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deuxieme trimestre

Suivi de grossesse numéro 2

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

J'ai failli oublier combien être enceinte est une corvée en France.

 

Depuis qu'on est sur Lyon, soit une semaine et demie, j'ai commencé mon marathon téléphonique pour prendre des rendez-vous de médecin. Normal.

J'ai commencé par Amélia: je voulais qu'elle voie un pédiatre pour faire un bilan et qu'on regarde où en sont les rappels de vaccins. Mais le pédiatre que j'ai trouvé, s'il est à deux pas de notre futur appartement, est en vacances jusqu'au 29 juillet, donc c'est remis à plus tard.

 

Alors, après avoir discuté de maternité et d'hôpital avec une maman au hasard d'une boutique de puériculture, j'ai voulu appeler l'hôpital de Givors.

C'est, m'a-t-elle dit, dans la région un hôpital réputé qui fait des accouchements physiologiques, avec des ballons géants, des baignoires, des lits tailles XXL et une préparation à l'accouchement dans la piscine. Evidemment que j'ai voulu m'y intéresser de plus près! Vous pensez!

Après un rapide tour sur leur site internet, achevée d'être convaincue par de jolies photos, j'appelle. Une sage-femme me répond et je lui explique que je suis à 6 mois de grossesse et que je voudrais accoucher chez eux.

 

Là commence l'enfer.

Elle me dit qu'elle n'a pas de place pour une consultation du 7e mois, mais qu'elle peut me recevoir pour faire mon dossier d'inscription à condition que je vienne avec tout mon dossier depuis le début de la grossesse.

_ "Euh... alors... j'arrive de Mauritanie, j'ai pas grand-chose..."

Et puis, je me fais la remarque que "ah oui, c'est vrai, faut consulter TOUS les mois, en France...", ce que j'avais passablement oublié, n'ayant vu un gynéco qu'une fois depuis le début de la grossesse (en 6 mois, c'est peu, hein?).

Elle me dit aussi que pour l'échographie de troisième trimestre, ils n'ont plus de place, sauf en cabinet privé, auquel cas il faudra payer les dépassements d'honoraire. Je prends un rendez-vous quand même, me souvenant qu'effectivement, il fallait que je fasse une échographie bientôt.

Puis elle me donne un rendez-vous du 8e mois avec un gynéco, et un du 9e mois également. Elle ajoute un rendez-vous avec un anesthésiste, obligatoire dans les dernier mois.

Là, je pense: "J'y crois pas... cinq rendez-vous en trois minutes... Bienvenue au pays des grossesses hyper médicalisées...!"

Et la sage-femme, sur sa lancée, qui continue:

_ "Bon, mais pour le 7e mois, comme on n'a pas de place, il faut que vous consultiez en extérieur, hein. Une sage-femme libérale, un gynéco ou un généraliste, peu importe. Mais il faut voir quelqu'un!"

Cocotte, ça fait trois mois que j'ai vu personne, tu crois que mon bébé est à deux semaines près, là?

_ "Oui oui, je vais chercher...!"

 

J'ai cherché. Les gynécologues sont overbookés ou en vacances et n'ont pas de place. Les généralistes ne répondent même pas (j'en ai essayé trois). 

Ce matin, j'ai retrouvé les coordonnées d'une sage-femme que la maman qui m'avait parlé de Givors me recommande chaudement: j'ai réussi à lui parler. Elle m'a donné un rendez-vous pour lundi après-midi.

 

Allez, hop: six rendez-vous programmés, pas un de moins! C'est comme ça qu'on accouche en France. Sinon, le bébé a trois bras et six jambes, à ce qu'on m'a dit...

Et j'ai même pas encore eu de rendez-vous pour la préparation à l'accouchement.

Je vous jure, ça craint, quand même...

 

Le seul petit avantage à ma bedaine proéminente, c'est que les gens me laissent une place assise dans le métro, ces derniers temps. J'en ai presque été choquée, d'ailleurs. Tant de gentillesse et de savoir-vivre ne fait plus partie des choses qu'on voit au quotidien.

Alors pour tous ceux qui laissent leur place dans le bus ou le métro à des futures mamans, je propose un grand merci général, parce que ça fait vraiment plaisir.

Publié dans deuxième trimestre

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Le voyage du retour

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Comme annoncé, je vous raconte notre périple de folie pour rentrer en France.

 

Originellement, ça n'avait pas l'air compliqué: nous avions réservé nos billets, nous avions nos passeports, nos cartes de résidence et tous nos bagages.

Un certain nombre, certes. J'avais appelé Tunisair par avance, afin de connaître le coût des kilos supplémentaires, savoir s'il valait mieux faire passer mes 3 cartons en fret ou si je devais tenter de me les envoyer par colis via Mauripost quelques jours avant départ. On m'avait assuré au téléphone que pour le poids que j'avais, je paierais 60 000 ouguiyas (150 euros environ) pour faire passer mes cartons jusqu'à Marseille et que ce serait tout.

Cela partait donc plutôt bien.

 

Cependant, je vous rappelle que j'ai la poisse absolue.

En fait, un ami m'a récemment qualifiée de paratonnerre: si la foudre doit tomber sur quelqu'un, c'est inévitablement sur moi, et la foudre tombe souvent à l'échelle géologique... Ainsi, si vous devez vous faire arnaquer par une blonde proviseure qui voudra vous faire payer des X et des Y, ou bien vous marier avec le seul homme au monde qui décide avant de dire oui qu'il partira 3 semaines plus tard, ou encore prendre un avion qui a oublié de venir vous chercher, ne paniquez pas: ça ne vous arrivera pas, c'est à moi que ce genre de trucs arrivent en masse.

 

Sachant que Tunisair est réputé pour être en retard, j'avais insisté pour qu'on ne se presse surtout pas. Nous avons donc débarqué à l'aéroport à 23h30 pour un décollage prévu à 00h30.

Le temps d'enregistrer, de montrer une bonne demi-douzaine de fois nos passeports, nous étions dans le hall d'attente à 00h. Tranquilles, quoi.

Je vous passe le moment où les deux mauresses qui vérifiaient les visas et cartes de séjour nous ont bloqué pendant 10 minutes parce que nous leur avions donné un numéro de téléphone... français.

_" Ben oui, madame, on quitte la Mauritanie, le numéro Mauritel n'est plus valable."

Elles n'ont pas pris la peine de répondre et nous ont laissé attendre devant elles jusqu'à ce que j'interpelle un garde en uniforme pour lui demander ce qui n'allait pas.

_ "Ah, elles veulent le numéro mauritanien quand même?"

Quentin et moi échangeâmes un long regard désespéré. Nous leur donnâmes un numéro désormais invalide et poursuivîmes notre route.

C'était l'instant les mauresses de l'aéroport sont blondes en dedans.

 

Il y eut aussi le moment de l'enregistrement des bagages, mémorable, quand le gars voulut que je paie bien plus qu'on ne m'en avait annoncé au téléphone. Heureusement, un élan de prévoyance m'avait fait demander à Quentin de prévoir plus d'ouguiyas que les 60000 annoncés. Heureusement encore, en râlant un bon coup sur le montant annoncé, le gars devant moi diminua ma note à 63 800 ouguiyas et me remit une preuve de paiement avant de me laisser passer. 

 

Ensuite, nous attendîmes dans le hall.

Longtemps.

J'avais trouvé qu'en arrivant à l'aéroport à 23h30, j'étais un peu culottée; c'était tardif pour un enregistrement, quand même, et je n'aurais pas pris un risque pareil dans un autre pays.

Pourtant, le hall était presque vide quand nous l'atteignîmes et nous le vîmes se remplir jusqu'à 2h du matin, les passagers arrivant sans se presser, par vague, comme s'ils avaient su que l'avion n'arriverait pas à Nouakchott avant.

 

A deux heures du matin, nous pûmes enfin apercevoir l'appareil sur le tarmac et embarquer. Quand nous décollâmes, Amélia s'endormit sur moi, doudou dans la main et pouce dans la bouche, crevée.

 

A Tunis, il était déjà aux alentours de 8h quand nous arrivâmes. Notre correspondance pour Marseille aurait dû décoller à 8h30, mais j'avais reçu un mail m'informant qu'elle ne partirait qu'à 10h30, ce qui nous laissait le temps de ne pas nous presser. Et heureusement...

Mes pieds, suite à cette brève nuit d'avion avec un petit paquet blond à frisettes sur les genoux de 13 kg, avaient déjà des allures de pachiderme, mais mon calvaire commençait à peine, car nous arrivions au niveau des transits.

 

Nous fîmes la queue un long moment, des gens de toutes sortes de pays nous passant devant sans s'excuser ni même nous regarder. Au bout d'un moment, fatiguée par notre nuit catastrophique, le bébé que j'avais dans le ventre, celui que je portais sur la hanche et mes bagages à main, je poussai une gueulante sur une famille de Dubaï qui me bousculait pour accéder au comptoir et à l'hôtesse.

_ "Madame, je vais juste faire une question, m'a répondu l'homme dans un mauvais français.

_ Mais moi aussi, j'ai juste des questions à lui poser! J'étais là avant, j'attends depuis 30 minutes, alors vous attendez votre tour! COMME TOUT LE MONDE!"

Il recula, gêné, mais cela ne m'aida pas. Une énorme vague de passagers déboula du couloir des transits et les hôtesses, comme avertie par ce signal, s'activèrent d'un même élan pour les accueillir, m'ignorant du même coup. Résignée, épuisée et dégoûtée, je fis signe à Quentin de me suivre dans la salle d'attente. Après tout, nous avions du temps avant notre avion pour Marseille...

 

Quand la foule fut dispercée, Quentin tenta sa chance pour obtenir un bonjour de l'hôtesse d'accueil. Il revint en me faisant signe que nous pouvions enfin obtenir nos cartes d'embarquement pour Marseille et je me précipitai vers la femme en laissant Quentin et Amélia avec les affaires.

_ "Bonjour, Madame.

_ Bonjour."

Je lui tendis notre réservation pour Marseille.

_ "Vous êtes enceinte? demanda-t-elle soudain.

_ Oui.

_ Où est votre autorisation médicale pour prendre l'avion?"

J'écarquille les yeux. On ne me l'avait jamais faite, celle-là. Ni à Nouakchott, ni en Russie. Dans mon cerveau saturé par la fatigue, je l'imagine déjà m'interdire de monter dans l'avion pour Marseille, m'obligeant à rester clouée sur le sol tunisien. La panique se lit probablement sur mon visage quand je réponds sur un ton presque agressif:

_ "J'en ai pas. Je suis à moins de 7 mois de grossesse, aucune compagnie n'a le droit d'exiger ça! Je viens de passer la nuit dans un avion et j'en suis pas morte, c'est bien que je peux le prendre, non?!

_ Calmez-vous, madame, c'est pas grave."

Soulagement.

Je lui donne mes papiers de réservation, elle imprime les billets, puis me demande si j'ai des bagages en soute. Je lui remets alors les codes-barres de nos différents bagages, un certain nombre, comme je vous ai dit.

Elle commença à calculer le poids total que ces bagages représentaient. Je fronçai les sourcils.

_ "C'est pour les kilos supplémentaires, c'est ça? demandai-je en la devançant.

_ Oui, répondit-elle en levant la tête.

_ J'ai déjà payé à l'enregistrement.

_ Où ça?

_ Nouakchott, Mauritanie."

Je lui tendis le reçu, elle l'examina comme un objet curieux qu'elle n'avait jamais dû voir avant et observa le montant en ouguiyas. Je fus à peu près certaine à ce moment-là qu'elle ignorait complètement quelle était cette étrange unité monétaire et qu'elle se demandait si ce reçu était du lard et du cochon. Elle s'adresse à sa supérieure, fit plusieurs photocopies de mes codes-barres et de mon reçu, tapa sur son ordinateur un moment puis finit par me rendre mes billets et tout le reste. Cela me parut interminable.

Nous pûmes quitter cette salle d'attente contre un coup de tampon sur nos billets fraîchement imprimés.

 

Je proposai à Quentin de prendre un petit déjeuner dans un petit café de l'aéroport. Boire un jus de fruit et manger quelque chose ferait du bien à Amélia comme à lui et il accepta.

Nous nous posâmes donc un peu.

Amélia, qui n'avait rien avalé de la matinée, vida son verre de jus d'orange d'une traite. Depuis qu'elle a appris à s'en servir, c'est une fan des pailles. Elle avala à peine deux bouchées de gâteau avant d'être distraite par un bébé dans sa poussette, assis à la table d'à côté. De mon côté, j'avais répéré le mot SOLDES sur la vitrine du Duty Free, juste en face de nous, et l'anniversaire de Quentin arrivant le 9 juillet, je trépignais à l'idée d'utiliser ma carte bleue si longtemps inactive dans un pays où il n'y a rien à acheter...

Confiant à Quentin le soin de finir son petit déj et de surveiller les bagages à main, j'entrainai la terreur à bouclettes dans mon sillage jusqu'au magasin.

 

Tandis que je farfouillais dans les t-shirts, les polos et les chaussettes Hugo Boss, Lacoste et autres marques, ma fille s'empara d'un paquet de chocolat, de deux paquets de bonbons et d'une valise à roulettes rose en forme de papillon. Elle revint les bras chargés de ses emplettes, tractant derrière elle la valisette, et me tendit un paquet au hasard en me disant:

_ "Bonbons. Ouve."

(En bon français adulte, ça donnerait "Maman, pourrais-tu s'il te plait m'ouvrir le paquet de bonbons?" Mais bon, elle va avoir deux ans, hein...)

 Je ramassai mon choix de cadeaux pour Quentin (deux t-shirts Hugo Boss et une paire de chaussettes Lacoste qu'Amélia m'a tendues, pleine de bonne volonté) et pris les bonbons des bras d'Amélia.

_ "Ah non, pas ceux-là! Attends, viens. On va en choisir d'autres."

Je parvins à troquer ses trois paquets contre un gros de kit-kat et l'entraînait vers la caisse. Pour lui faire lâcher la valisette, je dus lui passer une peluche de chameau; et pour qu'elle renonce au chameau, je lui ouvris un kit-kat...

 

Je sortis pour retrouver Quentin, une princesse plein de chocolat partout sur les joues et les mains.

_ "L'avion est annoncé en porte 51. On peut y aller."

Je regardai l'heure. Oui, ça commençait à être le moment.

 

L'embarquement était bien indiqué porte 51 et clignotait sur l'écran. Mais les portes étaient fermées, personne n'embarquait et la salle d'attente était comble.

Nous patientâmes un long moment. A 11h, nous n'avions toujours pas bougé. Pour un vol prévu à 10h30, je commençais à trouver cela inquiétant.

Amélia, après m'avoir accompagnée aux toilettes pour faire pipi "sur le pot comme les grands", avait fini par sombrer contre moi, doudou contre le visage.

Mes pieds avaient atteint des proportions inégalées dans l'histoire des records du pied, assise avec elle dans les bras qui piquait un somme.

 

On vint nous apprendre que finalement, l'avion n'était pas là et que nous ne décollerions pas avant 14h. Un scandale éclata, plusieurs personnes hurlèrent, et je posai vainement la question de savoir pourquoi, dans un aéroport, on ne pouvait pas nous trouver un autre avion. L'écran, en réponse à notre impatience, afficha le vol pour Tripoli qui succédait à celui de Marseille porte 51. Nous venions d'être purement et simplement effacés.

Après un moment, on nous indiqua qu'il fallait changer de salle d'attente pour la porte 53. Amélia ne se réveilla pas et je la posai sur deux places assises en essayant de la caler confortablement avec des pulls.

 

L'attente, interminable, commença. Quentin appelait ses parents à chaque nouvelle information pour leur apprendre combien notre retard se creusait.

Tunisair avait concédé de nous apporter des sandwiches, jambon de volaille et fromage, ainsi qu'une boisson par personne. Les passagers se ruèrent sur la nourriture. Quentin fit la queue pour nous trois. Il revint avec nos sandwiches et nos bouteilles d'eau, furieux de l'attitude des gens. Une nana obèse, qui prenait 3 places pour poser ses fesses en salle d'attente, avait bondi tel un puma, d'une agilité formidable pour sa corpulence, dès que les sandwiches avaient fait leur apparition dans la salle.

Servie la première, elle criait désormais: "faites place, faites place! les personnes âgées d'abord!", faisant mine de bonne action en laissant les enfants pleurer de faim et leurs mères, piétinées par la foule, impuissante à les calmer.

_ "Non mais si elle veut donner des leçons de moral, elle peut aussi donner son sandwich, je siffle, excédée. Elle se sert avant tout le monde, elle mange, et ensuite, il faudrait que les gens attendent? Et puis pourquoi les personnes âgées d'abord? Les enfants n'ont pas moins faim...!"

Quentin m'approuve et nous mangeons nos sandwiches en silence, dégoûtés par ce voyage.

_ "Tu crois que c'est une sorte de punition divine? demandé-je après un moment. Ce bordel, cette attente, cette... poisse... Une sorte de malédiction, genre on ne quittera pas indemne la Mauritanie...?

_ Je sais pas. Je pense pas qu'on l'aurait mérité, ceci dit.

_ C'est peut-être le marabout de Blop..."

Il ricane.

_ "Pourquoi pas?

_ J'ai hâte de chercher des appartements pour passer à autre chose. Avoir l'esprit occupé à notre avenir pour ne plus ressasser cette expérience pourrie qu'ils nous ont faite vivre à l'école."

Puis après un soupir, j'ajoute:

_ "Les élèves vont me manquer. On pourra garder contact, tu crois?

_ J'espère. Moi aussi, certains vont me manquer."

 

Avant 14h, une sorte de miracles se produisit: nous embarquâmes. Quand nous fûmes installés à nos places, Amélia réveillée et repue d'avoir avaler des morceaux de sandwiches et de kit-kat, nous attendîmes encore.

Il manquait des passagers.

A force d'appel dans l'aéroport, deux d'entre eux finirent par nous rejoindre. Le troisième n'arriva jamais. Ils dûrent sortir tous les bagages de la soute pour trouver les siens et les renvoyer à l'aéroport. Je commençais à penser que voir tous vos cartons et nos bagages arriver à Marseille tiendrait d'un autre miracle.

Nous décollâmes tard et nous arrivâmes à Marseille aux alentours de 18h.

Je songeai avec amertume que j'avais choisi ces billets d'avion pour être en France en fin de matinée. Encore râté...!

 

Les parents de Quentin nous attendaient. Ils étaient venus avec son petit frère et deux voitures, prévenus par Quentin que nous avions un bon paquet de valises avec nous... et les deux coffres ne furent pas de trop.

Je regardai défiler la végétation provençale autour de nous, à peine embêtée d'être prise dans les bouchons de 18h30 le jour de notre retour.

_ "On est chez nous."

Quentin approuva vaguement, concentré sur la circulation.

_ "C'est tellement joli. Je crois que je ne me rendrai jamais assez compte de combien c'est joli."

Je me tournai vers Amélia.

_ "Bienvenue en France, ma chérie."

Publié dans deuxième trimestre

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Homme ou chocolat?

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Après l'affligeant constat que la vie me pousse à faire - à savoir que les hommes sont absolument incapables de faire notre bonheur - je me dois de vous donner une explication à ce cynisme désabusé.

 

Quentin bosse au lycée 17 heures par semaine.

J'en bosse 12.

Sauf que, quand monsieur vient prétendre qu'il doit "préparer ses cours" (il est prof de sport, hum), en fait je passe deux fois plus de temps en préparation, correction des copies et autres joyeusetés du genre que lui. Ce qui me vaut des sales remarques à la maison du genre que je suis toujours sur l'ordinateur (oui je rentre mes notes sous excel au fur et à mesure ou bien je cherche des supports de cours, des documents iconographiques et autres...) ou que je fais chier à toujours faire mes corrections quand il veut se reposer au lieu de s'occuper de la petite.

Eh oui. En fait, ce n'est JAMAIS le bon moment pour mes copies et le résultat, c'est que je me laisse mettre en retard en repoussant le moment où il râlera...

 

Ajoutez à cela que je suis professeur principal avec l'une de mes classes. Vous me direz, ça change quoi? Dans les faits, peu de choses: il faut juste être dispo pour 16 élèves stressés par le bac de français qui ont des problèmes avec leur prof de maths ou l'absence du prof d'histoire, qui n'arrivent pas à joindre la proviseure ou qui ne sont pas d'accord avec telle ou telle date d'examen... Bref, bonjour la médiation; j'aurais dû être négociatrice pour les prises d'otage.

 

Jusque là, j'étais prête à dire qu'on en faisait autant l'un que l'autre, même si, en fait, ça ne me parait pas exact.

 

Mais les choses se corsent.

J'ai plus que doubler mes heures de cours en heures de cours particuliers.

 

Pourquoi?

Primo, parce que les premiers élèves que j'ai eus m'ont été envoyés par des collègues ou connaissances que j'aime bien et que je me suis dit "pourquoi pas? ça fera un peu d'argent en plus et seulement quelques heures..." Et puis ces élèves ont parlé de moi à leurs amis qui m'ont appelée, je n'ai pas eu le courage de dire non...

Et la boucle est bouclée, je me retrouve blindée du matin au soir tous les jours, sans un seul jour de week-end ou de repos.

 

Evidemment, le budget taxi a augmenté... à cause de moi, souligne Quentin dès qu'il peut.

L'argent qui rentre, et dont je ne garde rien pour moi, aussi.

 

Je ne travaille au lycée que 3 jours par semaine, ce qui donne l'impression que, ne commençant pas mes journées tôt, je peux faire la grasse matinée 4 jours par semaine. C'est ce qu'imagine Quentin, je pense.

C'est sans compter sur Amélia, qui se réveille moins de trente minutes après le départ de son père pour le travail. Adieu sommeil bienfaisant. Bonjour, petit monstre aux frisettes blondes emmêlées...!

 

Alors j'admets que j'ai droit à 30 minutes de plus que lui certains matins, oui. Sauf que je bosse jusqu'à 19h passé les samedis et les mercredis, je ne suis pas rentrée avant 21h les dimanches et les jeudis, et le lundi soir je suis rarement à la maison avant 20h30... Le rythme est carrément horrible ces derniers temps.

Quentin continue à soutenir qu'il est épuisé, crevé, qu'il ne peut pas faire de siestes à cause de moi...

 

Amélia dort chaque jour entre 2h et 2h30 pour sa sieste, souvent en début d'après-midi après manger, parfois en fin de matinée. Bref, quand Quentin est à la maison. Pourquoi n'en profite-t-il pas pour dormir? Des mois que je lui pose cette question en m'entendant répéter en long, en large et en travers qu'il est exténué par ses élèves...

Réponse: il ne peut pas dormir pour seulement une heure, il doit impérativement dormir 2h d'affilées pour se reposer. Les micro-siestes, il ne connait pas, sa physiologie ne lui permet pas.

 

Mais Amélia dort ses 2h, non? Alors où est le problème? Mystère pour moi!

 

Autre élément perturbant dans ce raisonnement formidable: hier, à 45 minutes de quitter la maison, alors que j'avais bossé tard et que j'étais rentrée à 13h45, il me fait en sortant de table: "bon, maintenant tu t'occupes de la petite, je suis crevé, je vais m'allonger".

Je crois que le meilleur de ce jour-là est qu'il n'avait même pas fait à manger...!

La petite avait fait sa sieste en fin de matinée et s'était réveillée pour mon retour. Quentin avait passé l'entièreté des 2h30 de sieste d'Amélia devant l'ordinateur tandis que la nounou, qui avait été présente jusqu'à 12h30 (alors que Quentin rentre à 10h30) avait géré Amélia jusqu'à l'endormissement.

Crevée moi aussi, je finis par proposer à Amélia de rejoindre Papa en haut pour s'allonger un peu. Je me doutais qu'elle ne dormirait pas puisqu'elle venait de le faire, mais au moins pouvait-elle lire un livre ou jouer calmement dans le lit tandis que j'osais savourer la position allongée (je rappelle que je suis enceinte!). De plus, 45 minutes étaient bien trop courtes pour que Quentin, qui passe son temps à dire qu'il lui faut un minimum de 2h, s'endorme.

 

Eh bien quoi?

Je me suis fait pourrir dix mille fois, de dix mille façons différentes, parce que je l'ai empêché de faire la sieste, il voulait dormir 30 minutes.

Grande nouveauté! Depuis quand peux-tu faire des siestes courtes? ai-je demandé sans avoir de réponse.

Et à la question: Pourquoi n'as-tu pas dormi pendant sa sieste? J'ai eu droit à: "Parce que je voulais envoyer des mails à ma famille, j'ai jamais le temps de le faire avec toi, je suis obligé de m'en occuper quand elle dort et que t'es pas là!"

Euh... je me demande ce qu'il fiche quand la nounou est là, s'il ne se trouve pas une demie heure pour aller sur internet... et puis, sa page FB et la fenêtre sur sa boite mail sfr n'ont pas été fermées depuis 3 jours, date à laquelle j'ai rechargé la connexion (il n'éteint jamais l'ordi, il préfère le laisser en veille).

 

Après quoi, il m'a accusée d'avoir envoyé un mail à Betty l'avant-veille, parce que moi, selon lui, "je ne me gène pas pour envoyer des e-mails". Euh... oui, sur la demande d'élèves, qui cherchent un endroit où passer l'été en France pour apprendre le français, j'ai contacté Betty... Le boulot, quoi. Re-oui, j'ai envoyé des mails à la piscine du blède à côté de son nouveau travail à Lyon, pour me renseigner sur les bébés nageurs pour notre retour en France, ainsi qu'à la mairie pour les bus et transports en commun, et j'ai regardé des annonces de location pour trouver un logement début juillet... Mais quelle garce égoïste je suis, en fait...!

Dire que nous chercher un logement fait de moi la mégère qui l'épuise en l'empêchant de faire des siestes...!

 

Non mais quel con...!

 

Binta, notre nounou absolument formidable, vient un peu plus souvent depuis que j'ai des heures à tour de bras. Elle vient le lundi après-midi et le samedi matin.

Le lundi après-midi, Quentin travaille, donc pour prendre des élèves, il a fallu faire garder Amélia.

Le samedi matin, Quentin... va jouer au badminton... donc pour continuer à prendre une élève, il a fallu faire garder Amélia.

 

Le reste du temps, nous jonglons.

Et trois fois par semaine, Binta est là en même temps que lui, sur des plages de 2h ou plus, où il pourrait s'organiser pour faire ce qu'il a à faire (préparer ses cours, rentrer ses notes, écrire ses mails), sans avoir, ensuite, à me reprocher de lui confier la petite pour gagner de l'argent.

Car depuis que les cours particuliers ont commencé, ça n'arrête plus et ça empire. L'approche du bac et du brevet stresse énormément d'élèves; ils veulent tous des heures supplémentaires. Si je les écoutais, je travaillerais 8h par jour tous les jours jusqu'au jour J avec chacun d'entre eux...

Et de l'autre côté de la balance, comme nous rentrons bientôt en France, j'ai fait mes calculs et l'installation, la caution pour l'appart, le déménagement du garde-meuble pour récupérer les affaires, les billets d'avion et j'en passe, vont coûter une petite fortune. Alors je cours, je dis oui, je fais de l'argent pour en mettre un maximum de côté afin d'aider Quentin qui sera bientôt le seul à bosser.

 

Pas une seule fois dans la semaine et dans l'organisation que nous avons établi avec la nounou, je n'ai une heure en commun avec elle à la maison; quand je rentre, elle est déjà partie ou bien elle part quand j'arrive car je la libère aussitôt. Elle arrive au plus tôt trente minutes avant que le taxi ne m'emmène en cours le matin, soit le temps que je m'habille et que je mange un truc, pas plus.

Quand Quentin peut se permettre de s'enfermer dans le bureau devant l'ordi tandis que Binta gère en cuisine et avec Amélia, dès que je suis à la maison, j'ai la petite dans les bras qui réclame sa maman (et c'est normal). Je m'occupe toujours de la vaisselle les matins où je ne vais pas au lycée, je nourris, baigne, habille, change la petite, j'arrose le jardin, je range la salle de jeu ou le salon, je détends ou étends le linge (c'est selon, parfois les deux...), je plie et range ce même linge. Et je ne me plains pas une seconde parce que, si je ne bosse pas, c'est normal que je m'occupe de ma fille et de la maison.

 

Bizarrement, dans l'autre sens, ce n'est pas le cas.

 

J'ai l'étrange impression que Monsieur-Parfait n'a toujours pas compris ce qu'était avoir une famille. Cela fait plusieurs fois que je le remarque, que je me le dis, et même que je lui en parle... mais malgré ses démentis, il est évident que donner gratuitement à l'autre, en comprenant naturellement qu'il s'agit là de la meilleure façon de faire fonctionner le couple et la famille, sans attendre que l'autre passe deux heures par jour à faire des "oh mon amour, quel héros tu es, tu as encore sorti la poubelle, comment te remercier?" ou encore  "comment as-tu deviné que je rêvais de carottes râpées? ô, chéri! tu es si doué pour me faire plaisir!" (oui c'est ce que gratuitement voulait dire, mais j'ai préféré préciser), n'est pas quelque chose que Quentin a l'habitude de faire ni envie d'apprendre.

Si j'ai le malheur, après qu'il ait sorti la poubelle sans que je ne fasse de commentaire élogieux, de lui demander quelque chose, j'ai une grosse crise du type "ah ben ça va! je fais tout, moi, ici! t'as qu'à le faire!"

 

Quand je descends à la cuisine avant lui parce qu'il est sous la douche et que je lui fais du thé, je n'attends pas de merci. Je lui fais son thé pour qu'il ait le temps d'en boire une tasse, parce que je sais qu'il aime ça et que ça lui fera plaisir, et ça ne me coûte pas grand chose de remplir d'eau une bouilloire.

Quand il achète des carottes, je suis censée vénérer son image pendant dix ans...

Cherchez l'erreur.

 

J'ai le malheur de dire en fin de journée ou en m'allongeant sur le lit le soir que "aïe, j'ai mal, tous mes muscles tiraillent et mon ventre est lourd!" C'est le cas. Je suis à cinq mois de grossesse, j'ai un petit bidon rond qui pèse, je passe mes journées à courir dans tous les sens sans prendre le temps de souffler et l'ensemble fait Aïe!

C'est pas grave, je ne vais pas en mourir...

Quentin me répond que "je n'ai qu'à faire quelque chose au lieu de me plaindre!"

Euh... oui, alors... en France, pays civilisé où le fromage abonde, lorsque j'étais enceinte d'Amélia, je faisais du yoga pré-natal, j'allais chez l'ostéopathe, j'avais des séances de réflexologie... Ici, en Mauritanie, euh... comment dire... Je suis censée faire quoi, exactement?

Les quelques positions de yoga qui me soulagent? Je les fais déjà. Et après?

Ah ben après, je dois fermer ma gueule quand la sciatique que j'ai descend en langues de feu insupportables jusque dans mon pied, car je dérange monsieur. Ok. Je me tais.

 

Et lui, il aurait idée de venir, en me voyant explosée sur le canapé, me prendre dans ses bras, poser ses mains sur mon ventre, parler à notre bébé ou juste me câliner?

Ah non.

Et quand c'est moi qui vais réclamer un câlin, je suis une "folle furieuse". J'ai l'impression de lui quémander la moindre caresse comme un chien battu qui espère encore son os après la raclée.

Cela ne l'empêche de me faire des petites réflexion du style: "tu ne me fais jamais de chatouilles dans le dos"...

 

Non mais sérieux?

 

Vraiment, les gens, entre lui et Blondie la proviseure, en ce moment, j'ai de quoi péter un câble...

 

Les hommes ne sont pas équipés pour faire notre bonheur, ils sont juste sur terre pour nous pourrir la vie. Grand merci à l'inventeur du chocolat: lui, il a tout compris des femmes...!

Et vous aurez beau dire que non, même si la situation est très différente d'avec Séb, il y a dans le discours de Quentin un lourd parfum de déjà-vu qui m'amène à penser qu'il serait probablement bien mieux loin de nous.

Publié dans deuxième trimestre

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Divorcée

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Lecteurs, cette histoire a tant duré, nous a tant pris la tête et nous a tant désespérés, que j'ai pour le coup oublié de vous donner la suite...

 

Moment de silence réjoui, de miséricorde divine, d'extase morale: je suis enfin divorcée.

Le JAF de Gap a enfin statué sur notre demande en divorce et approuvé qu'on soit définitivement débarassé l'un de l'autre. Je suis donc libre, heureuse, soulagée, démunie d'un lourd fardeau et d'un stress immense, en un mot, divorcée.

 

J'ai reçu la bonne nouvelle par mail de la part de mon avocate peu de temps avant notre voyage à la Réunion.

 

Naïve, j'eus bien entendu espéré que la nouvelle du divorce additionnée au contexte très romantique d'un mariage d'amis puissent inspirer Quentin, qui faute d'aller jusqu'à l'achat d'une bague aurait pu se contenter d'une déclaration enflammée, mais ce genre de fantasmes ne se réalisent jamais.

Enfin, je ne sais pas si vous avez remarqué, hein; mais moi j'ai constaté que ça ne se réalise VRAIMENT jamais.

 

Aucun homme, même avec des indices très forts, même avec la réponse écrite dans un mail ou sur un petit mot plein de coeurs posé négligemment sur la table de la cuisine, ne pense à ces trucs romantiques nunuches si essentiels à notre bien-être et à notre épanouissement sentimental... Franchement, il y a des jours où je me demande à quoi ils servent, les mecs, dans le fond.

 

Pas à notre bonheur, visiblement...

Publié dans deuxième trimestre

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La Réunion

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Pour ceux qui n'ont pas tout suivi, je parle ici d'une île pas trop loin de Madagascar, située dans l'océan indien, et qui est un département français d'outre-mer.

 

Nous sommes donc à St-Leu, ville de bord de mer (ou plutôt d'océan), où j'ai dégoté un gîte très sympa, pas trop grand, pour couler dix jours "heureux" en famille.

Ma bedaine grossit, mon homme commence à péter des durites et la princesse Amélia parle de mieux en mieux.

 

Son mot du moment c'est "boire", mais elle vient aussi d'apprendre "tatou" (elle a un livre illustré sur les animaux... no comment).

Publié dans deuxième trimestre

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Le mariage de Gwen

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Les gens, comme je vous l'avais déjà évoqué il y a plusieurs mois, mon amie Gwen (la fanatique des drosophiles) se marie.

A la Réunion.

Vous savez, cette petite île dans l'océan indien, pas loin de Madagascar...

 

Ben voilà, j'y suis. Je suis arrivée ce matin à 8h30 heure locale (soit à 4h30 heure mauritanienne, bim! dans nos dents le jet lag), avec bébé terreur et Quentin.

 

Nous avons survécu à onze heures de vol - heureusement vol de nuit - puis à la récup de notre voiture de location et enfin, à la découverte folle de notre logement de vacances, un adorable petit bungalow du côté de St Leu, à 2 min de la plage, vraiment pas facile à trouver. Une chance, j'avais noté toutes les indications de la proprio sur un petit papier que j'avais eu la bonne idée de ne pas perdre et j'ai été un super co-pilote... C'est assez rare pour que je le précise.

 

Juste qu'en fait, 11h de vol + enceinte = pieds d'hippopotame...

J'ai les chevilles enflées, un truc de fou.

Et jusque là, pas de drame: j'ai des claquettes emportées de Mauritanie (d'ailleurs je me suis bien pelée les orteils en France hier!), sauf que demain, je mets une robe... Ben oui, c'est un mariage quand même.

Et pour cette jolie robe, je n'ai pas de chaussures: elles sont restées à Gap, mes chaussures! Je dois donc aller en acheter en urgence demain matin... avec des pieds d'hippopo... Le bonheur.

 

Quoi qu'il en soit, nous sommes aux anges d'être enfin arrivés en vacances. Nous projetons d'emmener Amélia à la ferme aux tortues et faire un tour en bateau pour regarder les poissons et le corail avec une grande vitre sous-marine; quelques ballades ou randos autour du volcan et des cirques, des visites de plantation et de jardins botaniques et, bien-entendu, des dégustations de fruits et spécialités locales, commencées ce midi avec un délicieux ROUGAIL SAUCISSES!

 

Loin de nous la morne et ennuyeuse Mauritanie.

J'aime manger, j'aime visiter, j'aime les activités en famille et les randos à cheval (m'en fous, je suis enceinte que 23h sur 24 cette semaine, OK?), j'aime la France, même quand elle a un parfum de coco et de vanille et un air de tropique, j'aime porter une robe sans être regarder comme une prostituée pour avoir eu l'indécence de montrer mes mollets... J'aime être loin d'une mosquée à cinq heures du matin et marcher dans des rues sans sable ni ordures!

Plus que deux mois et l'année scolaire est finie. On va tenir le coup, on y croit...!

 

En attendant, on profite des vacances. Je vous mettrai des photos.

Publié dans deuxième trimestre

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La fin (flash-back)

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

_ « Je me suis comporté comme un connard ce week-end, et toi, tu as été la reine de la mauvaise foi. »

Nous étions sur le quai de la gare, attendant ensemble son train pour Marseille où il devrait ensuite prendre un bus pour l’aéroport.

Je bouillonnais. De la mauvaise foi, moi ? Avec tout ce que j’avais encaissé sans un mot, tout ce que j’avais accepté de subir avec le sourire, avec toute la volonté que j’avais mise à me convaincre que si je le laissais me traiter comme une moins que rien, alors notre enfant aurait une famille… ? Comment pouvait-il oser me soutenir cela, ici, maintenant ?

Je m’abstins de lui hurler dessus. Son départ n’était qu’une question de minutes, je ne voulais pas les perdre en dispute que j’aurais amèrement regrettée par la suite. En plus, il avait reconnu avoir eu un comportement indigne, et ça, c’était un exploit, un miracle… une lueur d’espoir aussi fou que vain.

 

Le train est arrivé, minuscule ; à peine deux wagons. Il m’a regardée puis a posé ses lèvres sur les miennes.

D’abord surprise, j’ai fini par lui rendre son baiser en l’enlaçant. C’était un au revoir que je ne voulais pas vivre, j’avais l’intuition affreusement poignante qu’elle irait de pair avec une rupture. Me raccrocher à lui, à ses lèvres, était tout ce que je pouvais faire pour retarder l’inévitable.

C’est là qu’il m’a repoussée, les mains sur les épaules.

_ « Arrête. Fais pas ça. »

Le choc m’a rendue muette quelques secondes.

_ « Fais pas quoi ? Je ne dois pas t’embrasser ? »

C’était trop énorme pour être vraie, cette pensée n’avait pas de sens. C’est lui qui m’avait embrassée, je n’avais fait que lui rendre ce fichu baiser. Pourtant, en la formulant à voix haute, j’ai compris que j’avais raison.

Et ça m’a poignardé le cœur.

_ « Tu sais bien que ça complique les choses, a-t-il dit en guise d’explication. »

Mon intuition affreusement poignante devenait oppressante. Il me plaquait sur un quai de gare et sans avoir le cran de le formuler vraiment, en plus !

Et le comble, c’est qu’il me reprochait de compliquer les choses alors que c’est lui qui avait pris l’initiative de ce baiser… !

_ « Tu trouves que ça complique… ? ai-je repris à mi-voix. 

_ Allez, j’y vais, a-t-il coupé dans un petit sourire à fossette. » 

Il a caressé mon menton du doigt.

_ « Prends soin de toi et du bébé. Et soigne cette vilaine acné, aussi ; c’est moche. »

Je suis restée assassinée par cette dernière remarque.

_ « J’y peux pas grand-chose, c’est les hormones de la grossesse, ai-je soufflé, morte de honte d’être si moche. »

C’est là qu’on peut prendre la mesure du talent de Sébastien. Il arrivait à me faire sentir coupable d’avoir deux petits boutons sur le nez et le menton, à ne pas être « assez belle » pour lui.

Enceinte, les traitements contre l’acné à base d’hormones ou d’antibiotiques sont proscrits… autrement dit, les traitements efficaces. Il ne me restait plus que les crèmes et les lotions nettoyantes dont je me badigeonnais déjà sans grand résultat. Aurait-il fallu que je prenne des antibiotiques ou des hormones malgré la grossesse, ignorant les risques pour la santé de mon bébé, juste pour être « présentable » aux yeux de monsieur ?

Sincèrement, ça ne m’étonnerait pas que la réponse soit oui, lui qui fait passer les apparences avant tout le reste.

 

Il est monté dans le train. Je suis restée sur le quai, le suivant des yeux à travers les vitres jusqu’à ce qu’il se soit assis. Puis j’ai attendu qu’il me regarde pour lui faire un petit coucou.

Il n’a jamais tourné le regard vers moi.

Je suis restée là, plantée sur ce quai, jusqu’à ce que le train redémarre et disparaisse de ma vue. Il ne m’a pas regardée une seule fois. En passant la porte du train, il avait passé le seuil de notre relation, de mon existence et de celle de mon bébé.

Nous n’existions plus, c’était fini…

 

Je suis rentrée à pas lents. J’étais folle de frustration, je n’arrivais pas à croire que tout soit fini, comme ça, sans que je ne puisse rien changer, rien faire… !

Je me suis souvenue des paroles de Renée, elle qui m’avait conseillé de parler, de dialoguer, d’expliquer. C’est un garçon raisonnable, avait-elle dit. Alors j’ai pris mon téléphone portable pour faire ce que je n’avais pas pu faire du week-end : lui parler.

J’envoyais des textos longs comme le bras, croisant les doigts pour que cette initiative porte ses fruits, que ma mise à nue sentimentale ne soit pas vaine.

 

Envoyé le 21 février 2011 à 10:00 à Sébastien.

A nouveau, jne sais pas quoi penser. Javais betement espéré kon passerait du tps ensemble et kon parlerait. Le psy mavait conseillé daborder plusieurs choses avc toi mais g du mal à parler spontanément 2 c sujets et g besoin 2 patience et dattention, ce ke tu nas pas donné ce w-e. Tu t plutôt emporté d1 seul coup et ça me blok complètement.

 

Envoyé le 21 février à 10:07.

Ktu le crois ou non, g pris la séance psy au sérieux et g parlé 2 tout. Evidemment en 2h on ne passe pas 24 ans en revue. Bizarrement c + facile 2 raconter d truc à 1 inconnu dt on se fiche kà qqn kon aime. C pas 2 la mauvaise volonté, c juste effrayant 2 confier son intimité à qqn dassez important pr pvr ns blesser et ça demande bcp defforts.

 

Envoyé le 21 février à 10:28.

Si g pleuré samedi, c pr bcp 2 raisons. Déjà pcq on fait soudain lamour als ktoute la journée tu mas traitée nimporte cmt. C très perturbant. Ensuite pcq physikment c pas la joie et kjy peux vraiment rien. Tu c kjaime vraiment te faire plaisir et etre totalement incapable dy parvenir c très dur. Jme sens encore + laide ke dhabitude avc ma prise 2 poids et lacné. Et puis entre les hémorroides et le papilloma… Bref, jpense ke g encore + besoin 2 délicatesse et c pas génial. Déjà dhabitude jme sens nul, jte jure, ça me stresse et ça ne ns aide pas à etre « épanoui » sexuellement. Alors là c juste pire…

 

Ecrit le 21 février à la suite, jamais envoyé (pour cause de forfait qui a touché à sa fin avec le texto du dessus) .

Je pense kune séparation complète 2 6mois fera du bien. C pas ske jvoulais mais c visiblement nécessaire pr toi. Profite 2 ces mois pr réfléchir à ske tu veux vraiment : 1 vie 2 couple et 1 famille ou bien ne rien changer à ta vie. Si tu veux divorcer après 6 mois, jne ferai pas dhistoire, et si par contre tu décides dètre adulte, bébé et moi, on sera là. Bisous.

 

Je n’ai jamais eu de réponse à ces sms. Sur le coup, je lui ai laissé le bénéfice du doute, j’ai pensé que, peut-être, il s’était endormi dans le train.

Mais il n’y a pas répondu, ni plus tard, ni jamais. Et j’ai renoncé à envoyer le dernier sms rédigé (toujours dans les « brouillons » de mon portable) lorsque mon forfait a été renouvelé.

 

Je suis allée rejoindre ma mère et Agnès au bureau après avoir essuyé mes larmes.

Maman était passée par l’appartement avant d’aller au bureau et elle fonça sur moi.

_ « Il a fumé dans l’appartement ! lança-t-elle, furax. Il est parti, j’espère.

_ Oui, il a pris son train. Il a fumé, tu es sûre ?

_ Oui ! Dans les toilettes du bas ! »

L’appartement de ma mère disposait d’une terrasse couverte à quatre mètres soixante de la porte des toilettes (j’ai mesuré). Il savait que nous étions toutes les deux non-fumeuses et que nous détestions l’odeur de la cigarette. Puis, par principe, on ne fume pas chez les gens . Il n’était pas chez lui mais chez ma mère et respecter l’endroit me paraît une évidence qui, visiblement, n’en est pas une pour Séb.

Pourquoi diable n’avait-il pas pu aller sur la terrasse plutôt que dans les toilettes de ma mère ?

_ « Eh ben… euh… »

Je lui ai instinctivement cherché une excuse, en bonne épouse dévouée.

_ « Il fume souvent aux toilettes. Il dit que ça l’aide à faire aller… »

Oui, je vous donne des détails carrément dégoûtants, hein ? En même temps, je n’invente rien, c’est ce qu’il me sortait quand je me plaignais de la fumée dans les toilettes de ses parents.

Ma mère m’a jeté un regard farouche.

_ « Mais c’est dégueu ! Il a enfumé mes toilettes pour faire une grosse bouse ?! Génial ! »

Bon, c’est une façon de le formuler… à laquelle je n’aurais pas songé toute seule… Merci maman !

 

Je suis restée toute la journée sans nouvelle de lui. Je n’ai pas su s’il était bien arrivé en Belgique, si le vol s’était bien passé, s’il avait vu sa kiné…

Le mardi aussi, j’ai attendu un coup de fil ou un sms. Un signe de vie, quelque chose qui m’apprendrait qu’il allait bien. Mais rien.

Alors le mardi soir, j’ai téléphoné chez ses parents.

Renée m’a répondu.

Ce mardi soir, j’ai dû lui apprendre, alors qu’il était chez eux depuis la veille, que Sébastien m’avait quittée et que j’avais lancé la procédure pour une séparation auprès du Juge de Paix. Il ne leur avait rien dit. Je lui ai raconté les grandes lignes du week-end et le comportement de Séb.

Catastrophée, elle a appelée Jacques pour que je lui répète tout ce que je venais de lui dire. J’entendais à sa voix qu’elle était horrifiée, décontenancée, secouée, désespérée… démunie.

Jacques m’a patiemment écoutée, ponctuant mon discours de « mon dieu, mon dieu, je suis désolé ». Il me l’a dit des dizaines de fois. J’ai su qu’il était sincère. Qu’il était désolé pour moi, pour bébé, pour tout. Cette voix qu’il avait… Cette voix triste et résignée…

Le jour de notre mariage, il m’avait dit :

_ « Ne te marie pas, tu fais la connerie de ta vie. »

Et moi, naïve et amoureuse, j’ai répondu :

_ « Mais non, ne vous inquiétez pas ! Tout ira bien, Jacques. »

Ce jour-là, en février, il aurait pu rester de marbre et simplement me sortir :

_ « Je te l’avais dit. »

Mais il a eu la délicatesse de ne pas le faire. En fait, à sa voix, j’ai compris qu’il avait autant espéré que moi que ça fonctionnerait et que je n’avais pas été la seule à vivre cette affreuse désillusion qu’était devenue la situation.

Publié dans deuxième trimestre

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Quand je pense qu'il aimait ca... (flash-back)

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Je vais me marier.

 

Incroyable, je sais. Je m'en fiche, défions le sort.

 

Je ne l'épouse pas parce qu'il a mis un genou au sol en me regardant dans les yeux ni parce que j'ai cru pouvoir mourir de bonheur. Je l'épouse pour ses blagues idiotes qui, quand on ne le connait pas, peuvent vexer ou agacer, mais qui, additionnées à ses adorables fossettes, me propulsent à des années-lumière de ce monde si décevant, effacent mes angoisses et me promettent un avenir de divine ironie.

 

J'aime la manière dont il me montre la vie, dont l'air trop longtemps prisonnier de l'espace rentre enfin dans mes poumons restés vides tant d'années.

 

Je ne me marie pas pour porter la fameuse robe blanche qui, petite, me faisait rêver, impatiente et empressée, à une existence d'adulte énamourée de son prince. Je me marie pour passer le reste de mon existence désabusée dans la lumière de celui qui s'empresse de se brosser les dents après une cigarette, chuchotant de son sourire irrésistible qu'il est désolé d'importuner mon odorat un peu trop sensible, celui qui court pour tenir la portière de la voiture comme si ma vie dépendait de ce geste inutile, celui qui - les dieux me pardonnent - pourrait, s'il le souhaitait, me faire croire que le monde ne tourne que par moi.

 

À la façon dont il pose la tête sur mon ventre trop rond en murmurant le prénom d'une fille que je ne lui ai pas encore donnée, à cette manière qu'il a de caresser ma nuque pour m'entraîner dans un monde de songes, aux tatouages tracés sur sa peau, j'oublie combien j'ai attendu ce regard et cette présence, cette main chaude sur ma peau froide.

 

Au diable les doutes! Brisez-moi le coeur, je n'en possède plus: je le lui ai donné. Alors advienne que pourra et je l'épouse.

 

Je vais me marier.

 

 

Article redige manuscritement debut octobre 2010.

Publie sur FB le 16 octobre 2010.

Publié dans deuxième trimestre

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Parce que je suis prete a toutes les concessions, meme les plus nulles (flash-back)

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Dans la soirée, au milieu de la cuisine, après avoir vidé un verre d'eau, je me lançai, courageuse dans un aveu.

_ "Tu sais, nous n'avions pas prévu de voyage de noces..."

Il me regarda un moment.

_ "Ouais.

_ Je voulais te faire la surprise... Tu penses quoi de l'Egypte?"

Il afficha une mine surprise.

_ "Sans connaître mes congés?

_ Tu es forcément en congés à Noël à partir du vingt-quatre décembre au soir, non? C'est ce que tu m'avais dit. La croisière ne prenait qu'une semaine, nous aurions fait le jour de l'an à bord..."

Il tiqua.

_ "Tu as réservé quelque chose?

_ J'avais pris une assurance annulation, comme toujours. J'ai déjà annulé... C'était pour trois, deux adultes et un bébé. J'avais calculé que bébé aurait été assez âgé pour les vaccins à cette époque et ça nous aurait changé de la neige et du froid belge... Et puis, je crois bien que tu n'as jamais été en Egypte, alors... c'était une bonne destination pour découvrir un pays ensemble. Il y avait des haltes de prévu pour visiter les pyramides et des villes. Je trouvais que c'était sympa sans être trop cher."

Je le fixai, attentive.

_ "Est-ce que ça t'aurait plu?"

Il opina du chef en me prenant dans ses bras.

_ "C'était une super idée. Tu es géniale, tu sais?

_ Mais c'est annulé, maintenant, lui rappelai-je. Et puis le climat politique actuel en Egypte n'est pas des plus rassurants, mine de rien..."

Je rappelle, chers lecteurs, que nous étions début février. Les égyptiens venaient de faire une révolution, ça passait en boucle à la télé.

J'ai passé mes bras autour de ses épaules pour me serrer contre lui.

_ "J'ai pensé que passer les fêtes ensemble, rien que nous trois en famille, serait une meilleure idée. Les conséquences n'ont pas été géniales, cette année. Partir en vacances loin de tout le monde nous ferait du bien, je crois..."

Il approuva vaguement.

_ "Et aussi, j'ai pensé... qu'on pourrait voir un conseiller conjugal...?"

Je guettais sa réaction, inquiète.

_ "Je pense qu'un professionnel pourrait nous aider à instaurer un dialogue et à recentrer nos priorités. On peut le voir ici ou à Gap ou les deux... Je suis prête à faire les allers-retours, tu sais... Je pense qu'il faut qu'on essaie, qu'on tente le coup.

_ Tu lui parleras de tes problèmes?"

Aucune idée de ce qu'il appelait mes problèmes mais j'avais décidé de dire oui à tout pour obtenir de lui un minimum de coopération dans ma mission "sauvons le couple parental de notre bébé".

_ "Oui, évidemment. C'est inévitable qu'on lui parle de nos problèmes respectifs, ça fait partie du processus. On ne construit pas à deux si on n'est pas en accord avec soi-même..."

Il sembla réfléchir un instant.

_ "Ouais, ok. Pourquoi pas. On peut essayer. Mais je veux que tu fasses une thérapie, d'abord."

Une thérapie? Moi?

_ "D'accord, si tu veux.

_ Il faut que tu parles à quelqu'un de tes angoisses et de tous tes problèmes.

_ Oui, probablement."

C'est sûr qu'avec un mari pareil, des problèmes, j'en tiens une bonne couche!

_ "Mais... tu es d'accord pour consulter à deux?

_ Ouais, on verra ça."

Ce qu'il n'a jamais fait... malgré le fait que j'ai tenu parole et que je sois allée voir un psy pour lui prouver ma bonne foi.

Psy qui m'a trouvée équilibrée et plutôt en bonne forme malgré les circonstances merdiques dans lesquels j'allais le voir.

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Parce que l'espoir fait vivre (flash-back)

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Le lendemain, mercredi 2 février, nous nous sommes levés assez tard pour que je m'inquiète de ne pas avoir mon train. Nous avons quitté la maison peu après midi. Je voulais quand même attendre le retour de sa mère pour la pause déjeuner afin de lui dire au revoir. Elle m'a souhaité bon voyage, j'ai salué Jacques également, et nous avons démarré.

Il m'a conduite à Lille et j'ai pris le TGV pour rentrer sur Aix-en-Provence où ma maman est venue me récupérer avant de me remonter sur Gap.


Dans le train, nous avons échangé les sms que vous connaissez déjà concernant mes patins à glace que j'avais oubliés. J'avais rempli ma valise vide de tous les vêtements qui étaient encore dans la penderie de sa chambre et des affaires de bébé que j'avais payées en quasi totalité. Autant dire qu'elle était bien remplie.

J'avais de surcroît rapporté un sac qui contenait l'un des cadeaux de Noël que ma mère m'avait faits: un tour de lit et une gigoteuse carré blanc avec des pingouins dessus. J'avais laissé tout le reste. Je ne pensais pas une seule seconde qu'un jour, il m'enverrait un sms pour me dire qu'il comptait tout brûler.


Au contraire, je me disais qu'il était dommage de tout descendre dans le sud pour, d'ici quelques mois, quand les choses iraient mieux, tout remonter en Belgique pour enfin m'installer avec lui dans un appartement en région liégeoise où nous aurions pu élever notre bébé ensemble. Je l'espérais vraiment. Je me raccrochais à cette idée idiote comme une noyée à une bouée percée.

Publié dans deuxième trimestre

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