiiiiiiiiihiiiihiiiiiiigniiiiiiiiiiiii"...

J'ai pas eu de chocolats a Paques, faut me comprendre, aussi!

PS. ouais, je fais toujours pas les accents, je sais!

les gens le blog alternatif est cree, je ne communique l'adresse que par e-mail.

je posterai sporadiquement sur l'un comme sur l'autre.

a bientot!

23.04.11

20:06

J'ai demandé à l'ex numéro trois pour l'écran d'ordinateur et les albums photo. C'est bon, il les a trouvé. Il a aussi récupéré le tuyau en tissu pour les lapins.

Par contre, il y a un problème.

_ "Tu as vu passer un égoutte-biberon violet et vert? C'est genre un arbre en plastique qui a pas de feuilles...

_ Ah, oui! Oui, oui, je l'ai.

_ Ah. Ben... Fallait pas. Je te l'avais précisé, pourtant!

_ Ton mari a besoin d'un égoutte-biberon? fit-il, dubitatif.

_ Pas que je sache, mais c'est pas la question.

_ Remarque, de ce que j'en ai compris, ça ne surprendrait personne qu'il se découvre soudainement une paternité.

_ Tu veux dire, un nouveau revirement d'idées où, soudain, il aurait envie de s'investir?

_ Non, je veux dire une ex-conquête débarquant avec un bébé dans les bras pour lui annoncer qu'il a déjà oublié son sperme quelque part..."

Là-dessus, j'ai pensé à lui demander s'il avait aussi vu passer des couches.

_ "Des couches? Non.

_ Une sorte de paquet cubique, léger pour sa taille, entouré de scotch marron...?

_ Ah, ça. Oui, il est dans la voiture.

_ Bon, ben, ce sont les couches Huggies première taille... Fallait pas les prendre non plus.

_ Tu vas en avoir besoin cet été. Enfin, toi... plutôt le machin braillard que tu vas pondre. C'est incontinent, ces bêtes-là, il parait.

_ Redis-moi ça en face, que je puisse te taper.

_ Oh mais comme il est mignon, cet adorable bambin!

_ Va brosser Fumette..."

Je tiens à préciser que ce prénom pour la lapine angora, c'était l'idée de Jenn, carrément approuvée par Sébastien.

Bon, donc, en conclusion, j'ai bel et bien toutes mes affaires. Au pire, il me reste un pyjama ou un string coincé sous le lit, et j'avoue que ça, en l'occurence, je m'en balance.

Si quelqu'un doit être à proximité de Sébastien au moment où il s'en apercevra... promis, on déposera des fleurs sur sa tombe.

L'ex numéro trois vient de découvrir que je vais me marier et a pété un sacré câble. Il a commencé par pirater ma mailbox et mon compte Facebook, a écrit à tous les stages pour lesquels j'avais été retenue pour leur dire que je retirais ma candidature (c'est comme ça qu'on voit le Brésil nous passer sous le nez, les amis!), s'est fait passer pour Will en envoyant un mail à Agnès pour avoir des infos sur Séb... Bref, la totale.

J'étais furieuse. J'étais furieuse et hyper stressée. Des années d'études, de notes de cours, de bouquins et de dvd étaient chez lui depuis que j'avais quitté Liège, sans parler de papiers importants et irremplaçables, comme mes diplômes, mes bulletins de notes, mon attestation de domiciliation, mes fiches de paie...

Il venait de voir son rêve fou s'écrouler. Finis, les espoirs idiots qu'un jour peut-être je reviendrai vivre avec lui pour toujours. Finie, l'idée que je puisse renoncer à une rupture qui, pour moi, était bel et bien définitive.

Franchement, je flippais. Je l'imaginais volontiers prendre mes affaires, mon ordinateur, mes cahiers et autres livres, et les jeter par la fenêtre ou les déposer au pied de l'immeuble aux objets encombrants. Récupérer ma mailbox et mon Facebook ne me paraissait pas insurmontable, juste un peu embêtant. En revanche, remettre la main sur tout ce que contenait mon ordinateur de photos, de fichiers ou de textes, ou réécrire toutes mes notes de cours, ça, ça me paraissait infaisable.

J'ai donc demandé à Sébastien s'il était possible de descendre ensemble sur Paris chercher mes affaires pendant le week-end durant lequel je savais l'ex numéro trois absent car à Cambrai. C'était un peu en mode "urgence qui soule tout le monde" et j'ai payé les péages et l'essence, parce que je trouvais déjà génial de sa part de faire la route avec moi.

Alors, effectivement, Sébastien, cette fois-là, a fait l'immense effort de descendre à Paris en voiture pour m'aider, me rendre service. Il en parle encore comme d'un exploit dont il devrait être félicité jusqu'à la fin des temps. Je l'avais pourtant remercié.

Les affaires étaient, depuis lors, stockées dans sa chambre, empilées en vrac, faute d'avoir un endroit où les mettre puisqu'on n'avait nulle part où vivre.

Peu de temps après cela, le lendemain d'un soir où il était sorti boire un verre au Mil Pau en me laissant seule chez lui (ce qui choquait visiblement ses parents, puisqu'ils en faisaient la remarque à chaque fois), il me rejoignit dans la chambre en souriant.

_ "Tu sais ce que ma mère m'a dit?

_ Non?"

Je m'attendais à tout.

_ "Elle m'a dit que c'était bien beau d'être allé chercher tes affaires chez ton ancien copain mais qu'il fallait que je fasse gaffe qu'un jour, ce soit pas un autre gars qui vienne les chercher chez moi."

Je lui offris un sourire amusé.

_ "Aucune chance, soufflai-je. Pourquoi elle dit ça? Elle pense que je vais te quitter?

_ C'est parce que je suis sorti, hier. Elle trouve que je ne devrais pas te laisser toute seule."

Je haussai les épaules.

_ "Si je te dis que tu peux sortir et que ça ne me dérange pas, c'est que c'est vrai. Même si ça surprend tes parents.

_ C'est ce que j'ai dit, qu'il fallait pas se tracasser pour ça...!"

Probablement que, déjà à cette époque, j'aurais dû me demander pourquoi boire un verre dans un bar avec des potes qu'il pourrait voir en mon absence l'intéressait davantage que passer ses soirées avec moi. Peut-être que j'aurais dû réagir, en réalisant que Jacques et Renée ne trouvaient pas très normal que je reste seule, au lieu de me répéter en boucle qu'il ne fallait pas que je l'étouffe pour mieux le garder, qu'il fallait que je m'efface et que je n'exige rien de lui, pas même sa présence, pour qu'il ne me jette pas comme une vieille chaussette...

Oui, peut-être que si je n'avais pas tant désiré me convaincre que ça n'avait pas d'importance, ce que je souhaitais moi, tant que lui avait ce qui lui plaisait et qu'il en était heureux, j'aurais vu qu'en fait, je n'étais qu'un meuble de plus dans une grande maison.

Aujourd'hui, quelqu'un d'autre est venu chercher chez lui mes affaires en son absence. Comme l'avait prédit Renée.

Je déteste cette idée.

22.04.11

20:10

L'ex numéro trois a enfin rappelé!

Bon, dans les grandes lignes, il a récupéré toutes mes affaires et a vu Jacques, comme il me l'avait déjà dit. Renée était à la maison aussi, visiblement, mais il ne l'a pas croisée. Il pense que c'est parce qu'elle avait du mal avec la situation.

Il me semblait pourtant qu'un vendredi matin, elle aurait travaillé, alors je lui ai demandé s'il était sûre qu'elle était là, surtout s'il ne l'a pas vue.

_ "Oui, même que lui, il est allé lui poser une question, à un moment, pour savoir si c'était à toi ou pas..."

Là-dessus, j'ai demandé comment il avait fait, pour les lapines et la grande cage.

_ "Jacques t'a aidé à la vider pour que tu l'emmènes?

_ Non, elle était déjà vide, propre et pliée.

_ Ah bon? Et où étaient les lapines?

_ Je ne sais pas, il est allé les chercher du côté des poules, je crois, ensuite il les a mises dans la cage de transport et c'est tout.

_ Du côté des poules...?"

Mon cerveau fait le lien.

_ "Il les avait mises dans un clapier avec les autres lapins? Vu comme Seb s'en occupe, ça devait les souler de faire la cage et d'avoir ça quand leur maison, alors ils les ont mises dans les clapiers. C'est sûrement ça.

_ Probable.

_ Elles sont en bonne forme?

_ Elles étaient pas mal stressées, les pauvres. Je les ai mises dans un coin tranquille pour qu'elles se calment, mais visiblement, elles avaient faim, elles ont englouti le foin, les granulés et les légumes en un rien de temps.

_ Elwood s'entend bien avec elles?

_ Je ne les ai pas encore mis ensemble. Je les laisse se calmer et se faire à leur environnement, d'abord. En plus, Connogan les surveille avec son regard de prédateur féroce.

_ C'est parce qu'il est jaloux. Il a envie de jouer dans la sciure, à tous les coups.

_ M'en parle pas, il en a déjà plein le poil! Jacques m'a demandé si la cage multicolore était à toi, mais tu m'avais prévenu que c'était à Sébastien, non?

_ Oui, c'est la sienne, c'est lui qui l'a payée...

_ Je l'ai laissée. Par contre, j'ai bien trouvé tes patins. Dis, c'est normal que tu aies des bottes de jardin en caoutchouc dans un sac?

_ Ce sont mes bottes de dissection! Elles sont avec une blouse, une trousse à dissection et probablement des notes de cours.

_ J'ai pas regardé dans le détail... ça m'a juste choqué.

_ Tu as récupéré combien de cartons?

_ Il y en avait un super lourd.

_ Ce sont les bouquins, avec les notes de cours et les Barone. C'était le plus important du lot, celui-là. Le reste n'a presque aucune valeur."

Rappelez-moi de lui demander s'il a bien trouvé mes albums photo et mon écran d'ordinateur, parce que j'ai complètement zappé, soulagée que j'étais pour les lapines et mes bouquins d'anatomie...!

22.04.11

18:15

L'ex numéro trois n'a toujours pas rappelé.

En revanche, maman m'a appelée! Et elle m'a raconté sa conversation avec Renée.

Alors déjà, elle m'a expliqué qu'elle était au téléphone avec Nicolas, mon frère, quand elle a entendu qu'on essayait de la joindre sur son portable. Evidemment, elle n'a pas décroché. Après coup, elle a écouté le message et c'est rendu compte que c'était Renée.

Un peu plus tard dans la soirée, alors qu'elle ne l'avait toujours pas rappelée, Renée a retenté sa chance et maman a décroché. Bon.

Renée prenait un ton absolument désolé en assurant qu'elle n'avait rien contre le fait que je récupère mes affaires, qu'elle se sentait très concernée par le bébé et ma grossesse et qu'elle continuerait à prendre de mes nouvelles.

_ "J'ai senti qu'elle n'était pas tranquille, quand même, m'a dit maman. Elle m'a raconté qu'elle ne comprenait pas que la situation en soit arrivée là, que ça n'ait pas marché entre vous. Bon, moi, j'avais pas vraiment envie de donner mon avis sur la question, je ne voulais pas être désagréable en cassant du sucre sur le dos de son fils, alors j'ai juste dit que visiblement, vous n'aviez juste pas les mêmes projets de vie, que c'est dommage mais que ça n'empêche pas de rester correct. Elle a tout de suite approuvé, oui oui, c'est vrai, il faut rester correct...

_ Oui, ça ne me surprend pas de Renée, elle a toujours été très gentille.

_ Oui, je lui ai dit que tu m'avais toujours dit du bien d'elle et de Jacques et que tu n'avais pas l'intention de les empêcher d'avoir des nouvelles ou de voir le bébé. Je pense que ça l'a un peu rassurée. En même temps, je lui ai quand même fait remarquer que le problème, c'est qu'ils étaient loin...!

_ C'est sûr que je ne vais pas retourner sur Tournai tous les week-ends...

_ Mais elle avait l'air de dire qu'elle s'arrangerait pour être présent au côté du bébé, que c'était important pour eux.

_ Tant mieux, alors.

_ J'ai quand même eu envie de lui dire qu'étant donné l'attitude de Sébastien, ils risquaient de ne pas pouvoir faire grand chose pour rester en contact...

_ On verra bien comment ça tourne.

_ Elle a carrément reconnu qu'il n'était pas très investi et qu'elle s'en désolait. Elle est encore revenue sur le fait qu'elle ne comprenait pas la situation...

_ Elle m'a dit la même chose quand je l'ai eue au téléphone. Je lui ai répondu que j'aimerais beaucoup pouvoir la lui expliquer, mais que je ne la comprenais pas non plus... Que Sébastien ait juste laissé tomber son mariage avec bébé qui arrive plutôt que d'essayer d'y mettre du sien pour arranger les choses, ça me dépasse...

_ Il n'en valait pas la peine, c'est tout. Tu sais, je lui ai quand même dit que quand tu étais arrivée à Gap, tu étais très mal, tu pleurais tout le temps, la santé n'était pas au mieux, et que tu commences juste à te remettre doucement, qu'on fait beaucoup d'activités, qu'on sort au théâtre, que tu fais des stages et que ça t'aide à voir du monde pour te changer les idées et ne pas rester à ressasser tes problèmes, que je veillais à ce que tu manges de tout... Enfin, je lui ai dit un peu ce genre de choses... Entre autre que l'état dans lequel Sébastien t'avait laissée faisait vraiment mal à voir, et elle a eu l'air très gênée de l'entendre.

_ Mais tu lui as dit que ça allait mieux, maintenant? C'est idiot qu'elle s'inquiète.

_ Oui, oui. J'ai dit que tu reprenais du poil de la bête. Mais bon, tu peux pas me dire qu'il n'y a pas des moments où tu vas mal, même encore maintenant."

J'eus une pensée pour ma dernière crise de larmes, quelques heures plus tôt.

_ "C'est super rare! Tellement rare que je m'en souviens pas."

Ouais, ok, j'ai menti, et alors?

_ "Bref. Quoi qu'il en soit, elle m'a dit que tu t'étais déjà arrangée avec Laurent pour aller les récupérer chez eux aujourd'hui et que tout se passerait bien, qu'elle s'en assurerait personnellement.

_ Oui, il est allé les prendre ce matin, il m'appelait pour me le dire. Ils avaient tout mis au garage pour qu'il les embarque plus facilement, d'après ce qu'il m'a dit.

_ Qui, ils?

_ Jacques et Renée, à mon avis. Elle a dû ratisser toute sa maison pour s'assurer qu'elle n'oubliait rien à moi, il m'a dit qu'il avait même vu un trousseau de clés que j'avais laissé dans un tiroir il me semble, donc c'est qu'elle a dû vérifier partout...

_ Il ne manque rien?

_ Il doit me rappeler pour me faire un inventaire précis, je ne sais pas. Mais connaissant Renée, je ne pense pas. Il m'a aussi dit qu'il avait vu Jacques et qu'il avait l'air attristé de la situation.

_ C'est aussi l'impression que Renée m'a donnée, qu'ils sont tous les deux très tristes de ce qui se passe.

_ J'aimerais pouvoir y faire quelque chose, mais je crois que ça ne dépend pas de moi...!"

Bon, ensuite, la conversation est passée à autre chose.

22.04.11

Pendant que j'étais en cours, j'ai eu un appel de l'ex numéro trois qui m'a confirmé avoir pu récupérer toutes mes affaires. Je lui ai demandé s'il a bien regardé partout, mais il m'a dit qu'il n'etait pas rentré dans la maison: Renée et Jacques avaient tout préparé et rassemblé dans le garage pour qu'il puisse facilement charger son coffre.

J'espère qu'ils n'auront rien laissé, ce sera difficile de le savoir à présent. Tout ce que je peux faire, c'est attendre l'inventaire de l'ex numéro trois et parcourir la liste de mes affaires en essayant de me souvenir de ce qu'il peut manquer. Bon, en même temps, si ça ne me revient pas, c'est probablement que ce n'était pas important.

Il m'a dit qu'il n'avait vu que Jacques, Renée étant au travail quand il est passé, et que Jacques était très peiné de la situation.

_ "Ils sont tristes de ce qui arrive, m'a-t-il dit."

La bonne nouvelle - mais pas pour moi, pour deux bestioles à moustaches - c'est qu'il a aussi embarqué les lapinettes! Elles vont pouvoir faire connaissance avec Elwood et gambader dans le jardin tout l'été. Elles vont même pouvoir respirer un air non enfumé de cannabis et de tabac, manger correctement, boire à leur soif et se dégourdir les pattes avec des tas de jeux pour lapins! Rien que ça, ça me fait sourire.

En fait, je ne sais pas pourquoi Sébastien m'a achetée ces lapines. J'étais encore effondrée d'avoir perdue les miennes quand, un soir en arrivant à Laplaigne, il m'annonça qu'il avait une surprise pour moi dans la chambre. "Deux petits diamants", avait-il dit. Je commençais à m'imaginer le pire, genre qu'il m'avait acheté des bijoux hors de prix alors que je n'en portais jamais et que nous avions plus important à faire de notre argent... Et quand je suis arrivée dans la chambre en mode "cherchons le cadeau planqué quelque part", j'ai découvert une cage et deux mini boules de poils blotties l'une contre l'autre dans un coin.

Evidemment que j'ai craqué! Et puis le geste était vraiment formidable, mais j'ai immédiatement pensé qu'il ne se rendait pas compte de ce que ça représentait... Des coûts hebdomanaires en litière et nourriture, du temps, de l'hygiène, de l'attention... On ne peut pas laisser des lapins dans leur cage, oubliés dans un coin. Il faut les caresser, les brosser, leur parler, les faire sortir pour qu'ils courrent. Ils ont l'ouïe sensible, il faut faire attention au niveau sonore dans la pièce où ils vivent.

Je savais qu'il avait essayé de me faire plaisir, sans réfléchir aux conséquences. Le geste m'a attendrie, j'étais aux anges. Avant de m'apercevoir qu'il pouvait laisser les lapines dans le noir total pendant des semaines, juste parce qu'il avait eu la flemme d'ouvrir le volet roulant; qu'il fumait joints comme cigarettes dans la pièce où elles étaient sans se soucier ni de leur santé, ni de leur petit odorat sensible; qu'il écoutait la musique à fond, l'enceinte étant juste à côté de leur cage, et riait de les voir faire des bonds dans leur litière dans le son était trop fort (oui, parce que des petits lapins, ça ne peut pas se couvrir les oreilles, contrairement à nous!)... Je ne sais pas vous, mais personnellement, l'expression qui me vient en constatant cela, c'est "torture animale".

N'importe quel psy diplômé vous expliquera qu'être incapable d'anthropomorphisme avec un animal et donc de compassion, c'est simplement le signe qu'on n'est incapable de compassion pour sa propre espèce et souvent même pour soi-même. En clair, c'est un grand signe d'un sérieux problème d'ordre affectif.

Quand j'eus, début février, le malheur de lui demander comment il espérait que je lui fasse confiance pour prendre soin d'un petit bébé quand il n'était même pas capable de s'occuper décemment de deux lapins nains qui ne demandent pas autant d'attention, il m'a répondu que ça n'avait rien à voir. Possible. Seulement c'est le seul élément de comparaison qui était à ma disposition. Sans compter que, en plus, ces lapines, c'est lui qui les avait voulues, puisque achetées sans me consulter. Il ne peut même pas venir dire que ça lui a été imposé...! Alors pourquoi diable est-il incapable d'en prendre soin? Et surtout, pourquoi diable devrais-je croire une seule seconde qu'il serait capable de s'occuper d'un nourrisson qu'il prétend ne pas être le sien et dont il se soucie tellement qu'il n'en prend aucune nouvelle?

Vous ne trouvez pas que ça manque de logique et de cohérence, vous?

J'ai laissé l'ex numéro trois en lui expliquant que j'étais en cours et je lui ai demandé de me rappeler plus tard, dans la soirée. J'aurai donc plus de détails tout à l'heure.

Ce matin, j'ai reçu un sms de maman à 6h10. Déjà, pourquoi était-elle levée à 6h10?!

Elle m'écrit:

Eu 1 appel de renée hier soir, ok avec toi pour récup aff vend, j'te raconterai

Sauf qu'elle ne m'a pas encore appelée, alors j'ai pas les détails.

Demain matin, opération "sauvons les patins de Laura de la destruction par le feu"... croisons les doigts pour que ça ne tourne pas au fiasco...

Et Séb - puisque tu n'arrives pas à t'abstenir de lire mon blog - sache qu'une bague de famille, ça se transmet de génération en génération et tu n'es plus la dernière en date. Elle est donc au bébé qui gigote dans mon ventre. Que tu ne fasses pas grand cas de son existence, passe encore, mais tu pourrais au moins avoir la décence de ne pas pourrir sa vie comme tu pourris la mienne et lui laisser une bague qui ne t'a rien coûté et dont tu te contre-fous (dans le cas contraire, pourquoi n'en as-tu pas parlé chez le juge de paix?), pour qu'il ait au moins ça, ce petit symbole concret qu'on peut toucher et sentir, pour preuve qu'il a un lien, un vrai, avec des grands-parents qui se soucient de lui et une histoire bien réelle. Ce bébé n'est pas tombé du ciel, même si son géniteur est loin d'être le père qu'on peut lui souhaiter, et c'est important pour moi qu'il le sache.

Comme tu aimes dire, à bon entendeur...

Hier soir, mercredi, à 20h14, je reçois un coup de fil de Renée. Je décroche et l'écoute me dire qu'elle n'arrive pas à joindre ma maman qui lui a laissé un message mais que le numéro ne fonctionne pas. En fait, il y avait une petite erreur dans le numéro qu'elle avait, donc je lui ai donné le bon.

Puis elle me dit:

_ "Mais tu sais, pour nous, il n'y a aucun problème pour que tu viennes chercher tes affaires ou que quelqu'un les récupère. Avec Jacques, on a jamais été contre.

_ Pourtant, de mon point de vue, c'est le parcours du combattant...

_ Sébastien était là lundi, je suis désolée.

_ Il travaille, là?

_ Oui.

_ Je peux demander à mon ami s'il peut passer demain ou vendredi, éventuellement. Mais je voudrais être sûre qu'il n'y aura pas de nouveaux problèmes.

_ Non non, je t'assure qu'il n'y en aura pas.

_ Bon, alors je l'appelle tout de suite pour savoir quoi.

_ Je vais essayer de joindre ta maman entre temps.

_ Très bien. Je suis contente que les choses s'arrangent..."

J'envoie un sms à l'ex numéro 3 qui me rappelle illico et lui explique le retournement de situation. Moyemment motivée par l'idée de faire la navette entre lui et Renée, je lui donne le numéro de fixe de Laplaigne pour qu'il s'en débrouille.

Il me rappelle peu de temps après.

_ "J'y vais vendredi matin. Elle s'est montrée très courtoise et m'a assuré qu'il n'y aura pas Sébastien ni aucun problème.

_ Bon. Enfin une bonne nouvelle! Tu me tiendras au courant?

_ Oui. Je t'appelle dès que j'ai les affaires."

Mardi, ma mère, furieuse de la situation également, m'apprend qu'elle a essayé de joindre les parents de Séb et leur a laissé un message quelque peu indélicat sur le répondeur du fixe. Elle veut se joindre à moi pour la plainte déposée à leur encontre.

Je suis à côté d'elle quand, plus tard dans l'après-midi, elle réessaie. Et là, surprise, la messagerie a changé! La première fois qu'elle avait appelé, à peine quelques heures plus tôt, le message énumérait le numéro de téléphone composé. Soudain, on entend la voix de Jacques qui dit genre "on aimerait bien écouter nos messages mais depuis le changement, on ne les entend plus".

_ "Ah, d'accord, fait ma mère, aigrie. L'excuse pourrie pour ne surtout pas nous rappeler, quoi."

Je le prenais mal aussi, personnellement...

_ "En même temps, c'est logique qu'ils se rangent du côté de leur fils unique, même si ça leur attire des ennuis d'ordre juridique et financier, commentai-je..."

A votre avis, comment je le vivais, de penser que Jacques et Renée prenaient partie contre moi? Parce que, même si je n'avais jamais attendu d'eux qui se positionnent contre Sébastien, je ne m'étais pas attendue à ce qu'ils le fassent contre moi de manière aussi brutale.

Malgré toutes les crasses que Sébastien m'envoie en pleine figure, le fait qu'il me plaque enceinte et sans essayer de rester ne serait-ce qu'en bons termes pour le bien de bébé, que je me retrouve contrainte, en ces circonstances, de renoncer à mes études en vétérinaire, que je n'ai pas un sou en poche pour payer les médecins parce que, même si on est marié, il estime que je n'existe pas et ne risque surtout pas de m'aider, qu'il demande à ses potes de venir me pourrir sur un blog qui ne leur était pas destiné, j'en passe et des meilleures... Malgré tout ça, j'étais restée gentille et courtoise avec Jacques et Renée. Je leur avais même envoyé les dernières échographies de bébé. Franchement, ce message sur le répondeur, c'était la trahison absolue.

Du coup, mardi en fin d'après-midi, j'ai posté sur ce blog une petite phrase piquante qui laissait entendre que je portais plainte (ce qui est vrai). Est-ce que Séb l'a lu et a réagi de façon enfin positive? Mystère. En tout cas, le lendemain, j'avais une réaction.