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les mégots, recyclables!

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Je vous encourage à regarder cette vidéo:

www.capital.fr/videos2/divers/recycler-les-megots-le-pari-gagnant-d-un-jeune-americain#xtor=EPR-226

 

Une bonne nouvelle pour le week-end. Que demander de mieux?

 

 

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Les zazous: anti-écolos?

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Mais qu'est-ce qu'un zazou? me demanderez-vous.

Eh bien, lecteurs adorés, un zazou, c'est le petit nom qu'on donne aux sachets plastiques en Mauritanie.

 

Vous savez, ces sachets qu'on vous donne au supermarché. Enfin, donnait. En France, il y a longtemps qu'ils sont devenus payants et qu'on encourage les sacs réutilisables ou les cabats, tous plus colorés, écolos et design les uns que les autres.

 

En Mauritanie, ils étaient encore distribués gratis à votre passage en caisse quand j'ai débarqué en octobre. Il y a même un gars, en plus du caissier, dont le métier formidable est de mettre vos achats dedans pour que vous ne vous fatiguiez pas trop à le faire vous-mêmes.

Ils avaient leur place dans le système mauritanien: ils décoraient de mille couleur les rues, les dépotoires et les branches d'arbres, s'assortant parfaitement avec l'entièreté du reste des ordures ménagères qui ne connaissent rien du tri sélectif.

 

Mais voilà. L'été dernier, le gouvernement a pris une décision.

Ils ont banni les zazous.

 

Au premier janvier 2013, cette folle mesure, quasi inespérée, presque trop écolo pour être africaine, est entrée en vigueur et dans les supermarchés, les sacs de papier ont remplacés les zazous. J'ai même eu droit à un carton pour porter mes courses, trop volumineuses pour un sachet de papier!

C'est une révolution pour l'environnement.

 

Lecteurs, pour ce petit geste, probablement anodin, une goutte d'eau miniature dans l'océan de notre indifférence environnementale, je propose une standing ovation.

 

D'accord, Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, n'a un service de ramassage des déchets que depuis dix ans, et il n'est pas hyper efficace. Ok, on a des détritus plein les rues. Oui, le tri sélectif, en plus d'être écolo, a un côté économique qui aiderait bien ce type de pays en développement dont les finances sont loin d'être larges... Je sais, les déchets alimentaires pourraient servir à faire de l'engrais et à faire pousser des trucs plus utiles que des cactus dans le désert... Bien-entendu, manger bio ici est impossible. Admettons qu'ils ont encore beaucoup à faire.

La vérité, c'est que ce n'est pas du tout dans les mentalités. Prendre soin de quelque chose? Pour eux, ça n'a aucun sens.

 

On a un objet, on s'en sert. S'il casse, on le jette, on en retrouve un autre et on recommence.

Paradoxalement, ils sont capables de faire tourner leurs voitures bien au-delà de la limite acceptable du point de vue des normes de sécurité. Les bagnoles sont si vieilles et les taximen si peu soigneux, qu'il n'est pas rare qu'une poignée vous reste dans la main ou bien que le véhicule se mette à caler en plein milieu d'un carrefour où, qui plus est, vous n'aviez pas la priorité.

Quand un camion vous fonce dessus et vous évite de justesse en provoquant un accident avec la voiture d'à côté, c'est toute votre vie qui défile en quelques secondes...

 

J'ai vu des mauritaniens écrire des numéros de téléphone sur le mur de leur maison parce qu'ils n'avaient pas de papier dans leur poche pour le noter! Et pire encore, essuyer leurs mains sales sur une table ou un mur pour ne pas avoir à demander un mouchoir...

On peut penser qu'un peuple capable de vivre de la sorte, sans même respecter les murs qui l'abritent, ferait peu de cas de la planète et de l'état de ses rues, qui en outre sont une poubelle à ciel ouvert.

 

Mais ce mois-ci, les Mauritaniens ont fait un petit pas vers un monde meilleur sans zazous sauvages dans les arbres ou les rues.

 

Et à ce genre d'initiative, je dis bravo.

Publié dans vie de maman

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Surprise!

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

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Pour le 700ième article, voici une surprise, rien que pour vous lecteurs !

Un article est paru dans le Dauphiné Libéré, le journal régional à Gap, sur le blog et nos péripéties.

 

Un début d'année très prométeur pour la suite ; je vous rappelle, que nous fêtons le deuxième bloguiversaire le 15 février : ça approche.

Publié dans vie de maman

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Monsieur le Président

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Ok, j'avais dit que je ne ferai pas de politique.

Mais sérieux, quoi!

 

Ceux qui ont voté pour M. Hollande ont soutenu qu'il allait redresser l'économie de la France.

Moi je suis naïve. Je crois ce qu'on me dit. Mais quand même, j'ai une question: M. Hollande, on avait trop de sous en France qu'il fallait aller les dépenser au Mali pour faire la guerre??

 

C'est pas que c'est mal...

Enfin, si, la guerre, c'est toujours mal. Mais bon.

Je veux dire, ça part d'un bon sentiment: éliminer le terrorisme, tout ça.

 

Sauf que ça arrive pile au moment où ma famille et moi décidons d'aller vivre en Mauritanie, le pays d'à côté. Vraiment, M. Hollande, si vous aviez pour objectif secret de me pourrir la vie, félicitations, il est atteint...!

 

Mon école a fermé par "sécurité", je suis au chômage technique alors que mes élèves passent le bac à la fin de l'année, et j'ai des mails de l'ambassade de France qui nous informe régulièrement qu'il est plus prudent de rester chez soi.

Bon. M. Hollande, je vous aime bien, tout ça, tout ça, mais si ça ne vous gêne pas trop, je vais aller à la plage bronzer un peu, parce que rester enfermée à tourner en rond, c'est bon pour finir folle.

 

En plus, les gens ne sont pas TOUS DES TERRORISTES.

Oui, je sais, c'est dur à croire depuis la France.

 

Mais ici les gens sont gentils avec nous. Promis. Si on nous kidnappe, je vous tiendrai au courant... ou pas.

Publié dans vie de maman

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Notre vie ici

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Bonjour lecteurs!

 

Aujourd'hui, j'ai obtenu les clés d'une maison absolument magnifique.

Non, que dis-je...?

 

D'un CHATEAU! Eh eh.

Pas moins de six chambres, quatre salles de bain, un balcon à la chambre principale, un jardin, une terrasse, trois salons (on prévoit une table de ping-pong dans l'un d'eux!), une grande cuisine, un terrain attenant où on va cultiver notre potager bio et peut-être même élever des poules...

Ah, je m'y vois bien, dans mon château de rêve...!

 

Et puis, comme j'ai dit à Quentin, on a même de quoi organiser les prochaines fêtes de Noël en hébergeant l'entièreté de sa famille géante, on ne devrait pas avoir de problème à trouver de la place pour que tout le monde dorme tranquille...

Sans compter qu'au milieu de tous ces projets, il y a le projet bébé numéro deux.

Bon, de préférence une fille, j'ai dit, parce que les gars ça aime le foot et que le foot, j'aime pas, mais alors pas du tout. Mais bon, si ça devait être un petit gars, je m'y ferais, hein... Faudrait bien...!

 

Notez que j'ai dit "projet" devant bébé numéro deux, svp.

 

Quoi qu'il en soit, en voyant cette immense maison sublime, je n'ai pas pu retenir un: "oh, on peut faire plein de bébés pour remplir les chambres, ils auront plein de place pour jouer!"

Certes, il ne faut pas trop penser au retour en France... Parce que si mon château féérique nous coûtera dès février moins de 400 euros par mois, avec cette somme-là en France, on n'a même pas un deux-pièces... Et les salaires sont loin d'être meilleurs!

 

Mais non, je ne casse pas du sucre sur le dos de la France! Mais il faut aussi savoir être réaliste.

 

Ceci dit, la France manque par moment.

Comme l'autre jour, quand j'ai acheté des kilos de pâte feuilletée dans une boulangerie, dans l'espoir de faire des galettes des rois.

 

Je ne sais pas d'où ils ont décidé d'appeler ce truc de la pâte feuilletée, mais le résultat était... pas du tout de la pâte feuilletée... et ma galette une galette très très bizarre.

 

Et puis ils nous restaient plein de pâte dite feuilletée, donc j'ai fini le reste hier après-midi en faisant des pains au chocolat maison, mais sans chocolat (je vous assure, il ne valait mieux pas; le chocolat ici est très souvent fondu, durci, refondu, redurci, avant même de quitter le magasin, donc j'évite d'en acheter).

 

IMG_0399.JPG

 

Voilà en image le résultat de notre super quatre heures. Ils ont une bonne tête, n'est-ce pas? Eh bien au goût, ils n'étaient pas mauvais non plus avec un peu de confiture d'abricot du jardin de mes parents, qu'on a pris soin de ramener avec nous à Nouakchott. Cependant, rien ne vaudra jamais les délicieux pains au chocolat de la boulangerie de la rue de France à Gap. Le genre de viennoiseries qui fond sous la dent quand on croque dedans...!

Ma mini princesse ne s'y trompe pas, d'ailleurs: elle avale sa corne de croissant depuis l'âge de 9 mois quand on passe y acheter une baguette rustique (selon moi le meilleur pain de Gap pour dévorer les petits chèvres frais qui se vendent au marché).

 

Mais hier après-midi, nous n'étions pas les seuls à prendre un goûter dans le jardin...

 

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Eh oui, deux perroquets verts ont décidé de dévorer nos dattes fraîches à même l'arbre! Sans rancune: elles poussaient trop haut pour qu'on puisse les attraper...

 

Finalement, ce n'est pas trop grave si on manque de pains au chocolat par ici. J'ai une fille qui grandit sous le soleil au milieu des palmiers et des dromadaires. C'est impayable, pas vrai?

Publié dans vie de maman

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Le caca sur le pot

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Depuis notre retour en Mauritanie, nous essayons d'habituer Amélia au pot. J'aurais pu le faire bien avant, car elle dit "caca" à chaque fois qu'elle a envie de faire pipi ou caca ou bien qu'elle vient juste de le faire, ce qui signifie qu'elle est capable de prévenir ses petits besoins naturels et éventuellement de courir sur un pot pour les faire. J'aurais pu... si j'avais eu un pot.

 

Heureusement, nous venons de ramener de France le super pot noir et blanc Béaba qu'on m'avait offert sur ma liste de naissance (un an et demi plus tard, on n'est jamais trop prévoyant!)!

Voici donc l'objet dans la maison, dernière touche en matière de déco "c'est moche mais c'est pratique" à la Florence Foresti.

 

Hier matin, aux alentours de 11h, ma petite biscotte adorée me dit "caca, caca" en pointant son doigt sur son ventre.

Ce signe-là signifie pipi en LSF, signe que je lui apprends depuis un moment.

Toute fière du signe qu'elle me fait clairement, je lui souris de toutes mes dents:

_ "Ah, tu veux faire pipi, mon trésor? D'accord, bloque bien, on court vers le pot! Bloque, bloque, bloque..."

Et je l'entraîne par la main en trottinant jusqu'au pot. Elle me suit, ravie, et se laisse enlever pantalon et couche avant de s'assoir sur son pot.

 

Résultat?

Un petit pipi et un petit caca!

Notre tout premier caca sur le pot.

 

Quelle fierté pour une maman! Sur le chemin de la propreté, c'est encore une étape de plus!

Et ma petite merveille, toute enchantée de son résultat, s'est levée du pot en s'écriant "caca!"; ce à quoi j'ai répondu:

_ "Oui, ma princesse, tu as fait un petit caca et aussi un petit pipi! C'est très bien!"

Je suis aux anges!

 

Tellement fière d'elle, en fait, que j'ai couru montrer le contenu du pot à Quentin qui a fait la grimace en me regardant avec ces yeux qui semblent demander "mais pourquoi je dois subir ça, moi?"...

...

Peut-être que je m'emballe un peu trop vite... ou bien c'est lui qui ne s'emballe pas assez des progrès de notre mini tornade? Dans tous les cas, bizarrement, les papas, ça ne réagit pas pareil devant un pot plein...

 

Je termine cet article sur un grand félicitations, Amélia!

Parce que j'aime bien m'emballer pour elle, les gens.

Publié dans vie de maman

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photo d'ici

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

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Pour vous faire un peu rêver et voyager, voici une jolie photo.

Vous voyez, je pense à vous, eh eh.

 

Il faut dire que dernièrement, j'ai doublé mes heures de travail en cours particulier, et du coup, je n'ai plus une minute pour bloguer! C'est parce que je préfère passer le temps qu'il me reste libre à aller au restau, à la plage, à la piscine ou chez des amis, il faut dire.

 

En arrivant ici en janvier, nous avons passé des moments difficiles, surtout financièrement, entre Quentin qui est carrément sous-payé, la caution pour prendre la maison, les factures qui nous tombaient dessus, etc. etc., nous n'avions plus vraiment les moyens d'avoir une vie sociale ou de sortir.

Mais qui dit heures supp, dit argent qui rentre, et c'est un vrai bonheur de pouvoir m'acheter du fromage dix fois trop cher sans avoir peur de manquer de moyens pour les couches! Ce mois-ci, les choses se sont enfin stabilisées et nous avons pu mettre un peu d'argent de côté; les mois suivants devraient être encore plus prospères.

 

Ah, la belle vie, au milieu des chameaux et sans prise de tête avec des comptes interminables...!

Ok, la fatigue, et moins de nouvelles sur le blog... mais que voulez-vous? "La vie est faite de choix douloureux", vous dirait Ursula, la sorcière des mers dans La petite Sirène de Disney (oui, mes références culturelles n'ont pas progressé depuis le post précédent, désolée).

 

J'espère que pour vous, tout va aussi bien que pour nous.

Bis bald...!

Publié dans vie de maman

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L'inquiétude de Marc

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Marc, le père de Quentin, vient de l'appeler sur son portable mauritanien.

La bonne nouvelle, c'est que la communication des numéros de téléphone entre les deux parents de Quentin existe toujours, puisque c'est moi qui avait envoyé ce numéro par mail à sa maman, Valérie.

 

La mauvaise nouvelle, c'est qu'il l'appelait pour lui demander quand il comptait rentrer en France parce que, accrochez-vous, il a vu aux infos que la France entrait en guerre contre le Mali et que l'Afrique, quand même, "ça craint", donc on doit rentrer.

 

Quentin a eu le bon goût de lui répondre calmement que nous étions enregistrés auprès de l'ambassade de France et que si évacuation il y avait, on en serait avertis... mais que sinon, par ici, tout allait bien.

Son père a bien entendu renchéri avec des mots comme terrorisme, danger, instabilité politique, urgence, ou guerre civile...

 

Au récit qu'il me faisait de cette conversation téléphonique, je voyais d'ici le spectacle de son père alarmé, fou d'inquiétude pour son grand garçon que cette garce de Laura avait entraîné de force dans un pays aussi horrible...

Et je me suis énervée.

 

_ "Je ne comprends pas que tu aies répondu aussi calmement! Je lui aurais balancé deux ou trois répliques bien senties! Ils se prennent pour qui, les gens, à nous dire comment on doit vivre? Je te préviens, si je retourne en France, c'est parce qu'on m'aura évacuée et que je n'aurais pas eu le choix! Je ne vais pas laisser mes élèves l'année du bac parce que dans le pays voisins ils ont décidé de faire le ménage! Et puis c'est quoi cet amalgame à la noix, sérieusement? Pour les gens, l'Afrique c'est un seul et unique bloc compact avec rien d'autre dedans que la pauvreté, la misère, la guerre et les maladies! Je ne comprends pas qu'on soit buté au point de ne pas pouvoir remettre en question ses prétendus acquis!

_ Les gens ont du mal à comprendre, m'a-t-il répondu de son ton toujours très zen. Il faut dire que pour nous, c'est comme s'ils nous disaient que, puisqu'il y a eu une bombe à Madrir, alors Paris a sauté...

_ Madrid est plus proche de Paris que Nouakchott de Bamako!

_ Je sais...

_ Offrez-vous une mapemonde, les gens! J'en ai marre de ces conneries!"

 

Cela n'a pas été sans me rappeler les fêtes de Noël où, à table, le père de Marc (par conséquent le grand-père paternel de Quentin) nous expliquait qu'on ne devait plus retourner à Nouakchott parce qu'il avait vu à la télé qu'il y avait des problèmes en Centrafrique.

Hum.

Centrafrique...? Le pays en plein milieu du continent?

Et donc, il fallait quitter la France quand il y a eu la guerre en Yougoslavie parce que l'Europe, quand même, c'est proche tout ça...?

 

Ravalez vos a priori, les gens. Soyez sympas. Ce serait vraiment reposant.

Publié dans vie de maman

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Nous trois en famille

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Trois jours que nous sommes de retour, avec Quentin cette fois, à Nouakchott.

Le voyage en avion a été laborieux, pour ne pas dire catastrophique.

 

Nous avions réservé trois billets sur Tunisair, car l'escale à Tunis était brève; celle de Casablanca durant toujours entre 5 et 7 heures, le choix était vite fait, même si le trajet en avion Tunis-Nouakchott durait 5h au lieu de 2 et demie pour le Casablanca-Nouakchott.

 

Sauf qu'on a commencé par recevoir un mail pour nous avertir d'un changement dans notre réservation: notre deuxième vol, de Tunis à Nouakchott, subirait une escale à Dakar, nous faisant arriver à destination à 1h du matin au lieu de 23h30.

 

Bon. Sans avoir le choix, nous partions pour subir cette escale idiote.

Sauf qu'arrivés à Dakar, l'escale commença à s'éterniser. Et on ne savait pas pourquoi on attendait ni ce qu'on attendait. On attendait, c'est tout.

Soudain pris de scrupules, l'équipage décida de nous tenir informés: nous attendions des passagers qui devaient nous rejoindre, mais aucun bus n'avait été mis en place pour les acheminer jusqu'à notre avion qui poirautait sur le tarmac de l'aéroport désert en pleine nuit.

Bienvenue en Afrique!

 

Au finale, nous arrivâmes à Nouakchott à 3h du matin.

Notre galère n'était pas prête d'arriver à son terme.

 

Je fis passer Quentin et Amélia, à jour de leurs visas, devant moi. Puis je présentais mon passeport et mon récépissé de demande de carte de résidence; ce qui, m'avait-on assuré lorsqu'un mois plus tôt, je l'avais obtenu, devait me permettre de voyager sans encombre.

Le policier confisqua mon passeport et appela quelqu'un d'autre. Ils échangèrent en arabe au sujet de mon bout de papier puis mon passeport changea de main et disparut.

 

On me fit attendre. Je demandais à Quentin de sortir de là avec Amélia et d'aller guetter les valises tandis que je cherchais à savoir ce qu'il se passait.

Enfin, le policier qui retenait mon passeport en otage me rendit mon récépissé pour la carte de résidence... mais pas mon passeport.

 

_ "Madame, vous n'avez pas de visa.

_ Non, j'ai une carte de résidence! Je n'en ai pas besoin.

_ Vous avez l'ancienne carte?

_ Non, c'est ma première demande. Mais dans mon passeport, il y a le visa que j'avais avant la demande.

_ Ah oui. Je comprends.

_ Je suis en règle, soulignai-je.

_ Oui, oui. Attendez, je vais appeler quelqu'un."

Il repart avec mon passeport. Désespoir, désespoir...

 

Enfin, il revient vers moi.

_ "Qu'est-ce que vous faites, ici?

_ Je travaille, je suis professeur.

_ Une école française?

_ Oui, une école française mauritanienne...

_ Vous avez une preuve?

_ J'ai une attestation de travail à la maison, oui. Mais pas sur moi. J'étais en vacances.

_ Ah. Vous êtes seule?

_ Non. Mon mari et mon bébé sont avec moi.

_ Ah bon?! Où sont-ils?

_ Aux bagages. Ils ont des visas, on les a laissés passer.

_ Ah bon. Attendez, je téléphone encore."

Il repart...

Bon, j'ai dit mari pour simplifier, concernant Quentin. Parce qu'en plus, dans une république islamique, le non mariage n'est pas super bien vu, donc...

 

Quand il revient, il a l'air bien moins soucieux de savoir qui je suis et plus disposé à me laisser partir.

_ "Bon, écoutez. Je garde votre passeport mais vous pouvez partir.

_ Comment ça, vous gardez mon passeport?

_ Je vais l'envoyer à la direction. La DST. Vous connaissez?

_ Non. C'est où?

_ Les taximen savent où c'est. Vous prenez un taxi, dimanche matin il sera à la DST. Vous allez récupérer votre passeport là-bas. Il sera au service des passeports.

_ Euh... Et... je fais comment pour le récupérer?

_ Vous y allez avec votre récépissé pour la carte de résidence, ils vont vous rendre le passeport en échange.

_ Mais pourquoi il faut aller là-bas pour leur montrer ce papier que vous avez devant vous maintenant?

_ Ils vont vous mettre un visa pour que vous soyez à jour.

_ Un visa? Mais pourquoi j'ai besoin d'un visa si je suis résidente?

_ Ah oui, pas de visa. Juste vous y allez et ils vont vous le rendre."

Je n'ai toujours pas compris cette logique...

Mais il était trois heures du matin passés et j'étais crevée. La petite aussi. Quentin également. Donc j'ai abandonné lâchement mon passeport à ces policiers trop zélés et je suis partie les rejoindre avec nos valises avant de sortir de l'aéroport à la recherche d'un taximan.

 

Comme il était tard, nous avons trouvé une voiture en ruine qui nous a réclamé 3000 ouguiyas, soit bien trop cher pour le prix habituel, mais nous n'étions pas d'humeur pour tergiverser et plutôt pressés d'enfin rentrer chez nous.

 

Au finale, nous sommes arrivés à la maison pour trouver le portail barré de l'intérieur et mon gardien, endormi, n'a pas entendu quand j'ai toqué à sa porte pour qu'il vienne m'ouvrir.

_ "Bon. Il reste à escalader."

J'ai regardé Quentin.

_ "Je te fais la courte-échelle?

_ Non, pas la peine, c'est pas très haut."

Et d'un bond, il s'est hissé par-dessus notre mur d'enceinte du jardin et a disparu de l'autre côté.

 

Enfin, nous avons pu rentrer... et constater que les vents de sable avaient réussi à charier une pellicule de poussière d'un bon centimètre d'épaisseur absolument partout dans la maison, malgré les fenêtres et la porte closes.

En panne d'énergie pour le nettoyage, j'ai lavé ma fille, lui ai enfilé un pyjama et l'ai endormie au sein.

 

Dès le lendemain matin, nous déballâmes nos valises, passâmes le balai partout où nous pûmes et fîmes quelques courses.

 

Heureusement, ce matin, comme tous les lundis, l'homme de ménage le plus magique que j'ai vu à l'oeuvre est venu faire des miracles et a chassé tout le sable de l'intérieur de la maison.

 

Trois jours que nous sommes là et déjà, Quentin a rencontré Christian, le fameux franco-togolais à l'origine du projet Loxo dont je vous ai déjà parlé, et qui lui propose un poste dans son association.

 

Avec ça, dimanche matin, jour de la rentrée, la prof d'espagnol qui a aussi endossé le rôle de proviseure remplaçante tandis que la proviseure accouche, m'a demandé le CV de mon "mari" car la prof de sport ne s'était pas présentée au cours de sport, laissant encore une fois, comme à son habitude, visiblement, les élèves en plan; et ils cherchent quelqu'un pour la remplacer rapidement afin d'assurer les cours d'EPS aux élèves du collège et lycée.

J'ai fourni le CV de Quentin dans la minute, il fut transféré au directeur général et la secrétaire m'a appelée aujourd'hui en début d'après-midi pour me demander si Quentin pouvait passer un entretien avec M. Blop, le DRH, demain matin à 10h.

 

De plus, Christian a assuré qu'il pouvait mettre Quentin en relation avec une entreprise d'agro qui se situait dans le sud, du côté de Rosso, et où ils auraient bien besoin de ses talents d'ingénieur agronome...

 

Sur ce, j'ai ramassé des devoirs maison en seconde et fait un test de lecture dans mes deux classes de première, corrigé mes copies sus-citées, et promis à tous une galette des rois, ce qui va me demander d'en faire rien de moins que cinq pour mercredi!

 

Ce soir, avant que la nuit ne tombe complètement, nous faisions le bilan de ce qu'il y avait à faire ou non dans le jardin dépravé de la proviseure. Quentin a viré trois arbres morts à la seule force de ses bras et en a repéré d'autres à enlever. Il m'a parlé de boutures à replanter et d'aménagement du jardin, mais il réserve l'idée du potager pour notre future maison, que nous cherchons toujours.

_ "Tu aimes ça, n'est-ce pas?

_ J'adore. Je pourrai faire ça toute la journée!"

 

J'ai appelé une nana adorable qui travaille à la galerie Sinaa tous les jours à partir de 15h et qui cherchait un petit job pour compléter en matinée. Je lui ai proposé de passer demain à midi, après l'entretien de Quentin, pour qu'on discute d'un éventuel poste de nounou que nous aurions à lui proposer.

Elle travaillerait de 7h30 à 10h30 les dimanches et mercredis et de 9h30 à 12h30 les jeudis, pour garder Amélia et s'occuper de deux ou trois bricoles dans la maison les jours où Quentin, s'il obtient le poste de prof d'EPS, travaillerait en même temps que moi.

 

Demain, nous avons donc un rendez-vous avec notre éventuelle future nounou.

 

C'est peu dire que les choses bougent, et bougent très vite, pour nous.

Si Quentin travaille aussi, nous aurons de quoi mettre vraiment de l'argent de côté pour plus tard; la retraite, une maison à acheter, un retour en France...

 

En attendant, on savoure d'être enfin ensemble et d'avoir moins froid, malgré les vents de sable qui soulèvent toute la poussière du Sahara; la vie est agréable.

Et la semaine prochaine, je récupère mon passeport avec ma carte de résidence qui doit être dispo le 10 janvier selon mon récépissé...!

Publié dans vie de maman

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