Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Joyeux Anniversaire Princesse Amélia

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Aujourd'hui, nous sommes le 29 juillet.

 

Il y a trois ans jour pour jour, je découvrais ce qu'était une contraction, un service de maternité d'hôpital français, un monitoring (je n'en avais pas eu de toute ma grossesse), une salle de travail, un bloc opératoire et... une césarienne.

 

Mais je découvrais surtout le visage de mon bébé que j'avais voulu tant de mois et d'années, j'entendais ses premiers pleurs, je sentais sa chaleur, son odeur, sa fragilité et sa totale dépendance, la rendant encore plus fragile qu'une porcelaine...

Il y a trois ans, je suis devenue maman.

 

Aujourd'hui, Amélia a fait du chemin, surtout du côté dépendance. Quentin et moi luttons au quotidien pour lui apprendre la règle simple du "demande avant de faire", car Mademoiselle Princesse sait tout faire toute seule et ne s'encombre pas de permissions. Elle se sert dans le frigo ou dans les placards, elle subtilise mes parfums, mon vieux maquillage, mes chouchous pour les cheveux, elle prend les livres de sa bibliothèque ou n'importe quelle feuille sur laquelle dessiner (et c'est le drame quand c'est l'attestion CMUC de maman, eheh), elle s'habille toute seule (bonjour les couleurs qui jurent!) ou se déshabille quand elle veut (parce qu'elle veut une douche ou qu'elle a trop chaud...)...

Bref, elle fait.

 

Et aujourd'hui, elle fête son troisième anniversaire à la crèche.

J'ai déposé son gâteau et le paquet de Haribo dans la salle puis je l'ai accompagnée dans la cour où jouaient les copains. Elle s'est tourné vers moi, a embrassé ma joue et m'a dit:

_ "A toute, maman! Je vais jouer avec mes copains maintenant."

Et elle est partie.

J'ai à peine eu le temps de lui plaquer un baiser dans les cheveux moi aussi.

 

Voilà.

Je n'ai plus "un enfant en bas âge" mais une petite fille avec une personnalité (un peu trop) affirmée.

 

Amélia a trois ans.

Partager cet article
Repost0

Une nouvelle femme enceinte

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Je me souviens que lors de ma première grossesse, la seule chose que je trouvais dommage, c'est que Camille ne soit pas enceinte en même temps que moi. J'aurais rêvé de cette complicité de gros ventre, même avec un décalage. Je me souviens aussi que j'ai toujours su que l'enfant qui sortirait de son ventre serait comme un neveu ou une nièce pour moi, un enfant que j'aime très fort et dont je me sentirai responsable.

 

Aujourd'hui, j'ai deux enfants et Camille est enceinte de son premier.

Mais qu'à cela ne tienne, le décalage ne me dérange pas. Je suis si heureuse de la voir réaliser son rêve de maternité et accueillir bientôt une petite fille, qu'immédiatement, dès que je l'ai su enceinte, j'ai aimé cet enfant.

 

Probablement n'aurais-je pas dû.

 

De ma place de mère, j'ai toujours eu peur que Keenan et Amélia n'aient personne d'autre que moi pour les aimer. Je leur ai choisi des parrain et marraines pour m'aimer dans cette tâche immense, sans aucune garantie que ce serait le cas.

De ma place d'extérieure face à ce bébé à venir, je vois les choses autrement. Peut-être ne devrais-je pas l'aimer, ce bébé. Peut-être est-ce le rôle exclusif de ses parents qui, s'ils savaient que je l'aime, m'en voudraient beaucoup? Peut-être Camille n'a-t-elle pas envie que je déverse tout cet amour sur un bébé qu'elle voudrait se garder rien qu'à elle?

Je n'en sais rien.

Mais je sais aussi que depuis hier, j'ai pris conscience d'une chose: je vais en souffrir.

 

Je vais en souffrir parce que je vais regarder un enfant que j'aime être malheureux et incompris.

Il ne sera pas porté malgré son besoin de contact et d'attention. Il ne dormira pas près de ses parents trop longtemps, malgré son besoin d'être rassuré et protégé dans l'obscurité. Sa mère "essaiera" de l'allaiter mais semble penser qu'un allaitement est incompatible avec le travail ou les difficultés. Il ne verra pas son père manger de légumes ou de fruits, apprendra la malbouffe et le dégoût des aliments que la nature peut donner. Il prendra des tapes et des fessées, il recevra des punitions. Il portera des couches jetables pleines de parfum, paraben, dioxine et autres perturbateurs endocriniens "parce que c'est pratique". Il ne partira pas en vacances avec mes enfants, il ne sera pas la priorité financière de ses parents...

 

Dans l'absolue, je comprends. C'est une méthode d'éducation "classique", comme font la plupart des gens qui ne veulent pas chercher plus loin, qui ne pensent pas qu'être parent s'apprend et s'améliore, et qui, faute de vouloir le meilleur pour son enfant, se disent que "ça suffira bien, on n'a pas eu plus".

Je suppose que dans le fond, je suis déçue. Surtout par Camille que je voyais plus comme moi, comme quelqu'un prêt à faire des efforts pour donner un maximum à son enfant. Déçue par moi, d'avoir pensé ainsi pour vivre la désillusion d'aujourd'hui...

 

Peut-être que je ne peux juste pas comprendre, parce que je suis trop stupide ou trop sensible. Peut-être aussi que je ne le veux pas, à cause de ce fond de dépression qui me rend incapable de supporter les contrariétés du quotidien, et que ça me passera en allant mieux. Qu'avec du temps et beaucoup d'efforts, je pourrai prendre sur moi, relativiser en pensant "tant pis pour la petite, ce n'est pas la mienne", et ne pas me sentir désolée pour tout ce gâchis.

 

Le jour où j'ai tenu Amélia contre moi pour la première fois, j'ai pensé:

_ "Un jour, je te taperai. Je te donnerai une fessée, je te ferai du mal, tu pleureras et j'en serai la cause, et au lieu de courir te consoler je te punirai d'être désarmée."

Face à un nouveau-né fragile et si dépendant de ma bonne volonté, innocent et sans aucune mauvaise intention, penser cela, même si je savais d'avance que chacun de ces mots étaient justes, m'a paru aussi incongru que stupide et faux. Impossible, même.

Et quand je sens monter mon impatience et ma colère, je me remémore cet instant où il semblait si improbable que ce minuscule petit être, chétif et encore recroquevillé sur lui-même, soit la source de sentiments si négatifs.

 

Je crois profondément que la maternité est un cheminement qui ne s'arrête jamais. On ne peut pas se dire: "bah je choisis la fessée et puis c'est tout." Et dès que l'enfant commence à être plus exaspérant qu'une limace baveuse qui dort et qui remplit des couches, commencer à appliquer sa fameuse méthode de la fessée avec le détachement des parents qui refusent de se questionner.

Comment peut-on vouloir faire un bébé et ne pas vouloir le meilleur pour lui? Je suis ébahie. Comment peut-on rester distant face à l'idée de l'éduquer avec bienveillance et amour? Ces deux mots devraient inextricablement être liés au mot maternité.

 

Mais voyons les choses avec lucidité; ce n'est pas le cas.

Et celle que je voyais comme l'une de mes meilleures et plus proches amies a évolué dans une direction très différente de moi, et même faire un bébé ne nous rapproche plus.

 

La tolérance que je devrais ressentir reviendra avec le temps, quand la déception se sera effacée, et que j'aurais pris de la distance avec cet amour que je voulais porter à son bébé. Nous resterons bonnes copines, si toutefois nous le pouvons.

 

J'ai passé trois jours à l'entendre me dire combien la vie était dure parce qu'elle n'avait pas d'argent, qu'ils avaient du mal à boucler les fins de mois, que s'équiper pour un bébé était cher.

Ils gagnent deux fois ce que nous avons (Quentin est le seul à ramener un salaire), ils n'avaient jusque là aucun enfant alors que nous en avons deux... Nous passons notre temps à éponger les frais de déménagements à répétition, ils ont bougé deux fois en trois ans. Je ne comprends pas comment elle fait pour être si embêtée à la fin des mois.

S'équiper pour bébé? La CAF verse une aide de 900 euros pour cela, et sur sa liste de naissance, ses parents, beaux-parents et amis ont acheté toutes les choses chères dont elle avait envie: lit, commode, table à langer, chaise haute, biberons, poussette évolutive, et j'en passe. Quant aux vêtements, elle a une énorme malette de bodies et pyjamas achetée sur leboncoin à une maman qui vendait un énorme lot; et elle est repartie d'ici avec une valise pleine à craquer de petits vêtements filles qui appartenaient à Amélia.

Mais tout est encore trop cher.

 

Et quand je lui fais remarquer que si elle manque d'argent, il y a des systèmes D, qu'au lieu de demander un Babycook duo neuf à 190 euros sur sa liste, elle peut en acheter un simple, qui marche tout aussi bien, à 5 euros d'occasion à une maman qui l'aura utiliser un an maximum; qu'en plus, mangeant très peu de légumes frais à la maison car son homme n'en veut pas, elle ne risque pas de faire un max de purée et trouvera plus pratique, en terme de temps et de diversité culinaire, d'acheter des petits pots tout faits en grande surface, en particulier si elle continue à dire qu'en reprenant le travail elle manquera trop de temps pour poursuivre un allaitement qui, pardon de le dire, prend bien moins de temps qu'une confection de purée maison... De plus, ai-je ajouté, on ne se sert d'un babycook que de 6 mois (âge de la diversification) à 1 an (âge où ils commencent les petits morceaux), voire 18 mois maximum. Alors pour 6 mois, 1 an d'utilisation maximum, 190 euros, c'est très cher. Même si sa belle-soeur lui a dit qu'il était moins cher de 10 euros à Carrefour.

Pourquoi ne pas acheter d'occasion et donner la différence économisée pour acheter autre chose?

Réponse: Non mais c'est comme ça!

Ok. Mais si c'est comme ça, pourquoi venir répéter en boucle qu'on manque d'argent? Je ne comprends pas...!

 

Bref. Je dois digérer beaucoup de choses... et si je vous en parle, ce n'est pas pour me plaindre, mais simplement que j'ai beaucoup moins de capacité à emmagasiner ce genre de choses en ce moment. Une petite faiblesse émotionnelle liée à mon état "médical".

J'ai eu du mal avec Camille. Et ça m'a fait vraiment bizarre de constater que mon amie de toujours et moi, nous n'avions presque plus rien en commun.

Partager cet article
Repost0

L'auberge espagnole

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Depuis quelques jours, notre chez-nous ressemble de plus en plus à une auberge espagnole.

 

Marie et Santi (dont vous vous souvenez, lecteurs, n'est-ce pas?) ont fini leurs études en Belgique et sortent de l'université de Liège diplômés et docteurs vétérinaires.

Cette merveilleuse nouvelle est allée de paire avec une autre: Marie décide de poursuivre les études, mais en médecine humaine cette fois. Elle a obtenu une passerelle pour entrer en troisième année à la fac de Montpellier.

 

Et qui dit Montpellier...

Du coup, recherche de logement dans le secteur, et d'un poste de vétérinaire pour Santi qui lui se lance dans l'exercice de son métier, un stétho dans une main, un flacon de vermifuge dans l'autre.

 

Nous avons donc hébergé mes amis le temps qu'ils trouvent leur bonheur. Santi a depuis commencé un remplacement, qui peut-être se poursuivra en collaboration; Marie est en vacances avec ses soeurs; et leur futur logement, pour lequel l'agence immobilière a accepté leur dossier locatif, se libère de l'actuelle occupante fin août.

Que de bonnes nouvelles.

 

J'ai même pu aller au cinéma.

Nous avons laissé Keenan dormir sous l'oeil attentif de notre babysitter et avec Amélia nous sommes tous allés voir Dragon 2!! (à voir, c'est juste top!)

 

 

Ils ont quitté notre toit le samedi.

Le lundi, Camille, la marraine d'Amélia, enceinte jusqu'aux yeux, est arrivée pour trois jours à la maison. L'accouchement devrait être pour le 25 août, et elle a un sacré beau ballon!

 

Hier, Camille est repartie. Nous l'avons déposée à la gare de Montpellier puis nous sommes passés voir Santi sur son lieu de travail, qui m'a fait visiter le petit cabinet vétérinaire où il passe ses jours... et ses nuits. En tout cas, en ce moment.

 

Aujourd'hui, ma mère et ma tante sont passées voir Amélia, et l'ont emmenée faire du poney.

 

Si tout va bien, le premier week-end d'août, j'hébergerai encore quelques invités de l'anniversaire d'Amélia et ensuite, mi-août, Marina, notre ex-babysitter russe de passage en France, viendra passer quelques jours avec nous.

 

Oui, cette maison se transforme en auberge espagnole, où défilent des amis des 4 coins du monde, animant avec effervescence et bonne humeur le quotidien du Languedoc-Roussillon... et j'adore ça!

 

Du coup, lecteurs, vous comprendrez que si je vous néglige, c'est pour la bonne cause, hein...

Partager cet article
Repost0

L'asticot rampant

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Merveilleuse nouvelle: depuis quelques jours (semaines) Kikidou a envie de ramper et de se déplacer.

Il essaie, il grogne de frustration, avance sur le ventre en agitant les bras et les jambes d'environ 20 cm et pleure de découragement.

Je le câline, le félicite et l'encourage et le repose au sol, où il recommence.

 

Il essaie partout. Dans le salon, dans sa chambre, sur le lit, sur le canapé, à la médiathèque, à la ludothèque, partout.

Dès qu'il aperçoit quelque chose d'intéressant, au lieu de m'appeler pour me le montrer du doigt, il s'élance! Il se jette en avant, passe à plat ventre et rampe en mode asticot. Il lève les fesses en agitant les bras puis descend les fesses et agite les jambes... et recommence.

C'est tellement mignon!!

 

Eh oui, finie la période où je devais satisfaire toutes ses demandes: Kikidou veut de l'indépendance, il veut pouvoir attraper l'objet de ses désirs tout seul comme un grand...

Et j'ai peur pour ma maison...

Parce que bientôt, il y arrivera et là... ce sera le drame pour beaucoup d'objets (hein les livres et les CD??).

Partager cet article
Repost0

Demain on fera mieux

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Depuis que j'ai lu La fessée, d'Olivier Maurel, je regarde les choses autrement.

Bien entendu, frapper mes enfants, lever la main sur eux, même pas fort, même pour dire non ou stop, même parce que je suis en colère, ne m'a jamais paru une bonne solution. Je me souviens de cet instant où, détaillant Amélia endormie contre moi à la maternité, quelques heures à peine après sa naissance, j'ai pensé: "Comment puis-je autant t'aimer aujourd'hui, me sentir capable d'en exploser, et savoir que demain je te taperai pour t'apprendre à vivre?"

 

Oh, qu'on se rassure. Amélia a déjà reçu, à ce jour, 3 fessées. J'en tiens le décompte dans ma tête, comme autant d'échec à me faire obéir, ou plutôt, à accepter son refus d'être un pantin décérébré se pliant aux caprices d'une mère abusive...

D'accord, je peins la chose un peu en noir... et après?

 

Si je veux conseiller aujourd'hui ce livre d'Olivier Maurel à tous les jeunes et futurs parents, pour qu'ils prennent conscience de l'état actuel des choses, de la place que nous refusons de laisser aux enfants dans nos sociétés modernes, et surtout qu'ils puissent, sans culpabilité aucune, réaliser qu'il y a d'autres façons de faire, j'aimerais avant tout témoigner.

 

Si vous êtes parents, vous savez combien, parfois, on peut avoir envie de faire mal à son enfant. Un tout petit être sans défense, qui dépend complètement de nous pour sa survie, qui croit en nous comme personne d'autre au monde ne le fera, un petit d'homme en devenir, fragile, influençable, mais avide de découvertes, d'expériences et du monde, c'est comme une tornade qu'aucun bulletin météo n'aurait annoncé. Avec tout l'amour qu'on peut éprouver pour eux, souvent on se sent dépassé. Parfois même, un "non" de l'enfant est vécu comme un rejet de notre personne, de l'irrespect, de la provocation.

Bien-entendu, pour peu qu'on y réfléchisse, on s'aperçoit que c'est une expérience de plus. Notre bébé teste jusqu'où va son pouvoir de décision, jusqu'où nous acceptons le compromis, etc. Jamais un enfant si petit n'agit dans l'intention de faire du mal, et surtout pas à ses parents qu'il aime d'un amour qu'on ne peut porter à personne d'autre. Mais les "non" de nos enfants résonnent dans nos esprits comme des choses terriblement néfastes, faisant parfois écho à nos propres "non" bafoués ou tus, remuant douleur et colère, frustration et impuissance.

Alors nous réponds à nos enfants comme on nous a répondu. La main part, automatique, inculquée par notre éducation comme étant la base de l'éducation des enfants. Elle frappe, elle blesse, elle déclenche des pleurs...

Pleurs qu'on est tenté de faire taire à nouveau par des:

_ "Maintenant ça suffit! Et tu te tais ou tu vas pleurer pour quelque chose!!"

On crie, on menace, on rejette.

 

Et voilà que de rejeté nous devenons rejetant.

Nous rejetons ce petit être fragile et si nécessiteux de nous alors que nous pourrions avoir juré hier, ce nouveau-né dans nos bras, que rien au monde ne lui ferait du mal tant que nous nous tiendrons entre lui et le monde.

 

Ensuite vient la culpabilité. L'angoisse de recommencer. La compréhension douloureuse et implacable qu'on ne se connait pas, qu'on réagit de manière violente et imprévisible, que nous pouvons faire du mal à notre bébé.

On se cherche des excuses, du genre "elle l'a bien cherché! elle n'a pas écouté mes mises en garde!", ou encore "une fessée, ce n'est rien, c'est pour dire stop!", et puis des "j'en suis pas morte, moi! C'est pas comme si je la battais, non...!". Je mets ça sur le dos de la fatigue, du besoin de sommeil, du besoin d'être entendue sans répéter dix fois les mêmes choses...

 

Mais au fond, on sait. On sait que c'est mal agir, qu'il n'y a pas d'excuses. Pas même l'éducation qu'on nous a donnée. Pas même la fatigue ou le manque de sommeil.

 

La dernière fessée, c'était il y a un mois et demi.

Amélia refusait de s'habiller. Nous étions en retard à la crèche où elle passe toujours de si bons moments et j'avais déjà eu tellement de mal à obtenir cette place! Je stressais de plus en plus comme le temps passait, et j'avais tout essayé.

_ "Tu veux mettre une robe ou un pantalon? (j'avais donné le choix)

_ Je veux pas m'habiller!

_ Mais il faut être habillée pour aller à la crèche jouer avec les copains! (j'avais expliqué pourquoi on doit s'habiller)

_ Veux pas aller à la crèche!

_ Tu ne t'amuses pas, à la crèche?

_ Non.

_ Ah bon? C'est nouveau? Tu fais quoi, à la crèche, alors? (je la distrais)

_ La peinture... Le collage... Le vélo..."

Et tandis qu'elle récitait toutes les activités qu'elle faisait à la crèche, je choisissais pour elle une culotte et la lui faisait enfiler. Elle était concentrée sur l'énumération de ses activités, et l'enfilait machinalement.

_ "Mais non!!! Non, maman!! Non!! Je veux pas!!"

Réalisant qu'elle venait de mettre sa culotte, elle s'énerve et l'enlève en la jetant par terre.

_ "Amélia, c'est amusant, la peinture et le vélo à la crèche.

_ Oui!

_ Alors pourquoi tu ne veux pas y aller?

_ Je veux jouer ici!"

Elle s'assoit par terre et attrape le premier jouet qu'elle voit pour me "montrer".

_ "Amélia! ça suffit, tu es en retard! Tu peux jouer dans ta chambre tous les jours! Maintenant c'est l'heure de la crèche. Tu choisis des vêtements tout de suite ou c'est moi qui le fais! (je pose un ultimatum)

_ Non!"

J'ai choisi. Elle a pris les vêtements et les a jetés par terre, encore une fois. J'ai craqué. La main est partie toute seule, fort. Elle a claqué sur sa cuisse gauche en laissant une marque rosé sur sa petite peau.

Je bouillonnais de colère, j'ai eu envie de la jeter contre le mur, de lui fracasser la tête sur le carrelage, de lui faire manger ses vêtements jusqu'à ce qu'elle s'étouffe avec!! Je les repoussais en l'écoutant fondre en larme et je suis sortie en claquant la porte, avec de faire une bêtise, une vraie.

J'ai pris le temps de me calmer. Mais plus je me calmais, plus j'avais envie de pleurer.

Après avoir essuyé mes larmes, je suis remontée dans sa chambre où elle pleurait toujours, allongée sur le carrelage, démunie et terrifiée, je l'ai prise dans mes bras et je l'ai serrée fort en m'excusant.

_ "Je suis désolée, je ne voulais pas te faire mal, ma chérie. En ce moment, je suis très fatiguée et un peu à bout de nerfs, tu comprends? j'ai du mal à me contrôler, je me mets très vite en colère. Je suis désolée de t'avoir donné une fessée."

Aux yeux de beaucoup trop de parents, s'excuser après une fessée est une marque de faiblesse, comme céder à un "caprice" (un jour ils comprendront peut-être que les enfants ne font pas de caprices...!), perdant de fait le bénéfice de l'autorité durement gagnée par une lutte de volonté qui termine toujours inévitable en faveur de celle de l'adulte...

Parce que l'adulte a toujours raison et l'enfant toujours tort, n'est-ce pas?

 

Depuis quelques jours, je récolte les fruits de ce geste si critiquable: mes excuses. Amélia a compris que je regrettais, que je ne voulais pas porter atteinte à son intégrité physique et que j'étais fatiguée et capable de colère beaucoup trop facilement.

Elle a aussi compris que quand on agit mal et malgré soi, on peut s'excuser.

 

Hier, en jouant et en chahutant dans la salle à manger, elle a renversé quelque chose. Elle n'a pas fait exprès, mais elle savait qu'elle avait mal agi. Au lieu d'attente un discours culpabilisant de Quentin ou une interjection agacée de ma part, elle a dit:

_ "Je suis désolée, j'ai pas fait exprès!"

Et elle est allée jouer plus loin. J'ai rigolé devant l'air ébahi de Quentin.

_ "Depuis quand elle fait ça?

_ Depuis que je progresse."

 

Chaque jour, je me réveille en essayant de relever un défi bien plus grand que moi: devenir une bonne mère, une maman aimante, confiante, à l'écoute, disponible et sereine. Je sais que je n'y arriverai jamais, mais c'est un objectif fixé comme une étoile qu'on décide de suivre. Chaque jour je fais mieux qu'hier. Et quand je ne suis pas contente de moi et de mes réactions de la journée, je me couche en me disant: "Demain on fera mieux!", moi et les enfants, tous les trois ensemble.

 

Dans tous mes efforts, Quentin est l'éternel distancé, qui ne s'occupe même pas de ce genre de considérations et qui croit aux bienfaits de la fessée. L'éternel ennemi, aussi, devant qui je m'interpose pour protéger mes petits.

Pas étonnant que ça batte de l'aile dans ce couple. Non seulement je n'ai pas de soutien de sa part pour tous les efforts que je peux fournir au quotidien dans ce travail sur moi titanesque, mais en plus, je dois m'épuiser d'autant à le tenir loin de mes enfants pour qu'il ne gâche pas tout ce que je peux passer mon temps à faire, me prenant insultes et remarques méchantes dans les dents...

 

Mais ça c'est une autre histoire, n'est-ce pas?

Lisez le livre d'Olivier Maurel. Et un autre livre génial, qui s'appelle Mon bébé comprend tout. Ils changent la vie.

Partager cet article
Repost0

La PMI en chiffre

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

J'ai complètement zappé de vous apprendre les derniers records de mes deux mini coeurs lors de notre consultation en PMI jeudi.

Quelle mère indigne je fais...! Bon, ceci dit, j'en avais l'intention et puis... la vie, les enfants, tout ça... j'ai zappé, voilà.

Alors commençons par le commencement.

Nous avons commencé avec Keenan, laissant Amélia jouer dans l'espace de jeux de la salle d'attente avec une psychologue qui a eu le toupet de me dire en se présentant:

_ "Bonjour, je suis la psychologue de la PMI mais... je ne fais pas de psychothérapie, hein. Je suis juste là pour faire une présence."

Ah, ok, j'aurais pu avoir des questions à propos de mes enfants... je m'abstiendrai donc. Merci, trop généreuse.

Keenan a donc été pesé et mesuré. Monsieur le-plus-craquant-de-la-Terre-en-couche-lavable vous présente ses records du moment:

9,290 kg pour 70,5 cm ; 6 dents ; 9 mois et demi.

Quand ce fut le tour d'Amélia, elle a été hyper sage, et elle a laissé la puéricultrice et la psy lui enlever sa robe et la peser et mesurer.

95,5 cm et 14 kg ; 2 ans et 11 mois.

Pleine forme, pleine santé.

Tout va bien.

_ "Et pourquoi vous ne donnez plus de gouttes de vitamine D à votre bébé?

_ Euh... parce qu'on est en été dans le sud de la France et qu'il est exposé régulièrement et de manière prolongé au soleil, parce qu'en plus il est parfaitement diversifié et que, du coup, il peut aussi en trouver dans la nourriture en cas de synthèse insuffisante...

_ Oui mais quand même... En Russie...

_ Euh, oui, mais en Russie, on lui en donnait... et sa soeur avait eu une ampoule juste avant de partir, justement pour booster. Je ne lui en donne plus MAINTENANT. Parce que surmédicamenter les enfants, creuser le trou de la sécu et dépendre des laboratoires pharmaceutiques qui se foutent de la gueule du monde, je ne crois pas que ce soit un choix pertinent à faire...

_ Euh... oui... bon..."

Sinon, si vous aussi, vous avez décidé d'envoyer se faire voir ailleurs les médecins qui veulent vous dire comment élever vos enfants, montons un club!

Parce que j'ai le droit de faire au mieux et non au plus normal... selon la norme définie par... oui, d'ailleurs, par qui?? Le jour où on sait, vous me prévenez. Moi en attendant je fais des enfants, des vrais. Voilà.

Partager cet article
Repost0

Pan-cakes

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Hier, j'ai eu une furieuse envie de crêpes... essentiellement parce que je n'en avais pas faites depuis plus de deux semaines (le drame!!) et que j'avais acheté des tas de choses délicieuses et sucrées à mettre dessus: pâte de spéculos, caramel au beurre salé, crème de marron, chantilly...

 

Et puis, mon amoureux a dit:

_ "Oh non, pas encore des crêpes...!"

Du coup, j'ai dit:

_ "Bon, je vais varier. Je fais des pan-cakes!"

Et Amélia a dit:

_ "Ouiiiiiiiiiiiiii!!! Des pane-crêp's!!!

_ Oui, mon coeur, c'est presque çaaaa!!!"

 

Et toute frénésie et bonne humeur, j'ai fait... une pile de pan-cakes.

miam miam...!!!

miam miam...!!!

Déjà, sur la photo, il en manquait la moitié, engloutie par mes deux bébés et mon homme qui les mangeaient au fur et à mesure de la cuisson.

Oui, j'ai dit mes deux bébés: Keenan a boudé son petit pot à la carotte hier soir, et j'ai fait remarqué à Quentin que s'il était obligé de manger une bouillie orange quand tout le monde autour de lui se régale de crêpes, lui aussi il serait ronchon. Le ronchonnage a été réglé sitôt qu'on a accepté de le nourrir à la pancake. Quentin lui coupé des morceaux qu'il tenait dans sa main et mâchouillait avec ses petites dents.

 

Résultats: 2 pancakes pour Kikidou, 5 pour Amélia.

 

Quant à moi... eh bien, bizarrement, ce matin au petit-déj', il n'y en avait plus...

 

Recette:

2 oeufs

500g de farine

8g de levure chimique

3/4 d'un L de lait

 

Vous bzzzz-bzzzitez avec un batteur électrique et vous faîtes cuire à la poêle avec du beurre. Pour une pancake, je comptais une demi louche de pâte. On retourne à la spatule en bois ou on fait sauter. Pas dur. Efficace. Succès auprès des estomacs gourmands assuré.

Partager cet article
Repost0

Le rendez-vous avec la pédo-psy

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Aujourd'hui, j'avais rendez-vous avec une pédo-psy. Enfin, toujours la même, celle que j'ai vue à l'hôpital de Montpellier le mois dernier.

Au rythme d'un rendez-vous par mois, j'y crois... pas trop.

 

J'avais une heure avec elle, de 11h à 12h.

Bon, pas évident avec les deux petits... mais vers 11h30 (soit à la moitié) elle a eu la bonne idée de demander à l'éducatrice de jeunes enfants qui bosse avec elle de s'occuper d'Amélia (pas trop tôt, j'ai envie de dire...!). Bon, je m'abstiens d'être méchante, elle a déjà eu l'idée c'est formidable.

 

Elle a passé son temps à décrocher le téléphone.

Sitôt qu'elle me posait une question qui, essentiellement, signifiait "comment ça va?" en plusieurs variantes peu subtiles, elle écoutait à peine le début de ma réponse avant de prendre en charge par téléphone un autre patient, pour leur changer leur traitement ou parler à leurs conjoints... Bref, formidable...!

Quand elle a conclu en racrochant à un troisième appel par:

_ "Alors vous allez mieux...

_ Pas vraiment, mais est-ce que j'ai le choix? Je passe des heures chaque jour à lutter pour des choses simples et supposées faciles, comme transférer mon dossier à la CPAM ou à la CAF du coin, m'inscrire à l'université, emmener ma fille en crèche, et tout ça pour quoi? Pour m'entendre dire que je ne suis qu'une merde parce que je n'ai pas pu faire ces choses simples et faciles qui, en fait, sont longues, retorses et compliquées...! Alors non, je ne vais pas mieux, je ne digère pas par miracle mon accouchement et le temps ne va pas faire le boulot non plus."

Parce que sincèrement, j'ai l'impression que c'est ça qu'elle espère: espacer nos rendez-vous pour que le temps fasse le boulot à sa place, à savoir me guérir...

_ "Ah, vous avez des problèmes avec les services de la CAF et de la CPAM?

_ Ben oui!"

C'est ce que je lui expliquais depuis le début de la séance, que mon énergie était bouffée par la lourdeur d'un système qui n'a plus visage humain depuis longtemps.

_ "Ah, mais je vais les appeler.

_ Et pour dire quoi? On vous répondra ce qu'on me répond tous les jours: attendre, attendre, attendre. Personne ne peut rien pour moi, personne ne sait rien, je ne suis personne...! J'ai 50 euros de factures de téléphone tous les mois, parce qu'en plus, ce sont tous des numéros spéciaux! Et à la crèche, on me met la pression parce qu'ils ne peuvent pas établir de factures pour Amélia sans notre numéro CAF, numéro que je n'aurais que lorsque la CAF daignera ouvrir un dossier à notre nom, ce qu'elle fera quand elle aura reçu un courrier que la MSA prétend avoir déjà envoyé mais que personne n'a vu! Je dois mai, juin et bientôt juillet à cette crèche. Je n'ai pas la possibilité de les payer car ils ne savent pas quel tarif m'appliquer sans ce fichu numéro CAF que je n'obtiens pas. Alors je fais quoi? Si je ne peux pas les payer, il se passe quoi? En août ils seront fermés et en septembre, je serai grillée pour la place éventuelle de Keenan, qui attend que son dossier passe en commission à la rentrée. Et si Keenan n'a pas de place en crèche, on fera quoi en septembre? Parce que j'ai obtenu - miracle! - une équivalence de diplôme pour entrer en M2 à l'université de Montpellier à la rentrée, je suis tellement contente! Sauf qu'au lieu de souffler, de me réjouir, je dois lutter: pour le mode de garde de Keenan et Amélia, mais encore c'est un moindre problème, pour l'inscription à l'université elle-même...! J'ai eu l'équivalence, c'est cool. Et comment je m'inscris en M2, maintenant? Je me suis inscrite, mais en M1, dans l'attente du résultat de cette équivalence, au cas où elle serait négative. Maintenant, on m'a dit de faire basculer le dossier sur l'année supérieure, sauf que le numéro qu'on m'a donné sonne dans le vide, les e-mails restent sans réponse... Bref, c'est merveilleux! Je ne sais même pas si je vais VRAIMENT pouvoir reprendre ce Master... ce qui n'a aucune espèce d'importance, parce que finalement, même si j'arrivais à finir major d'une promo d'astronomes formés en direct par la NASA, je resterai une sous-merde aux yeux de la famille si parfaite de mon homme parce que je n'ai pas... un CAPES. C'est bien connu que le CAPES est le seul diplôme au monde qui ait de la valeur et un intérêt. Vous avez pas de CAPES, vous? Dites donc, ça craint, pas de CAPES!! Et vous le vivez bien?

_ Aïe aïe aïe. Bon, écoutez, je sens votre colère. On va commencer par vous trouver une assistante sociale pour vous aider dans tout ça."

Je l'ai regardée appeler la PMI où j'avais emmené mes enfants pour la première fois hier, et commencer à dire à la secrétaire que j'étais dépressive, un cas d'urgence, qu'il fallait qu'on m'aide et que j'avais besoin d'un rendez-vous avec une assistante sociale. Après avoir ruinée mes chances de paraître normale et équilibrée aux yeux de la pédiatre de mes enfants - qui s'empressera de raccourcir dans sa tête que si mes enfants sont allaités tous les deux et portent des couches lavables c'est parce que je suis démente - elle s'en est pris à mon université.

Je l'ai écoutée faire, impuissante, abasourdie, déseséprée. Elle commençait à téléphoner au service d'inscription de ma future fac pour leur expliquer qu'une de leur future étudiante (moi!!) était dépressive, mal en point, avec un gros besoin de soutien. Génial, tout pour me faire bien voir... Quelle ingérance! J'ai été sciée. Depuis quand mon dossier médical regarde l'université? Et moi qui voyais la reprise de mes études comme une possibilité de m'échapper, quelques heures en semaine, de mon quotidien de mère malheureuse...! Elle m'aura même pris ça. Je suis écoeurée, dégoûtée...

Elle a enfin raccroché.

_ "Et vous n'avez pas de relais autour de vous?

_ Non.

_ Votre famille ne peut pas venir pendant les vacances, vous aider un peu?

_ Quelle famille? Celle de mon homme qui veut que je passe le CAPES et le permis de conduire que j'aurais jamais? ou ma mère qui veut appeler le Juge?

_ Appeler le Juge?

_ Oui. Ma mère a appelé vendredi en décrétant qu'elle voulait emmener Amélia à la mer tout le week-end. J'ai dit que je n'étais pas trop pour, mais j'ai pas dit non, par contre que je voulais en parler à Quentin. Ensuite, elle a rappelé le samedi, m'informant que même sans notre réponse, elle avait déjà réservé l'hôtel et acheté un million de choses inutiles et chères à ma fille pour un séjour de deux jours à la mer. J'ai dit que Quentin n'était pas d'accord, que c'était la veille pour le lendemain, que nous avions des choses prévues et qu'en plus, ça m'angoissait énormément de ne pas voir ma fille pendant deux jours entiers, de ne pas savoir où elle dormirait, d'être à 2h de route d'elle... en plus ma mère est loin d'être une personne stable qui donne un cadre à Amélia. Bref, j'ai dit non. Pour la première fois en trois ans, j'ai dit non à ma mère concernant l'un de ses petits-enfants. Elle avait toujours pu l'emmener à la piscine, au Mc Do, l'abrutir devant un écran de tablette, lui donner son i-phone en guise de jouet, médire de moi et Quentin devant les petits pour bien se montrer toxiques avec eux, bref! j'ai tout accepté, y compris quand ça allait dans le sens contraire de mes idées, de ma volonté. Et là, pour la première fois, je disais non. Et sa réponse? Elle a dit que puisque je lui interdisais de voir sa petite fille, elle allait demander à un juge de lui donner un droit de garde... Je lui dis non une fois, pas pour venir voir la petite, mais pour l'emmener, alors qu'elle a moins de trois ans, dormir loin de moi, et elle me menace de saisir un juge! Je vous jure...! Où je vais là? Je suis aidée, vous trouvez?

_ Non, clairement pas. Bon, donc vous n'avez aucun relais... On va voir avec l'assistante sociale, elle va vous trouver quelqu'un..."

Elle avait obtenu un rendez-vous avec cette fameuse assistante le 24 juillet... dans trois semaines. J'ai le temps d'agoniser, avec ces délais...

 

Ensuite, je lui ai demandé des ordonnances pour le taxi conventionné (elle m'avait dit qu'elle m'en ferait une, la dernière fois, pour me faciliter le déplacement avec deux enfants), elle a hésité genre elle m'en aurait déjà fait une le mois dernier... ben, en fait non, si je demande c'est pour une bonne raison...

En plus, le taxi attendait depuis 30 minutes parce qu'elle m'avait confirmé qu'on finirait à midi, ce que j'avais dit au taxi pour le retour, et en fait, c'était plutôt 12h30...

Et quand j'ai demandé une ordonnance pour la rééducation du périnée et la sonde vaginale, réclamée par la sage-femme sa grande copine, elle m'a répondu que "euh oui mais non, je peux pas faire des ordonnances moi!" Ah bon, pardon, j'ai cru que tu étais docteur en médecine humaine...! Donc maintenant, je vous laisse car je dois appeler la sage-femme pour annuler tous nos rendez-vous, puisque je n'ai ni sonde, ni ordonnance...

J'en ai ras-le-bol... Elle sert à quoi, cette psy, à part à ruiner ma vie sociale en étalant à tout le monde que je suis dépressive?

 

Mon petit calvaire bienheureux continue. J'aime.

Partager cet article
Repost0

Une nouvelle sage-femme

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Je ne sais plus trop où vous en êtes concernant ma rencontre hypothétique avec une psy... ou, en l'occurence, pédo-psy.

 

Vous vous souvenez de ces nanas qui me rappelaient pour me dire combien elles étaient d'accord pour m'aider au sujet de mon "accouchement traumatique"? Que j'allais avoir un rendez-vous avec une pédo-psy sur Montpellier, tout ça?

Et aussi combien c'était dingue d'essayer de s'y rendre en autobus avec deux enfants?

 

Bon. J'ai fini par avoir un autre rendez-vous, j'ai bien réussi à prendre le bus avec les deux petits, puis à choper un tramway pour aller au centre de Montpellier. Je suis arrivée à l'hôpital de Lapeyronie.

La pédo-psy en question m'attendait sur le quai du tram pour m'emmener dans sa voiture, avec laquelle elle m'a déposé devant un premier bâtiment "pour faire des étiquettes". M'enregistrer pour la consultation, en fait. Il était 11h35 à ce moment-là. Nous avions rendez-vous à 11h.

Le bâtiment était fermé, les services d'entrée s'étaient déplacés dans un autre bâtiment, qu'elle-même ne connaissait pas... A midi, nous étions enfin assises avec les enfants dans son cabinet, une minuscule pièce où il faisait chaud et où le seul tapis de jeux occupait toute la surface du sol laissée par nos deux chaises.

 

Nous avons parlé un bon moment. Enfin, j'ai parlé.

D'un ton automatique et exaspéré d'avoir à répéter une énième fois mon histoire. Fatiguée de l'entendre alors que j'aimerais bien l'oublier. J'ai expliqué toute ma vie depuis la rencontre avec Séb jusqu'à mes rendez-vous inutiles avec des psy et des thérapeutes pour "me soigner" de cette dépression pourrie. Elle m'a posé des questions sur ma mère, j'ai répondu que j'avais plus important à dire que d'essayer d'analyser ma mère et son syndrome de peter pan. Elle m'a posé des questions sur mon couple, j'ai répondu que ce qui en survivait pour l'instant ne vivrait plus très longtemps et qu'on pouvait donc considérer que ce n'était pas une chose bien importante non plus.

Ensuite, elle a posé des questions sur mes enfants avant de conclure:

_ "Bon ben ils sont bien éveillés, en bonne santé, vifs et alertes, ces petits! Je pense qu'on n'a pas de soucis à se faire pour eux!

_ Non mais vous étiez où, tout ce temps où je parlais?! C'est pour moi qu'il faut s'inquiéter! Arrêtez de croire que ce sont mes enfants, les malades! C'est moi, et eux ils vont bien, je m'y emploie, je m'y tue, mes enfants ne manquent de rien! et ça me fait chier qu'on s'inquiète d'eux en permanence et que moi, maintenant que j'ai été ouverte en deux et qu'on les a extirpé de mon ventre, je sois bonne à mettre à la poubelle! Merde, quoi!! J'existe, je viens MOI vous voir, et vous en remettez une couche sur mes enfants! MES ENFANTS VONT BIEN!"

Elle a compris. Enfin, j'espère pour elle. Je l'ai vue se tortiller sur sa chaise, un peu mal à l'aise.

Voilà, il a fallu que je pousse une gueulante pour que les i aient les points bien dessus...

 

Elle m'a balancé en fin de séance qu'elle allait contacter une amie à elle, une sage-femme, qui travaillait justement dans ma ville, en me sortant un truc du genre: "il faut s'occuper des plaies du corps avant de s'occuper des plaies de l'âme!" et si j'ai encore mal à ma cicatrice et que je n'ai toujours pas fait de rééducation du périnée, c'est par là qu'on devait commencer.

Ensuite elle m'a donné un deuxième rendez-vous en me promettant qu'on allait réussir à faire quelque chose pour moi.

Le rendez-vous... était trois semaines plus tard (donc toujours pas passé).

 

A ce rythme, c'est sûr, mes enfants seront majeurs quand je sortirai de la dépression... je me sens très aidée, là.

 

La sage-femme m'a appelé un bon moment après ce premier rendez-vous... pour m'en donner un dix jours plus tard. Pas pressée non plus, quoi.

J'y suis allée. Elle m'a reçu en retard et pour seulement 30 minutes, le temps de me dire de demander à la pédo-psy, quand je la reverrai, de me faire une ordonnance pour les séances de rééducation et pour une sonde vaginale. J'ai fait la grimace et plus j'y pense, plus cette idée me répugne.

Elle m'a sorti des arguments du type "Avoir un périnée tonique et bien rééduqué, c'est retrouver des sensations et un centre de gravité!"

_ "Et sinon, le sexe en ce moment, c'est comment?

_ Comme d'hab.

_ C'est-à-dire?

_ Comme pour tout le monde, comme dans tous les couples, comme dans tous les films. Décevant, rapide, ennuyeux, et mortellement égoïste. Pas de mots d'amour, pas d'innovation, pas de surprise, pas de partage, pas de sentiments. J'ai 27 ans et ma vie sexuelle est aussi formidable que si j'en avais 72. A ceci près qu'à 72 ans, je suppose qu'on a connu une autre époque où on se mariait jeune et où les hommes ne demandaient pas systématiquement le divorce pour une pétasse plus entreprenante... Vous voulez que je vous dise quoi? C'est pas mon truc, ça l'a jamais été, le périnée change pas grand-chose à ça.

_ Ah, je vois. Mais avec un périnée tonique on retrouve des sensations.

_ Ah oui, j'ai hâte d'avoir encore plus mal quand le gynécologue me passera un spéculum, vite vite rééduquons...

_ Je sens votre colère. Je sais ce que vous avez vécu. Je sais ce que vous ressentez. Moi aussi j'ai eu deux césariennes."

Et elle s'est penchée en avant pour capter mon regard, genre moment intime et magique où je lui accorde ma confiance. J'ai roulé mes yeux sur le côté l'air de vouloir surveiller Amélia qui faisait n'importe quoi, en me disant: "cause toujours, tu m'intéresses...!"

Ah, ces gens qui savent ce que je ressens...! C'est dingue! Ils sont tous si nombreux et tous si... inefficaces... bizarre, non?

 

Elle m'a donné d'autres rendez-vous, pour de la rééducation. J'ai dit que j'allais essayer. Si ça me sauve de ma dépression, je veux bien subir une sonde vaginale deux fois par semaine. Qu'on vienne pas dire que je ne le veux pas assez fort...

Partager cet article
Repost0