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La fin des vacances de rêve...

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

... ou le retour au cauchemar.

 

*CENSURED* (version originale dispo par mail sur demande par mp ou comm)

 

Ah mais quel bonheur vous avez, vous autres, habitants des pays développés, de pouvoir aller au supermarché dépenser vos sous en produits inutiles et délicieux, ouvrir un paquet de carambars au sortir de la caisse enregistreuse, le reste des courses encore dans le caddie, et laisser vos dents s'empêtrer dans le sucre sans ressentir l'immense vague de culpabilité qui noierait même les plus insensibles d'entre vous en ne croisant pas ces enfants des rues qui mendient pour survivre, n'ayant rien mangé ni bu de leur journée, les joues émaciées, leur jolie peau noire blanchie de poussière de sable, des lambeaux crasseux pour vêtements et une main tendue vers vous comme seule vocation d'avenir.

 

Le retour en Mauritanie m'a paru bizarrement difficile et en même temps, normal.

Comme si une vague résignation avait fini par germer dans ma tête. Reprendre les cours a probablement aidé, aussi. Le pays a beau être pourri (et même pire que ça, en fait), mes élèves sont formidables...

 

Enfin, la plupart du temps.

Certains jours, ils sont... euh... bons à claquer! Mais promis, je tiens bon, je me retiens.

 

Le pire du pire, c'est Super-Blondie.

 

La première semaine, elle n'est pas rentrée de vacances. Elle était "malade". Mais même sans être là, elle a harcelé la secrétaire pour qu'elle me réclame en son nom la liste des textes de mes élèves de première pour le bac, et plus précisément pour l'épreuve orale de français.

Une fois la liste fournie - sachant qu'avant de l'imprimer définitivement, j'aurais souhaité discuter avec Super-Blondie pour avoir des conseils etc. - elle n'a plus donné de nouvelles. Je n'ai pas su si, oui ou non, ma liste était correcte, modifiable, modifiée, problématique ou parfaite.

 

Semaine suivante: retour de Super-Blondie.

Qui demande à ce que je rajoute des textes sur mes listes. Un grand stress me prend: je n'ai pas le temps de préparer plus de textes avec mes classes.

La raison de cette soudaine demande?

 

Il faut fournir une liste d'environ 25 textes; mes deux listes faisaient 23 et 24 textes respectivement...

Ajoutez à cela que dans d'autres établissements de la ville, lycée français inclus, certaines classes de première ont 20 ou 22 textes seulement. Mais no comment.

Je me presse, j'ajoute des textes en concertation avec les élèves, j'imprime.

 

Ah ben, ça ne va pas: il faut l'en-tête de l'établissement, l'année scolaire en haut, la signature du prof et du directeur en bas...

Je modifie, je réimprime.

Ah ben non, c'est pas la signature du directeur, c'est celle du chef d'établissement. Recommence.

 

Elle en arrive à me faire sortir de classe pour me faire modifier la dernière ligne du fichier Word que j'avais gentiment laissé à son attention sur le bureau de l'ordinateur de la salle des profs, et jeter dans la corbeille à papier (elle en a une à côté de son bureau mais JE dois venir prendre le papier pour le jeter moi-même dans une corbeille extérieure) l'exemplaire qui lui déplait.

J'ai envie de la frapper.

Je re-modifie, je réimprime et je me tais.

 

Là-dessus, le coup de grâce façon pétasse: "je vais au lycée français mercredi matin pour fournir ces listes, donc tout doit être fourni, pour les deux classes, d'ici là!"

Je ne bosse pas les lundis et mardis. Elle me l'annonce dimanche à la fin de ma matinée.

J'encaisse sans broncher, je rentre chez moi.

 

Entre ma fille, les horaires pourris de Quentin, mes cours particuliers à droite à gauche et la maison, je me prévois un passage au lycée le mardi, fin de matinée, après les courses alimentaires, pour finir le document de la classe de première S - ayant déjà fourni celui de la ES.

Mardi matin, avant les courses, immanquable: le coup de fil qui harcèle. La secrétaire, sur demande de Super-Blondie, m'appelle pour savoir si je n'ai pas oublié que je dois fournir ce papier pour le lendemain. Je réponds à peine, je suis mon planning, je passe au lycée et imprime la version finale et formidable de mes séquences de cours contenant les textes pour l'épreuve orale.

Résultat? Super-Blondie n'est même pas là, je peux laisser cela sur le bureau de la secrétaire qui lui transmettra... et finalement, "ce n'était plus si urgent, puisqu'elle va au lycée français jeudi et non mercredi".

 

Envie de lui faire bouffer sa tignasse de blonde? Non... à peine...

 

Mercredi matin, le lendemain donc, j'ai cours.

Je commence ma journée avec la classe de seconde qui... proteste. La direction générale a repoussé la date de l'arrêt des notes du 10 au 20 juin; ils ne souhaitent pas raccourcir leurs vacances, et pour signifier leur désaccord, décide d'une grève inoppinée.

Je passe 40 minutes à leur expliquer combien faire une grève est inutile en cours de français, que ce n'est pas moi qui décide des dates, qu'il faut simplement prendre rendez-vous avec la direction pour parler du problème, qu'il faut s'asseoir et ouvrir son cahier de français...

Impossible de leur faire entendre raison. Ils crient. Ils protestent. Ils empêchent les élèves calmes de sortir leur classeur de français de leur sac; c'est du n'importe quoi. Dépassée, je descends voir Super-Blondie, proviseure je vous le rappelle.

 

_ "J'ai un problème avec les secondes. Ils veulent une grève à cause des dates d'arrêt des notes, impossible de les calmer. J'essaie depuis tout à l'heure.

_ Ah non, je ne les reçois pas! J'ai autre chose à faire; de toute façon, les dates ne se discutent pas.

_ Ok... et sinon, je fais comment, moi, là-haut?

_ Essaie de faire cours quand même."

Il reste 15 minutes avant la fin de l'heure...

_ "Sinon, tu appelles les parents; ils seront très intéressés d'apprendre qu'ils paient jusqu'au 30 juin mais que les enfants ne veulent déjà plus faire cours au 21 mai."

On est le 22.

_ "Ok."

Je remonte en classe.

 

_ "Bon, je viens de voir la proviseure, elle refuse de vous recevoir dans son bureau, les dates ne sont pas modifiables."

Le taulé général. Je poursuis.

_ "Elle a aussi précisé que je devais appeler vos parents si vous ne repreniez pas le cours. Par qui je commence?"

Ils me rient au nez.

_ "Allez-y, madame! me sort l'un d'eux. Même, si vous voulez, je l'appelle moi-même avec mon portable...!"

Là-dessus, comme nous subissions une coupure de courant, je me demande intérieurement comment je suis censée téléphoner aux parents sachant que 1/ les numéros étaient enregistrés sur un ordi qui fonctionne à l'électricité, celui du secrétariat, 2/ les téléphones aussi fonctionnent à l'électricité.

Les revendications reprennent de plus belle.

_ "Mais on s'en fout! je crie. La proviseure s'en fout, elle ne veut rien savoir. Et moi aussi je m'en fous! On est en cours, ici."

Aucun résultat, ils continuent leur bordel. Je range mes photocopies, mon sac, et je sors de classe.

_ "Débrouillez-vous pour le bac l'an prochain! je balance."

 

Excédée, je me dirige en salle des profs où je prépare mon cours suivant, pour la première S.

Sur la fin de ce cours-là, qui se déroule très bien, les élèves me signifient que la sortie des classes, annoncée pour eux le 5 juin, leur parait trop tardif pour leur permettre de réviser les épreuves anticipées et qu'ils voudraient l'avancer. Je réponds ceci:

_ "Il faut en parler avec la proviseure, je ne peux rien pour vous; et je ne suis même pas sûre qu'elle pourra, vu ce qui se passe en seconde."

Les élèves, hésitants, finissent par décider d'aller la voir.

Ils me rapporteront plus tard que la proviseure les aura éjectés de son bureau sans même leur adresser la parole ou chercher à savoir ce qu'ils voulaient, d'un geste de la main.

 

Ma troisième heure devait se passer avec les... secondes! Youpi...

Cette fois-ci, ils étaient dans le couloir, énervés, véhéments, bruyants... et les faire rentrer dans leur salle de classe était impossible...

Le CPE est venu, a essayé de les raisonner.

Leur professeur principal, prof d'anglais, a lâché son cours en première ES pour se joindre à lui et discuter avec eux.

En vain.

 

Je suis retournée au secrétariat, à bout de nerf, où Quentin, encore là, remplissait calmement pour le bac les dossiers scolaires des classes de terminale. Je déballe, à la secrétaire et à lui, les évènements du moment.

Quelques minutes plus tard, le professeur d'anglais, en échec avec les secondes lui aussi, vient toquer à la porte de la proviseure, juste en face de nous. Elle est au téléphone.

Je passe à côté de lui en allant aux toilettes et lui glisse:

_ "Vous perdez votre temps, elle s'en fiche."

Il patiente plusieurs minutes avant de retourner à l'étage, probablement à son cours.

 

De mon côté, je me suis mise à travailler sur un tableau récapitulatif des documents iconographiques vus en classe pour les élèves de première.

Soudain, nous voyons Blondie sortir de son bureau.

L'espoir m'anime. A-t-elle entendu le tapage qui fait bourder l'école depuis l'étage? Va-t-elle enfin décider d'intervenir?

 

Elle se jette sur la secrétaire.

_ "Si le professeur d'anglais a quelque chose d'urgent à me dire, il me laisse un message. Je dois partir."

Et elle quitte l'établissement.

 

La secrétaire, Quentin et moi-même restons sous le choc. Enfin, la secrétaire articule:

_ "Mais elle s'en fout. C'est dingue.

_ Je confirme. Elle s'en fout, soupiré-je."

Et je retourne à mon tableau.

 

Le cours suivant avait lieu avec la première ES. Il se passa bien.

Je sortis de là contente de rentrer chez moi. Je me fis la réflexion que je venais d'apercevoir M. Blop dans les couloirs, et croisai une élève de première S qui m'apprit qu'après avoir été refoulés à la porte de Super-Blondie, les élèves avaient décidé de passer au-dessus d'elle et d'aller s'adresser directement au directeur général. Ne l'ayant pas trouvé, ils étaient revenus avec M. Blop pour discuter des dates de sortie.

 

Sauf que M. Blop avait visiblement fini par ramener Blondie dans l'établissement, et ils étaient tous les deux très affairés dans son bureau.

Soudain, Blondie vient me trouver dans la cours alors qu'une élève me livrait des anecdotes hilarantes sur l'année passée. Je la suis et me retrouve enfermée dans le bureau avec elle et Blop.

Je commence à me demander ce qui se passe, me doutant légèrement que ce n'était plus pour les listes du bac qu'on allait me prendre la tête...

 

_ "Nous avons trouvé la classe de seconde très agitée."

Sans blague...!

_ "Et il semblerait que ce qui a mis le feu au poudre, c'est ce que tu leur as dis."

Je cligne des yeux.

_ "Pardon?

_ Oui, tu es allée leur dire que je m'en fichais d'eux, ils n'ont pas apprécié, ils ont été très vexés."

Genre... elle s'en fiche pas, elle se barre sans soutenir son équipe pédagogique et en les laissant déranger l'établissement, sans même chercher à instaurer un dialogue, et... elle s'en fiche pas?

_ "Je ne me souviens pas avoir dit ça. Tu es sûre? Ils n'ont pas mal compris?

_ Ils ont été unanimes, toute la classe l'a entendu.

_ Ah. Alors peut-être que dans le bordel de tout à l'heure, les mots auront dépassé ma pensée."

Franchement, j'ai juste envie de dire: et alors? tu vas me faire quoi? Me virer, à trois semaines du bac de français? Mais je me retiens.

C'est le moment où Blop part dans un monologue interminable. Je me concentre très fort pour ne pas décrocher tant ce qu'il dit m'ennuie et m'indiffère, mais je prends mon air sérieux. Je l'entends me faire déballage de ce que les élèves de seconde viennent de lui dire:

_ "Pourquoi viennent-ils dire que j'ai fait modifier les bulletins des terminales? Qui leur a rapporté cela, sinon vous? Ils ont dit que c'était vous!

_ Moi? m'étonné-je.

_ Oui, vous. Ils l'ont dit. Pourquoi avez-vous eu besoin de leur parler de cela? et pour ce qui est de la période de décembre à avril, je ne comprends pas pourquoi les élèves m'en parlent encore. Cela est derrière, c'est le passé, Blondie est maintenant revenue et les erreurs qui ont été commises..."

Et elles sont nombreuses mon gars.

Ceci dit, moi non plus, je ne vois pas pourquoi les élèves de seconde sont revenus sur l'année écoulée; probablement ont-il vu là une occasion de tenir un procès publique de M. Blop qui les avait traités n'importe comment durant l'absence de Blondie. Toujours est-il que je n'avais jamais envisagé qu'ils puissent balancer autant de choses d'un coup, tant cela était loin de ce qui me préoccupait.

Blop - ne sachant additionner deux et deux que s'il s'agit d'argent - y voyait une manipulation de ma part alors qu'il me semblait de plus en plus clair, à l'écouter, qu'il rabachait un discours qu'il m'avait déjà tenu, avant le retour de Blondie, et où je l'avais remis à sa place en mettant en lumière la médiocrité de son attitude au sein de l'établissement.

Je compris donc qu'il souhaitait une vengeance et le laissai parler, devant le magnifique témoin qu'était Super-Blondie, sans chercher à me défendre, lui donnant ce qu'il voulait.

 

Je sortis de ce bureau après lui, complètement indifférente de ce qui venait de se passer, pour retrouver quelques uns de mes élèves à l'extérieur qui me demandèrent ce qui avait été dit. Je leur annonçai que Blondie et Blop me voyait comme la responsable de la grève des secondes. Tout le monde éclata de rire.

_ "Mais n'importe quoi, madame!"

 

Le lendemain, jeudi matin, je commençai encore une fois avec les secondes. Plus calmes, mais désireux de parler, ils attaquèrent en levant la voix. Je coupai court à leur véhémence.

_ "Stop! ça suffit! Vous voulez parler? On parle. Mais vous arrêtez de vous comporter comme des sauvages! Ok?

_ Madame, la proviseure elle est venue ici hier pour parler avec nous.

_ Pourquoi elle aurait fait ça, si elle s'en fout de nous? demande soudain quelqu'un."

Je fronce les sourcils.

_ "Alors j'ai deux choses à dire. Premièrement, je suis désolée si vous avez été vexés par mes propos d'hier, je ne voulais pas vous choquer et je n'ai pas eu l'intention de dire que la proviseure s'en fout de vous, même si je le pense. Ce n'est pas quelque chose à dire, c'est incorrect et je reconnais mon erreur. Deuxièmement, quelqu'un sait pourquoi la proviseure est venue vous parler hier?

_ Je sais pas, mais elle est venue avec Blop.

_ C'est un élément de réponse. Les élèves de première S sont allés à la direction générale, pour voir le boss, parce qu'ils voulaient sortir plus tôt pour réviser les épreuves. Ils n'ont pas trouvé le boss, ils sont revenus avec Blop. Sincèrement, vous pensez que si les premières n'avaient pas ramené Blop ici, la proviseure serait venue vous voir? Alors que je le lui ai demandé. Que votre professeur principal lui a demandé. Que le CPE était là avec vous. Sincèrement?"

Les élèves sifflent entre leurs dents.

_ "C'est vrai, en fait elle s'en fout, reconnait l'un d'eux.

_ Ah, je dis plus rien. Mais vous êtes grands, vous avez le droit de réfléchir tout seuls!"

Ils continuent à parler.

_ "J'ai une question, moi aussi, dis-je soudain. Qu'avez-vous dit à Blop, hier?

_ Madame, vous auriez vu ça! On lui a balancé toutes les bloperies qu'il a faites, on a tout dit! Il a pris cher, madame.

_ Pourquoi vous avez fait ça?

_ Parce qu'il a voulu nous embobiner avec son discours, on a dit on veut pas de ça. On le connait, maintenant.

_ Vous avez parlé de quoi, exactement?

_ Des bulletins du bac, des matériels qu'ils veulent pas payer, tout, tout. Ils savaient plus rien dire, avec la proviseure.

_ Vous savez que ça me retombe dessus, après, quand vous balancez ce genre de trucs?

_ Non, madame, jamais on a dit que c'était vous. Jamais on a dit que vous aviez dit ça. Mais à un moment, on a dit de faire appeler, pour que vous veniez ici. Ils ont refusé. Ils ont eu trop peur, c'est sûr.

_ Mais peur de quoi? Ah, vous êtes vraiment des gosses! Qu'est-ce que vous vouliez tirer d'un procès publique?"

J'ai réussi à faire cours après tout cela. Pendant vingt minutes.

 

L'après-midi, de 17h à 19h, Blondie nous avait concocté une petite réunion avec Blop, le boss, et toute l'équipe pédagogique.

Elle se lance dans un discours d'ouverture interminable en se trouvant très spirituelle de lancer une petite blague nullissime du type: "comme disent les politiciens avant de se lancer dans de longs discours, je serai bref!" Puis nous subissons son monologue d'anecdotes insupportables.

Quentin avait pris des copies à corriger, je finissais mon tableau de documents iconographiques... puis attaquais la correction d'un paquet de copies également... Le boss prit la relève, dit des choses moins creuses mais tout aussi peu concrètes, et eut le bon goût de faire court.

 

Tandis que j'écoutais distraitement le discours de la blonde, je relevai intérieurement des choses qui me donnaient envie de la frapper d'autant plus fort que je la trouvais conne.

Première phrase mémorable:

_ "Venir chez la proviseure trouver du secours n'est pas une solution. Quand vous venez à 8h20 m'appeler pour des élèves agités, c'est un constat d'échec."

Je sais qu'elle me visait, probablement d'autres cas similaires aussi, mais bizarrement, les évènements de la veille me firent mettre en lumière mon cas. A 8h20, le cours commence. Je suis venue la voir à 9h passées, après 40 minutes à essayer de faire asseoir les élèves. Effectivement, après 40 minutes atroces avec des élèves en colère, je suis en constat d'échec et je n'ai pas peur ni honte de l'avouer et d'aller demander de l'aide à une supérieure hiérarchique. Visiblement, c'est mal...

 

Tout cela fut suivi de (accrochez-vous):

_ "Nous devons avoir l'esprit d'équipe et faire corps avec la direction!"

Et la direction, elle fait corps avec nous? Elle nous soutient quand on a une classe qui fait n'importe quoi? Elle ne quitte pas l'établissement en demandant qu'on lui laisse un message, la direction? Elle nous tire dans les pattes en nous qualifiant d'échec, ça oui, mais elle ne nous soutient pas le moins du monde!

 

Je crois que si je pouvais, je lui ferai ravaler ses dents. Je n'en peux vraiment plus, de Super-Blondie, les gens. Bientôt la fin de l'année, je m'accroche! Mais ça n'aide pas à rendre le pays accueillant, vraiment pas...!

Publié dans vie de maman

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Les vacances réunionaises

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Après avoir assisté au mariage de Gwen et Morgan, où j'ai versé ma petite larme (que dis-je? je me suis transformée en fontaine, j'étais morte de honte, surtout devant Quentin qui se moquait de moi...), nous avons passé une semaine et quelques de vacances sur cette île paradisiaque qu'est la Réunion.

 

Ah, les tortues de mer, les plages, les poissons multicolores, la végétation tropicale, le punch (que je ne bois pas...), les plats de rougail saucisses et de cari poulet, les boudins noirs au piment, la vanille bourbon et les caméléons planqués dans les arbres...

Nous avons passé de bons moments.

Tandis qu'Amélia était fascinée par l'aquarium des tortues vertes réunionaises, je découvrais qu'il m'était absolument impossible de faire dix mètres de marche à 2000 m d'altitude sans avoir l'impression de suffoquer et mon bas-ventre de se fendre en deux. La dure réalité de ma grossesse m'ayant rattrapée, nous quittâmes les hauteurs du Maïdo avec une pointe de déception, renonçant à une bonne marche salutaire qui nous aurait emmenés au coeur des aspérités volcaniques des cirques de Mafate et, éventuellement, Cilaos.

 

Notre frustration alimentaire mauritanienne, due à l'absence absolue d'alcool, de viande de porc - de viande comestible abattue dans des conditions d'hygiène tolérable tout court en fait -, de fromages, de chocolat en bon état, de pâte feuilletée ou de fruits sains et goûteux dans l'enceinte du pays islamique et sous-développé dans lequel nous avions eu le mauvais goût de tenter de vivre, laissa place à une immense folie gloutonnière qui consista à engloutir le plus d'aliments délicieux possibles, du pain au chocolat au vrai beurre de la vraie pâtisserie du coin de la rue le matin aux plats épicés réunionnais en passant par la charcuterie, les fromages, les ananas Victoria de production locale et les yaourts bio qu'on pouvait trouver au supermarché ou dans les épiceries de St Leu où nous avions élu domicile.

 

Même Amélia redécouvrit le goût de la banane en croquant dans la version miniature et succulente de ce fruit que l'on trouve sur toute l'île, développa une addiction aux ananas Victoria (la meilleure variété du monde selon moi) coupés avec soin par Quentin, et ne fit pas deux fois la grimace en croquant dans une tartine de pâté pimenté du coin.

Ah, mais quel bonheur! Et enfin du choix au rayon kinder et haribo! Non parce que, sans blaguer, vous avez déjà essayé de manger des bonbons dits "hallal", c'est-à-dire fabriqués sans gélatine de porc? N'essayez pas. C'est un conseil.

 

Pour faire plaisir à mon amoureux, je lui avais trouvé des tas d'activités tout à fait compatibles avec ces centres d'intérêts, telles que la visite d'un jardin botanique suivie d'une dégustation de café bourbon pointu, promenade à pied dans la forêt de L'Etang-Salé ou encore l'exploration en famille des fonds marins avec un bateau dont le fond vitré se surnommait Visio-bulle.

Manque de chance, les deux dates que j'avais réservées ont été annulées le jour même pour raison de "non visibilité due à une mer agitée".

 

Ce qui ne m'empêcha pas d'offrir un masque et un tuba à mon cher et tendre qui souhaitait voir les poissons dans la mer (enfin, l'océan indien).

 

Il n'y a qu'une chose qu'il n'avait pas bien compris... Je n'aime pas la plage: j'ai horreur d'être en maillot de bain, je trouve toujours l'eau trop froide, j'ai une sainte phobie des requins (et il y en a beaucoup à la Réunion) et du sable dans les cheveux, sans évoquer mon absolue incapacité à bronzer qui fait de moi le fantome de la plage à des kilomètres à la ronde...

Aussi, quand je lui ai dit dix fois d'aller à la plage TOUT SEUL pour se faire plaisir pendant que je garderais la petite ou à l'occasion d'une de ses siestes, l'info lui passa loin au-dessus de la tête et il resta assis à attendre que nous nous réveillâmes. Plusieurs fois.

Pour ensuite nous reprocher d'avoir dormi (oui, décallage horaire, fatigue, grossesse... je dors...), de lui avoir gâché l'après-midi et d'avoir "alors que ça fait déjà 4 jours qu'on est là, pas encore vu un poisson!"

 

Bon, les gens. Je sais que je vais encore passer pour la méchante. Mais objectivement, les mecs sont cons, quand même.

 

Toujours incapable de comprendre qu'il était nécessaire et salutaire pour notre couple qu'il soit capable de faire des choses SANS nous et qu'il ne me demande pas des comptes dès que je fais des choses sans lui (car j'ai quand même eu des remarques du genre: "oui tu dis que tu vas faire pipi quand tu vas à la salle de bain et au finale tu prends aussi une douche, tu me mens!"), une forme de tension s'installa entre nous en plein milieu de nos vacances de rêve...

 

Pour faire court, la tension a empiré, je me suis mise à pleurer tous les soirs pendant trois nuits (les hormones, les gens, les hormones) et lui à s'obstiner dans son mutisme et sa conviction d'être parfait.

J'ai fait ma valise, pris Amélia sur mon dos et trouvé un hôtel pour les deux dernières nuits que nous devions passer sur l'île, un énorme ras-le-bol saturant mon cerveau de grosse baleine gravide.

 

Et quoi?

Il m'a poursuivie, une nuit chacun de notre côté dans nos chambres respectives nous laissant un peu d'oxygène, et a fini par se remettre en cause.

 

Moi, j'ai fini par craquer, ce que j'aurais fait même s'il ne s'était pas remis en cause parce que je commence à bien bien bien sentir les mouvements intempestifs du vermicelle qui gigote dans mon ventre, maintenant, et j'ai accepté son pain au chocolat, son massage et qu'on retourne ensemble dans notre première location où notre propriétaire super sympa et carrément hyppie nous invitait le soir-même à prendre l'apéritif chez elle.

Publié dans vie de maman

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La Réunion

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Pour ceux qui n'ont pas tout suivi, je parle ici d'une île pas trop loin de Madagascar, située dans l'océan indien, et qui est un département français d'outre-mer.

 

Nous sommes donc à St-Leu, ville de bord de mer (ou plutôt d'océan), où j'ai dégoté un gîte très sympa, pas trop grand, pour couler dix jours "heureux" en famille.

Ma bedaine grossit, mon homme commence à péter des durites et la princesse Amélia parle de mieux en mieux.

 

Son mot du moment c'est "boire", mais elle vient aussi d'apprendre "tatou" (elle a un livre illustré sur les animaux... no comment).

Publié dans deuxième trimestre

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