Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'avenir

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Etant donné que toute négociation de salaire est impensable, que l'avenir sans argent parait difficilement envisageable et que je me noie dans l'incertitude de ce que je dois faire (rester ici où le boulot et les conditions de vie sont super, ou rentrer en France pour chercher, Quentin ou moi, un boulot mieux payé), je stresse.

Beaucoup.

Beaucoup beaucoup.

 

Hier, j'ai tapé trois lettres de motivation... pour Quentin. Il avait repéré des annonces qui lui plaisaient, mais comme tout le temps qu'il passe sur l'ordinateur lui sert soit à jouer sur Guerre Tribale à construire des villages fictifs, soit dans une moindre mesure à envoyer des mails à l'entièreté de sa famille gigantesque, j'ai pris la décision de taper ces fameuses lettres pour l'aider à "avancer un peu plus vite".

 

De mon côté, j'ai mis à jour mon CV et je l'ai remis en ligne. Sait-on jamais, ça marchera peut-être une deuxième fois!

 

J'ai aussi profité de quelques minutes sur l'ordinateur pour regarder les annonces qui sortent dans mon domaine. Le FLE offre vraiment des tonnes d'opportunités concernant les destinations... mais dans la plupart des Alliances Françaises, le salaire n'est pas garanti et se fait à l'heure de cours; sans parler du fait que les contrats sont "de droit local".

Alors c'est kiffe-kiffe bourricot; à ceci près qu'ici, je sais à quelle ambiance, quel climat et quel public m'attendre.

 

Bien-sûr, il y a d'autres offres. La plupart n'offre pas un salaire supérieur à 1000 euros le mois, même quand on nous demande dans les 35h de cours en face-à-face. Quelque soit le pays et le coût de la vie locale, 1000 euros à 4 c'est trop peu.

Le reste des offres, très peu nombreuses au demeurant, propose des horaires et des salaires appréciables, de bonnes conditions en somme. Il y a notamment l'Allemagne et la Belgique, en ce moment. Voyez-vous, deux offres seulement, et on ne peut pas dire que ces pays soient follement exotiques.

 

J'en ai parlé à Quentin. Cela vaut-il la peine que je postule? Envisage-t-on REELLEMENT de ne pas rester, de chercher ailleurs? A-t-on des possibilités de rester dans de meilleures conditions? Pourrait-il trouver un poste ici lui aussi, chez Auchan ou Nestlé par exemple?

 

Le truc c'est que ces postes allemand et belge me préfèreront toujours quelqu'un de plus diplômé, avec plus d'expérience, et qui n'a pas une "famille", car expérience à l'appui, nombreux sont les crétins qui pensent qu'une famille est un boulet empêchant une personne (en particulier une femme, bizarrement) de s'investir et de s'épanouir à 200% au boulot.

Avez-vous jamais remarqué que si un homme a une famille, l'employeur verra cela comme un gage de stabilité et de sérieux? Alors que dans la même situation, il verra chez une mère de famille une employée peu fiable qui, à tout moment, peut demander à prendre des congés pour gérer ses enfants malades ou les récupérer à l'école plus tôt lorsque la nounou sera en vacances...?

N'est-il jamais venu à l'esprit de ces employeurs idiots que papa aussi peut s'occuper d'un petit rhume tandis que maman, qui s'éclate au travail, n'en manquera pas une minute?

 

Alors voilà.

Un gros point d'interrogation à l'horizon au moment où j'espérais enfin pouvoir poser ma valise pour deux ans, souffler un peu et profiter d'un travail que j'adore...

 

A trop réfléchir à ce que je dois faire ou non, à comment nous sortir de cette situation de plus en plus désastreuse, il me vient des envies de rédaction.

Pourquoi ne pas écrire un manuel en FLE précoce? Je trouve que les ressources et les idées manquent dans ce domaine, surtout auprès des tout petits de 2 à 5 ans!

Et me lancer dans la relecture d'un vieux "futur bouquin" pour le proposer à un éditeur?

Pourquoi ne pas rentabiliser un peu ce blog aussi, en écrivant plus régulièrement? Après tout, j'ai toujours des dizaines de choses à dire...!

 

Est-ce que je dois aller travailler dans une école russe? Ou être répétitrice pour le CNED auprès d'enfants expatriés ici? Continuer à l'Alliance Française à raison de 50 heures par semaine? Prendre des cours particuliers payés au noir?

 

Les projets et les possibilités ne manquent pas, en réalité. Le vrai problème c'est de savoir que choisir, quand et comment. Les mauvais choix ont de sales répercussions qu'on ne peut plus se permettre quand on est maman.

Publié dans vie de maman

Partager cet article
Repost0

Petit problème de communication

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Il semblerait que... nous ayons eu un léger... problème de communication...

 

Je suis venue avec l'idée de toucher un salaire mensuel de 60 à 65 000 roubles.

Je pensais, pour cette somme raisonnable, qu'il s'agissait d'un temps plein... Temps plein, dans l'enseignement, ça inclut les heures de préparation et de travail en DEHORS de la classe, hein...

 

En fait, je suis payée à l'heure. Quatre cents roubles de l'heure pour être exacte. Et je précise: de l'heure de classe. Toutes mes heures de préparation ne sont pas comptabilisées...

Et pour atteindre le salaire prétendument annoncé au départ, il me faudrait faire 150 heures par mois, soit 38 heures par semaine, rien qu'en face à face avec des élèves.

 

Le truc absolument impensable.

Je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on a pu penser que je ferais presque 40h de cours par semaine, ajoutant la préparation, le suivi des progressions de chaque niveau (n'ayant pas deux niveaux pareils en plus!), et tout ça avec une famille comprenant deux enfants en bas âge dont un est encore allaité... Je ne comprends pas qu'on est pu en plus me PRECISER qu'il s'agissait d'un montant MINIMUM, ajoutant avec emphase que "plus je ferais d'heures, plus je serais payée" (genre quand tu bosses 50h par semaine, t'as envie d'heures supp!).

 

J'ai essayé d'en parler avec mes collègues et le directeur. Tout le monde se renvoie la balle ou semble trouver ce genre d'horaire normal. J'ai entendu:

_ "Ben oui, tu vois, plus tu travailles, plus tu es payée, donc c'est un salaire POSSIBLE si tu veux."

Sous-entendu: si tu veux passer 50h par semaine à taffer. Merci beaucoup!

 

Le must? Nous sommes deux.

Nous sommes deux français à débarquer EN MEME TEMPS ici, à l'Alliance Française, recrutés simultanément avec la même promesse de salaire.

 

Mon collègue français, dégoûté comme moi de la situation, a actuellement un emploi du temps bien vide qui tourne à 16h de cours par semaine. Autant dire que la paie à venir l'écoeure carrément.

Pour ma part, j'évalue mon emploi du temps actuel (et qui passe son temps à être modifié) à une trentaine d'heures. Ainsi, pour atteindre le salaire qu'on nous avait promis, il faudrait déjà qu'il ne bosse pas et que je fasse ses heures.

S'il y avait à peine pour une personne, pourquoi en faire venir deux??

 

Sans parler de sa formation: mon collègue français n'est pas prof de FLE. Il était venu dans l'idée de faire de la civilisation, de l'histoire, de la culture. Il est diplômé d'un Master d'histoire et d'un Master en Relations internationales. Il a commencé la première semaine par venir observer mes cours parce qu'il ne savait absolument pas comment faire. Il n'a jamais enseigné.

 

Je trouve que nos profils sont parfaitement complémentaires. Il a des compétences que je n'ai pas, j'ai des compétences qu'il n'a pas. Bref, il y a moyen que la collaboration soit superbe et que cette Alliance Française en tire un grand bénéfice.

Mon problème? Personne ne semble le remarquer.

 

Nous allons gagner à peine de quoi nous nourrir et tous semblent penser que mon collègue français est là pour enseigner le FLE avec le naturel et l'aisance de quelqu'un qui n'a jamais rien fait d'autre. Les cours de civilisation qu'on lui a promis à l'université n'ont toujours pas été mis en place.

Pire! Le directeur ne semble même pas au courant que c'est à lui de contacter l'université pour les mettre en place.

 

En fait, ce directeur ne sait absolument pas qui nous sommes.

Après que nous lui ayons, en tête à tête, exposé notre "problème" vis-à-vis du salaire bien plus bas qu'annoncé, il a pris un air contrit et a sorti un:

_ "Je suis bien désolé, je ne sais rien de ce qu'on vous a promis!"

Je lui souhaite d'être sincère.

 

Mais cela n'arrange rien à notre situation.

Le ping-pong de "à qui la faute?" m'exaspère...

 

Il nous a annoncé dans la foulée qu'il ne reverrait pas nos salaires, qu'il n'en discuterait pas et que si nous n'étions pas pleinement satisfait, à part être désolé pour nous, il n'y pouvait rien. Il a ajouté que l'Alliance Française était ruinée, qu'il licenciait de ce fait deux personnes et que ce n'était certainement pas pour nous augmenter derrière. Il a enfoncé le clou en nous rappelant que nos collègues russes étaient payées de la même façon que nous et qu'il n'allait pas faire de différence.

Là où mon collègue diplômé d'histoire m'a ensuite fait remarquer que 1/ nos collègues russes n'ont pas de visas ou de billets d'avion à rembourser, 2/ nous ramenons à l'Alliance Française un nouveau public en ouvrant des cours, car les russes veulent des "locuteurs natifs" pour apprendre la langue. Par conséquent, l'idée d'être payés un peu plus n'est pas débile. Mais rien n'y fait.

 

Mieux encore! Quand un élève sèche le cours ou ne vient pas sans même nous prévenir, nous le remboursons parce qu'il n'a pas "reçu le service pour cause d'absence". C'est la loi russe qui l'exige.

_ "Mais nous pourrions demander à garder 20 ou 25% de la somme si nous le voulions, mais ça compliquerait trop les calculs des remboursements, donc on ne le fait pas! m'expliquait une collègue russe."

Ah, pardon! une formule à entrer sous Excel qui fait les calculs à ta place, c'est trop compliqué, donc on est ruiné. Je vois.

 

J'en ai gros sur la patate.

J'ai tenté de faire entendre des arguments humains à notre directeur, lui rappelant que je me suis déplacée jusqu'à lui avec ma famille entière, dont deux enfants en bas âge. Vous savez ce qu'il a osé me dire?

_ "Si on m'avait redemandé il y a deux semaines si je suis d'accord pour vous embaucher tous les deux, j'aurais répondu qu'on ne prend que le garçon."

Mon collègue a eu le bon ton d'intervenir pour me défendre, soulignant qu'il n'avait pas le profil FLE que je présente.

_ "Oui, mais une famille ça complique! a renchérit le directeur."

J'ai halluciné...!

Ce gars affiche clairement un sexisme affligeant, me discriminant sur le fait que je sois mère de famille sans jamais avoir lu mon CV ni rien connaître de mes compétences. En clair, il aurait eu son mot à dire, je n'aurais jamais eu le poste (que je n'avais par ailleurs pas demandé, puisque c'est eux qui m'ont appelée!) sous prétexte que j'ai une famille.

 

J'ai envie de pleurer. Je suis à bout de nerf. Ce poste est parfait: les collègues russes sont adorables, les élèves géniaux et motivés, mon collègue français plein de ressource et d'humour, les français de la ville nous font un super accueil, et il y a beaucoup de choses pour les enfants ici. Le seul point noir, c'est le salaire.

J'étais prête à le négocier "petit", du type: je fais 30 heures par semaine (ce qui est déjà carrément beaucoup dans l'enseignement), je bosse tous les soirs jusqu'à 22h et les mardis et samedis toute la journée, mais vous me garantissez un salaire de 50 000 roubles par mois (vous voyez, j'ai bien baissé, niveau exigence!) et les heures supp sont payées en heures supp.

 

Au lieu de ça, zéro négociation, zéro discussion, un simple "désolé, on peut rien pour vous, mais merci d'être venue jusqu'ici!"...

Je ne sais pas quoi faire. Je suis désemparée. J'avais mis beaucoup trop d'espoir dans ce boulot, beaucoup trop d'enthousiasme et d'énergie. Beaucoup trop de moi, en fait. C'est la dégringolade de trop.

Qu'est-ce qu'on va faire, maintenant?

 

Le plus énorme coup dans ma tête, ça a été aujourd'hui. Au téléphone, quand on m'a recrutée, on m'a dit qu'il y avait des cours de russe pour les gens de l'Alliance (comme moi, pauvre française perdue dans les rues) et que Quentin pourrait y venir, cordialement convié à en profiter. GRATUITEMENT.

Aujourd'hui, on m'annonce enfin un horaire et une date: le cours aura lieu lundi à 9h30. Et là-dessus, on me sort de "voir avec le directeur pour le prix".

Le prix?! C'est payant, en plus?

Avec un soupçon d'humanité, le directeur m'a alors assurée qu'il verrait pour me faire payer un tarif d'amie, plus symbolique qu'autre chose, étant donné la situation... Donc je vais devoir payer quelque chose QUAND MÊME, et concernant Quentin, il n'en a pas parlé - vous pouvez être sûrs qu'il devrait un tarif plein.

Encore quelque chose sur lequel on ne s'était visiblement pas COMPRIS au téléphone...!

 

Sans compter que j'ai découvert qu'il y a dans mes cours de français des élèves qui viennent gratuitement, car ce sont des "partenaires de l'Alliance"! Donc je bosse gratuitement pour certains, mais l'Alliance ne peut même pas m'offrir un cours de russe, à hauteur d'une heure par semaine, pour que je puisse m'intégrer et gérer le quotidien??

Expliquez-moi à quoi rime ce cirque!

 

Vraiment, je ne comprends pas. Je ne comprends plus rien.

Je dois parler une langue étrangère inconnue sur Terre, genre le Qlingon martien...!

Publié dans vie de maman

Partager cet article
Repost0

L'éducation russe

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Pas de crèche pour Amélia par ici. D'ailleurs, c'est quoi, cette chose curieuse?? Une crèche?!?

Non non, ici, on a des JARDINS D'ENFANT à la pelle ("Diétski Sad"), une sorte d'école maternelle qui prend les enfants à partir d'un an et qui les garde jusqu'à l'école primaire, en posant les prémices de la scolarité assise en classe, de l'apprentissage de la lecture et des récitations, du calcul et des séances de sport en groupe, sous forme de créneaux horaires "d'éveil" qui fractionnent les journées.

 

Ordinairement, la "babouchka" (la mamie) s'occupe des enfants quand papa et maman travaillent. L'idée de scolariser trop tôt son enfant est une sorte de bizarrerie aux yeux des russes, dont l'éducation par les aïeuls semble la grande solution à "que faire de bébé quand on a une vie professionnelle?"

Ensuite, quand l'enfant arrive à 5 ou 6 ans, la guerre commence.

 

Les mamans russes recherchent une place dans un "Diétski Sad". Manque de pot? A Samara, il y en a un petit paquet... tous pleins à craquer! Plus de place dans les jardins d'enfants municipaux, moins chers et dont la qualité varie avec les quartiers. L'une de mes collègues a eu une place dans l'un des meilleurs, et pour la modique somme de 5000 roubles par mois (100 euros!!), sa fille peut se prépaprer tranquillement à entrer en primaire.

Ce trop-plein fait le bonheur des jardins d'enfants privés. Ils pullulent, dans chaque quartier, dans chaque rue. A croire que les russes n'en finissent plus de faire des enfants.

 

_ "C'est le gros baby-boom, c'est pourquoi nos jardins d'enfants sont complets! m'a dit ma collègue."

 

Et me voilà ce matin dans l'un de ses innombrables diétski sad privés avec elle, pour faire de "l'éveil au français", un peu de FLE précoce avec des chansons et de la musique.

 

Dans les groupes des "grands" (environ 5 ans), la pièce qui fait office d'énorme salle de jeux, semblable à une salle de crèche française où plusieurs nanas surveillent les enfants se disputant barbies et camion, offre une mixité totale. Pas d'a priori. Les filles jouent aux pompiers et tapent les garçons; les garçons coiffent les poupées ou font la cuisine dans des casseroles en plastique. L'épanouissement de chacun sans jugement, l'avenir de l'éducation comme on l'imagine.

 

Et puis vient l'heure du français.

Les filles d'abord, les garçons ensuite. Deux cours bien distincts.

 

_ "Pourquoi ils ne font pas ensemble?

_ Les filles sont plus sérieuses, elles sont plus calmes et elles ont un meilleur niveau."

La conclusion de ce que me confit ma collègue: les filles sont plus scolaires.

Force est de constater que c'est vrai!

 

Les filles étaient six, les garçons étaient quatre. Tout s'est bien passé avec les filles, nous avons joué avec plaisir et elles ont toutes très bien parlé français pendant les 25 minutes qui leur étaient attribuées. Quand est venu le tour des garçons, ils avaient beau n'être que 4, nous avons dû faire la police en permanence. La prononciation est moins claire, le sérieux... parfaitement absent.

 

Faut-il en déduire que l'école mixte n'est pas la bonne formule? Qu'obliger les filles si scolaires à supporter le tintamare des garçons les ralentit, les gêne? Doit-on envisager le retour à une éducation non mixte, les filles d'un côté, les garçons de l'autre, pour le bien-être de tous, ciblant ainsi, dans chaque classe, les difficultés et les facilités que chacun des groupes rencontre? Serait-ce une méthode plus efficace de travailler?

Les filles sont-elles vraiment plus intelligentes?

 

Mon expérience de ce matin soulève mille questions. Les russes ont-ils trouvé, dans cette école maternelle, dans ces groupes, le "bon truc"? Je vois d'ici, en France, les associations de parents d'élèves hurler au scandale et à une mentalité rétrograde et misogyne si par malheur quelqu'un proposait avec sérieux d'explorer cette éventualité. La pédagogie s'arrête-t-elle avec ce qu'on estime correct de faire ou non?

Je ne peux pas m'empêcher de me demander: la solution d'avenir de l'éducation, c'est les filles d'un côté, les garçons d'un autre, mais tous ensemble à la récré?

 

Et vous, vous pensez quoi?

Publié dans vie de maman

Partager cet article
Repost0

Nouveau boulot, nouveau paysage

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Ma première semaine de folie est enfin terminée. Je peux souffler un peu aujourd'hui, nous sommes dimanche et je ne travaille pas... pour l'instant.

Les dimanches qui viennent sont encoe incertains quant à leur éventuelle occupation par des cours, des ateliers, des stages, et patati et patata...

 

Dans tous les cas, pour l'instant, ça va très bien.

C'est carrément la folie, et tout me parait encore flou concernant l'organisation des cours que je vais donner. Il parait qu'il y a un logiciel magique où je dois remplir la progression des cours, groupe par groupe... on ne m'a pas encore montré comment m'en servir. L'idée qu'il existe et qu'incessamment sous peu j'y aurai accès est déjà un gros point positif qui laisse présager plus d'organisation et de sérénité dans le fouillis qu'est devenue ma tête plein de prénoms et cours en vrac.

 

La neige est magnifique. Blanche et pure, comme on la décrit dans les livres. Elle recouvre tout et tombe en flocons légers qui dansent avant de toucher une surface déjà recouverte d'autres flocons, ajoutant leur infime contribution à ce paysage laiteux.

Même le froid n'est pas si insupportable qu'on se l'imagine en lisant un chiffre aussi énorme que -25°C.

Bien-sûr, on ne sort pas sans bonnet ni gants; mais je n'aurais jamais cru que marcher trente minutes dans ce paysage urbain lessivé par l'hiver par des températures pareilles ne me poserait aucun problème.

 

Je vais au travail à pied depuis que j'ai découvert que les bus et les tramways avaient des horaires capricieux... pour peu qu'ils souhaitent passer. Mardi matin, nous avons attendu un tramway qui n'est jamais passé. Les usagers russes eux-mêmes ont renoncé à l'attendre et se sont dispercés en grommelant. Nous avons imité les autochtones et marché jusqu'à mon nouveau lieu de travail.

 

Je n'ai pas un groupe, pas un élève que je ne trouve pas formidable. Ils sont fantastiques! Ils sont tous inscrits dans ces cours par envie, par plaisir, par besoin de baraguiner français avant de voyager jusqu'à Paris, Nice ou Montpellier, et je me retrouve, locutrice native enseignant ma langue, face à des dizaines de sourires enthousiastes et ravis qui m'émerveillent. Les énergies de chaque groupes sont différentes, mais elles sont toutes terriblement belles, elles circulent d'eux à moi, de moi à eux et entre eux tous, animant mes cours, rendant les mots, les phonèmes, les conjugaisons et les exercices vivants d'une force qu'on ne leur connait que rarement.

 

Je suis heureuse.

Bien-sûr, ce n'est pas sans nuage. La "petite" question du salaire qui s'avérerait ne pas être celui qu'on m'avait annoncé, par exemple, est une ombre au tableau. Le fait, également, que le directeur soit "inaccessible" et ne nous ait toujours pas accueilli en tête à tête pour discuter avec nous (Thomas et moi, j'entends), me fait un peu grincer des dents.

Cela m'inquiète. J'ai peur d'une nouvelle arnaque, d'une nouvelle déception.

 

Ce boulot est parfait. Les collègues sont adorables, les élèves merveilleux, la ville accueillante et pleine de nouveautés à découvrir et la Volga, sous sa couche de glace sur laquelle les gens marchent pour atteindre l'autre rive dans l'idée de se faire un barbecue russe, est sompteuse dans son manteau d'hermine.

Amélia se régale dans la neige, Keenan ressemble à un nounours dans son manteau, et les enfants se déplacent ici sur des poussettes-luges qui, j'en suis sûre, plairaient follement à mes deux petits monstres.

 

J'aimerais m'inquiéter pour rien.

J'aimerais rester ici et vivre cette nouvelle aventure jusqu'au bout.

Publié dans vie de maman

Partager cet article
Repost0

La folie

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Comme j'ai pas du tout LA POISSE, demain je vais dans une école maternelle et primaire russe où je ne suis jamais allée, pour voir des enfants que j'ai jamais vus et leur donner des cours de FLE précoce que j'ai... jamais donnés... avec... aucune préparation, parce qu'on m'a appris CE SOIR que la nana que je devais accompagner et observer avec les enfants demain était malade et ne viendrait pas. D'observatrice, je passe "actrice".

 

Grand moment de solitude.

 

J'ai fini ma journée à 22h ce soir et j'attaque une journée complètement demain, alors... je vais dormir en essayant de ne pas trop penser à ma poisse... je les ferai jouer à des jeux de société, hein. Voilà.

Publié dans vie de maman

Partager cet article
Repost0

SAMARA

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Bonjour tous,

 

je tenais simplement à vous faire brièvement savoir que j'ai atterri par moins 30°C dans la nuit de samedi à dimanche à Samara.

A Moscou, nous n'avions pas eu de problème, nous descendions de l'avion via une passerelle qui donnait directement dans l'aéroport: pas de froid, pas de neige.

 

Mais à Samara, la bonne blague! L'avion s'est immobilisé au milieu du tarmac et nous avons dû descendre dans le froid et la neige avec les enfants pour prendre un bus gelé qui nous a conduits jusqu'au miniscule aéroport où nous avons récupéré nos bagages.

 

Que vous dire?

Tout va super bien. Je suis assez enthousiaste, les apprenants sont formidables, motivés, sympas et accueillants. Les collègues aussi, d'ailleurs.

 

Nous avons un petit appart de 40 m² déniché par l'une de mes collègues à notre attention, bien situé et plutôt douillet. TRES TRES BIEN CHAUFFE. Hein. Voilà.

 

La neige tombe par intervalle, la Volga, immense fleuve très connu, est complètement pris en glace: les gens s'amusent à le traverser à pied... NO COMMENT.

 

Je vous en dirai plus bientôt, si nous arrivons à nous connecter avec la fameuse clé 4G de Mégaphone achetée hier... mais dont les instructions sont en russe!!

Publié dans vie de maman

Partager cet article
Repost0

le décollage vers la Russie

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Les gens, la poisse a bien failli m'oublier hier!

J'ai récupéré nos 4 passeports avec les visas dedans. Après vérification, pas d'erreur, pas de problème, nous pouvons bien partir.

 

Nous quittons la maison des parents de Quentin à midi; notre avion décolle à 14:10 pour Moscou. Nous aurons un autre avion pour Samara ensuite.

Je croise les doigts pour que tout se passe bien. Je suis un peu stressée...!

 

En revanche, la catastrophe a eu lieu chez le notaire pour les fameuses apostilles. Le gars a osé nous dire:

_ "Ah ben je suis bien sympa de vous recevoir un vendredi après-midi!"

Pourquoi? Dans ton monde magique où il y a des licornes bleues, les gens ne bossent pas les vendredis?

_ "Et puis les apostilles, ça prend du temps, une bonne semaine! Je peux pas vous les faire!

_ Votre secrétaire, au moment du rendez-vous, m'a assurée le contraire. On fait comment, là? Nous partons demain.

_ Ah ben je sais pas...

_ Vous pouvez photocopier et nous faire les apostilles pour ENSUITE nous les envoyer en Russie?"

Il a dit oui. J'ai écrit l'adresse en cyrillique sur un papier. J'étais passablement énervée.

En bonus, nous avions eu droit à 40 minutes d'attente dans une salle CLIMATISEE (pardon, j'ai cru qu'on était en HIVER et que la clim, c'était l'ETE!!). Je me suis pelée et je parie que Keenan aussi. Evidemment, aucune installation pour changer les couches, ni dans la salle d'attente, ni dans les "toilettes" du bâtiment flambant neuf. On a encore changé Kikidou sur un canapé sous l'oeil horrifié de la blondasse de secrétaire qui donne des rendez-vous pour rien.

 

Bref, donc on part sans les papiers apostillés. Croisons les doigts pour qu'ils nous parviennent par courrier RAPIDEMENT.

 

J'ai eu envie de les taper très fort, chez le notaire. VRAIMENT TRES FORT.

Je me suis retenue.

Il y a des jours où mon surmoi m'épate...

 

 

Publié dans vie de maman

Partager cet article
Repost0