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Devinette

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Qui est assez blonde et tordue dans sa tête pour taper dans google mon nom et mon prénom afin de voir ce qu'il en sortirait? Qui, à l'issue de cette recherche, tombe sur ce blog, le lit en diagonal et décide d'en imprimer (histoire de pourrir un peu plus la planète avec des impressions inutiles) des extraits choisis pour ensuite me convoquer à la direction de l'école dans l'espoir d'assouvir une basse vengeance pourrie à mon encontre? et qui espère en plus obtenir l'appui de Quentin (on a bien ri!)?

Qui, dans sa sélection, omet de voir tous les articles qui ont précédé le mois de mars, plein d'entrain, d'espoir, de motivation, pour s'estimer insultée dans deux pauvres articles coup-de-gueule qui ne rapportent que les faits de ces jours-là? Qui, finalement, m'en veut de mettre en lumière ses agissements merdiques au sein d'une école qu'elle proclame mener rondement? Et se sent menacée par une quinzaine de lecteurs français quotidiens, qui tous se contre-fichent d'elle, au point d'aller faire tourner ce blog et d'être elle-même l'investigatrice de son malheur?

 

Arf, depuis que cette personne (je ne vous dis pas qui, sinon la devinette tombe à l'eau) s'agite à venir lire et relire ce blog, l'imprimer, le transmettre, le calomnier et j'en passe, j'ai des lecteurs qui affluent par vague.

Curieux, non?

 

Cela me rappelle un peu Séb, en fait.

 

Je précise que cette personne m'accuse de "salir" le nom de l'école... que je n'ai jamais cité (je viens de vérifier, avec Quentin, depuis novembre, pas une fois je ne donne le nom de l'école). Hum.

Comme cette école n'a d'ailleurs pas de site internet et n'a aucune visibilité sur la toile, quiconque lit ce blog et est pris d'une envie de recherche concernant l'établissement fait chou-blanc - je viens d'essayer... Alors la réputation internationale de l'école...?

Evidemment, quand on est à Nouakchott et du milieu, on peut deviner. Eventuellement. Pour peu qu'on tombe sur le blog (sachant que le nom de l'école n'y apparait pas), qu'on ait envie ou la patience de le lire, qu'on ait en somme rien d'autre à faire de ces journées...

Mais ce que pense la population "scolaire" de Nouakchott de l'établissement en question n'a rien à voir avec moi; ils ont tous déjà une idée très précise au sujet de la personne à deviner, elle est connue partout en ville. Elle-même me soutient du haut de toute sa bêtise que cette ville est comme "une famille où tout se sait": oui oui, j'ai bien vu et surtout bien entendu en 6 mois sur place, tout le monde connait notre personne-mystère et c'est loin d'être en bien. Non seulement, elle donne une image affligeante de l'école mais en plus, des parents d'élèves m'ont encore dit récemment qu'ils préféraient enlever leurs enfants de l'établissement que de la revoir.

Bon.

De cela je ne suis pas responsable non plus. Cette personne est en place depuis deux années scolaires, les gens ont eu le temps de voir ce qu'elle valait.

 

Mais trop heureuse d'avoir trouvé un bouc-émissaire, j'ai donc été pris entre quatre yeux pour m'entendre dire que mon comportement était indigne de l'école, blablabla.

En fait, notre personne à trouver est une personne qui n'est responsable de rien. Elle n'est coupable de rien, JAMAIS. S'il y a un problème, elle dira devant les parents et les profs que c'est la direction générale; pour le même problème, elle dira à la direction générale que ce sont les élèves indisciplinés, les profs râleurs et/ou les parents démissionnaires... Bref. C'est toujours quelqu'un d'autre.

C'est d'ailleurs ce discours-là qu'elle m'a tenu à son retour de congé: "Imagine-toi dans quelle situation je suis! La DG exige de moi des choses intenables, les profs me râlent dessus, il faut que je fasse plaisir à tout le monde tout en étant au milieu; finalement, c'est un travail très fastidieux!"

 

Hum hum.

Personne-mystère qui aujourd'hui aux petites heures du matin n'avait rien de mieux à faire (ni son boulot, ni s'occuper de sa famille) que d'aller "dénoncer" le contenu de mes articles comme étant dangereux pour moi et l'école et insultant envers elle; ce, près de 12h après que je prenne la peine, par bonté d'âme, de modifier dans chaque article les éventuelles acceptions de son prénom et de celui de son fidèle collègue à l'efficacité débordante, et que je change certains contenus pour les adoucir. Autant dire, encore une action d'une grande efficacité de la part de notre bonne inconnue.

Cela dit, il aurait suffi que les choses se déroulent comme suit:

_ "Laura, nous avons constaté qu'au cours de ton contrat, des choses t'ont contrarié dans l'établissement et sa gestion. Etant donnée la nature de ces choses, nous comprenons. Toutefois, nous avons trouvé ton blog et nous souhaiterions, s'il te plait, que tu effaces les articles suivants: blablablabla, car nous craignons qu'ils puissent avoir des conséquences négatives."

Sur ce, j'aurais répondu oui, je comprends; j'aurais présenté des excuses, même. Et puis tout serait clos.

 

Non.

Au lieu de cela, elle a préféré jouer sa petite manipulatrice qui tient son procès public, a tenté d'y mêler Quentin, m'a insulté ouvertement et a soutenu des menaces envers Amélia et moi-même (car c'était bien là le but de son petit jeu: m'amener à me trouver en position de faiblesse, où on me menacerait de mort avant de menacer même de s'en prendre à ma fille et ma famille). Ah, elle est belle, notre personne-mystère.

 

Je me demande comment, quand en juillet, douillettement installée en France, je réfléchirai à ce que les choses sont devenues ici, elle réagirait si je me trouvais dans l'envie d'écrire bien davantage sur elle que je ne l'ai fait jusque là. Car on notera, pour peu qu'on ait un cerveau fonctionnel, que je n'ai écrit d'elle que les aspects les plus horripilants de sa façon de travailler à travers quelques brèves et trop peu nombreuses anecdotes; le côté professionnel, donc.

Qu'arriverait-il donc si le mois prochain j'étais prise d'un élan de révélation, déblatérant sur elle toutes les confidences qu'on a pu m'en faire en son absence, concernant ses finances, sa famille, sa relation de couple, ses relations de travail, ses impairs, ses mensonges et j'en passe? Si je décidai de donner son nom en entier, de faire traduire mes articles en italien, de les faire lire par toute l'Europe? de prévenir pôle emploi international de la véritable teneur des offres qu'elle y publie et de la véritable qualité de travail qui attend les éventuels postulants?

 

Que se passerait-il, finalement, si je décidai d'entrer en guerre contre notre personne-mystère, si vexée de se voir dépeinte telle qu'elle est vraiment? Le nez devant sa mythomanie galopante et ses pirouettes qui n'éblouissent plus personne mais qui exaspèrent des élèves aux parents en passant par les professeurs?

 

Quentin et moi avons bien ri hier soir en repassant à toutes les âneries qu'elle avait pu sortir.

Nos voisins hésiteraient à porter plainte contre nous pour nos engueulades nocturnes? Quentin n'élève jamais la voix, jamais! Et la nuit, il dort comme un loire!

Je me suis fâchée avec mes précédents collègues de travail? Mais j'ai d'excellentes relations avec Betty, qui m'a fait bosser pas moins de 3 fois pour des contrats très courts mais m'assurant toujours que dès qu'elle aurait besoin, elle penserait à moi. Et avant cela, je n'ai pas "bossé", j'étais étudiante! Mon stage à Oufa en Russie reste l'un de mes meilleurs souvenirs et quand je croisai Guzel à Antibes l'été dernier, nous évoquions la possibilité que j'y retourne pour travailler, cette fois non pas en tant que stagiaire, mais que professeur.

Où diable est-elle donc allée chercher cela?

 

Et le reste?

 

Où a-t-elle pêché que je m'étais disputée avec Quentin parce qu'il ne me demandait pas en mariage?

J'ai le droit, quand même, de vous dire, sur ce blog, que je rêve d'une jolie bague tout en vous confiant que je doute que ce soit le moment, que j'ai peur de précipiter les choses. Non? Jamais je ne me suis disputée avec lui à ce sujet.

 

Et de soutenir que je m'épuise à déclarer partout que Quentin n'est pas le père d'Amélia? What the fuck?

Ce n'est pas son géniteur, c'est vrai, mais c'est bien son père! Et je ne me cache pas du fait que les choses soient ce qu'elles sont, c'est notre histoire, celle d'Amélia. De là à dire que je le déclare à tout va? Les collègues que je fréquente ne l'ont appris que très récemment, au cours de discussions dans un cadre personnel, et une grande partie du reste de mes collègues ne le sait pas, ce qui m'indiffère au plus haut point.

Quant aux infos sur ce blog, peut-être devrait-elle, avant de les prendre pour argent comptant, y regarder à deux fois. Car parmi nombre de choses que je n'ai pas écrites ici, le fait que Quentin ait reconnu Amélia à la mairie est l'une de celles qui, selon moi, prouvent combien il est son "vrai" père, contrairement à ce que sa connerie sans borne semble concevoir.

 

En fait, plus j'y pense, moins je suis choquée de ses mensonges. J'ai juste envie d'en rire à gorge déployée tant c'est énorme et ridicule à fois.

Peut-elle être aussi ... pffff (y a-t-il un mot?)?

 

Alors pour cette personne-mystère, j'applaudis bien fort et je lui conseille de lâcher l'affaire si elle ne veut pas de vilaines surprises, elle aussi. Ecrire et s'exprimer, même quand cela ne plait pas à tout le monde, est un droit. On parle de liberté d'expression; il faut chercher dans le dictionnaire la définition si ça ne lui parle pas.

Publié dans vie de maman

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Solstice d'été

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Bonjour lecteurs!

 

Aujourd'hui, c'est le solstice d'été, la fête de la musique, la St Jean aux feux de joie dans toutes les bourgades allumés, et la veille de l'anniversaire de Meije, la soeur de Quentin.

 

Ah, c'est marrant, mais ajoutez à cela qu'en plus c'est le week-end et qu'on projette un plouf dans la piscine et hop, je me sens un peu mieux.

 

Plus que 9 jours avant le départ définitif pour la France.

Nous n'avons toujours pas trouvé de solution à notre casse-tête "comment ramener nos affaires dans seulement 80 kg de bagages autorisés?", mais les ventes ont commencé il y a trois jours. Nous vendons tout, de la vaisselle au matelas, et même les cuillères et la piscine gonflable de mini princesse.

Avec un peu de chance, nous aurons réussi à nous débarasser du plus gros...

 

Reste le canapé à 2000 euros. Personne n'en veut à 1500 euros, ça me fait un peu flipper...!

Arrivera-t-on à le refourguer à une bonne âme mauritanienne souhaitant refaire son salon? Le mystère reste entier.

 

Bon, je vais préparer le sac pour aller à la piscine (parce que mon instinct féminin me dicte que si je ne le fais pas, personne n'aura l'idée de le faire).

 

NEUF JOURS les gens. NEUF JOURS.

Publié dans vie de maman

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Retour en France

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Lecteur assidu, il ne t'aura pas échappé que la Mauritanie et moi... bon, on n'est pas trop compatible, en particulier sur le plan olfactif.

Mais alors si tu ajoutes la super ambiance pourrie au boulot, avec Blondie et autres dioperies, la déception atteint vraiment des sommets. Je me souviens encore avoir, en janvier, tenu un discours bien différent, enthousiaste, rêveur, plein de bonne volonté, dans lequel je déclamais à qui voulait l'entendre que j'étais heureuse de vivre cette folle aventure africaine, que je voulais rester deux ou trois ans pour en profiter avant de repartir sur autre chose, que ça éveillait Amélia à des différences culturelles très enrichissantes, et blablabla.

 

Aujourd'hui, Quentin et moi comptons les jours nous séparant d'un retour en France salutaire.

 

La grossesse y est bien pour quelque chose aussi, c'est vrai. Il faut le dire, je n'ai aucune envie d'accoucher en Mauritanie, ni de me retrouver avec un tout petit de deux semaines malade d'on ne sait quoi et incapable de lui acheter des médicaments fiables...

Et puis Amélia ne sort jamais de la maison, sauf pour monter dans un taxi pourri et risquer sa vie de mini projectile vivant déposé sur la banquette arrière à chaque carrefour, ou alors pour marcher dans le sable et les ordures qui jonchent les rues jusqu'à la boutique où on peut trouver une baguette de pain dont la consistance évoque celle du caoutchou.

 

Pas de parc, pas de jeu, pas de ludothèque, pas de piscine (enfin, si, il y a le Racing Club, mais franchement pas génial), pas d'activité pour les tout-petits... Je vois ma petite princesse si éveillée condamnée à vivre enfermée.

Parfois, nous allons au centre culturel français où ils ont une bibliothèque pour enfant, et elle passe une heure à sortir des dizaines de livres colorés avec un sourire extraordinaire; puis j'en choisis un que nous ramenons à la maison jusqu'à la prochaine sortie.

 

Ce n'est pas vraiment comme ça que je voyais le côté "différences culturelles très enrichissantes" pour elle.

 

Alors nous voilà prêts à rentrer.

Nous avons nos billets d'avion, nous serons en France le 1er juillet!

 

Quentin a déjà trouvé son prochain travail, un poste dans l'expérimentation maraîchère (ne me posez pas de question, je sais juste que c'est en rapport avec des plantes, hein...), au sud de Lyon. Il commence au 8 juillet.

Lyon, là où vit Jérémie, le parrain d'Amélia.

C'est une belle destination pour rentrer: nous ne serons pas tous seuls, Quentin a du boulot, nous allons chercher un appart dès notre retour et puis j'ai commencé à me renseigner sur la vie alentours.

 

Il y a des bébés nageurs, des ludothèques, des parcs, des jeux, des associations, des clubs de sports, des animations, des supermarchés qui vendent de la charcuterie et des chocolats pas encore fondus, des coins de verdure et de quoi accoucher sereinement.

 

Je ne sais pas si on y restera longtemps, puisqu'il n'a trouvé qu'un CDD; mais nous pourrons rechercher autre chose ensuite, dans le même secteur, ou ailleurs.

Pour le moment, nous nous contentons de savourer notre soulagement à l'idée de rentrer en territoire civilisé, où le code de la route existe et où la nourriture qui a du goût n'est ni une denrée rare ni un péché aux yeux de Dieu; un pays où le ding-dong mélodieux des églises remplacera l'affreux cri de guerre qu'est l'appel à la prière de toutes les mosquées alentours...

 

Plus que deux semaines.

Publié dans vie de maman

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Le bac de français, dix ans plus tard

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Vendredi matin, mes élèves ont passé l'épreuve écrite du bac de français. Je me suis levée très tôt, car nous nous alignons sur l'horaire français en dépit du décalage horaire, pour aller les encourager avant qu'ils rentrent dans la salle.

 

J'étais vraiment très stressée. Je me revoyais à leur place, guettant l'arrivée de Quentin, de Germain et de Mathilde pour me sentir "moins seule" à attendre l'horrible sujet d'examen qui me donnerait des sueurs froides pendant quatre heures. Je me voyais perdue dans un lycée inconnu, à chercher la salle qu'on m'avait attribuée selon l'ordre alphabétique des noms de famille.

 

Ici, les noms de famille, c'est une autre histoire. Déjà, ils ont tous les mêmes ou presque. Ensuite, ce n'est pas à proprement dit un nom de famille, mais le nom du père, c'est à dire un patronyme qui devrait se traduire en français par "fils de" ou "fille de" mais qu'on ne traduit pas pour nous compliquer un peu plus la vie au moment de faire l'appel en classe...

 

Bref, mes élèves étaient installés dans trois salles de classe différentes sur les portes desquelles ils avaient soigneusement accroché S1, S2, S3; S étant pour la série scientifique. Les ES étaient un peu plus loin.

Myriam, l'une de mes élèves, en posant son sac à l'extérieur devant la salle, me demande en catastrophe quel courant littéraire correspond à quel siècle. Je commence à lui répondre siècle par siècle quand un surveillant du lycée français fonce sur nous pour la faire entrer dans la salle. Je pousse en large soupir.

 

La pression monte.

Le bébé super actif dans mon ventre marque la cadence à grand renfort de pieds et de poings.

 

Puis les sujets sont dévoilés dans les salles et l'épreuve commence. Je suis à l'extérieur, je me demande si on me laissera en voir un, prendre connaissance des questions, juger de la difficulté.

Le proviseur adjoint arrive avec un surplus de copies et approche de moi.

_ "Vous en voulez un?

_ Je veux bien, merci."

Il me précise qu'il me faudra le rendre avant de quitter l'établissement.

 

Je tourne la première page du sujet, celle sur laquelle on indique l'année scolaire et la filière.

Révélation, fin du suspense: le corpus de texte.

 

Cette année, il est composé de trois textes, tous issus de romans du XIXe siècle.

Stendhal.

Je souffle un grand coup, mes élèves le connaissent, nous avons étudié un extrait de Le Rouge et Le Noir ensemble.

Alexandre Dumas.

Tout le monde connait les trois mousquetaires, quand même... non?

Maupassant.

Un extrait de Bel-Ami, roman qu'ils ont lu intégralement, sur lequel j'ai donné un DM et dont j'ai aussi tiré un extrait à étudier pour l'oral. Ce livre-là, ils maîtrisent. Vraiment.

 

Mon sourire est plus large que mon visage. Le stress s'est envolé et j'ai le sentiment qu'à l'intérieur des salles d'examen, une grosse partie de mes élèves ont le même sentiment de légèreté à la vue du sujet. Ils connaissent. Ils vont réussir. Même la question préliminaire, la dissertation et le sujet d'invention sont à leur portée, c'est l'entièreté du cours de la dernière séquence de l'année, soit la plus fraîche dans leurs esprits, celle que j'ai fini une semaine et demie auparavant en insistant sur l'importance des notions qu'elle couvrait.

 

Ah, mais quel bonheur...!

Et une pensée, folle de joie, me traverse soudain: "Ce sujet est tellement facile que même moi je pourrais le faire!"

 

Instant de grand silence dans ma tête.

Beug.

 

...

"Euh... Normal. Je suis la prof."

Des fois, dans mon cerveau, il y a des choses qui ont raison de ne pas être prononcées à voix hautes, en fait.

 

Croisez les doigts pour les résultats, chers lecteurs. Je stresse vraiment beaucoup pour eux, je crois qu'être prof est pire que de passer le bac soi-même.

Publié dans vie de maman

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Crêpes et chantilly

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Ce soir, en panne d'inspiration absolue, mon amoureux me demande:

_ "Qu'est-ce qu'on mange?"

Et moi de répondre:

_ "Bah, je sais pas. Tu veux que je fasse des crêpes?"

J'ai fait des crêpes.

 

La petite princesse en a dévoré trois, dont une avec de la chantilly.

Sérieusement, je pense qu'elle est chantilly-addict, cette enfant. Elle mangerait des bols entiers de crème sucrée si je l'écoutais...

Non sa génétique maternelle ne la prédisposait pas du tout à une addiction au sucre, enfin!

 

Du coup, on a mangé des crêpes.

Mais mon ventre, dont l'estomac est désormais une poche écrasée contre le diaphragme, compressée par des coups et des manifestations énergiques de crevette number two, a rendu les armes avant que la totalité des crêpes ne soit engloutie...

 

Les gens, c'est dans ce genre d'instant que je prends la mesure de cette grossesse.

Je suis VRAIMENT enceinte. Je ne finis même pas le plat de crêpes.

 

Où va le monde?

Publié dans vie de maman

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Un peu de douceur dans ce monde de brutes...

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Ce soir, les gens, c'est restau à la plage avec des collègues adorables; poupée jolie est en jupe et a bien insisté pour qu'on prenne son maillot de bain dans notre sac, la petite coquine!

Je prévois une assiette de calamar, Quentin une dorade grillée et du poulet-frites pour mini princesse.

 

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Homme ou chocolat?

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Après l'affligeant constat que la vie me pousse à faire - à savoir que les hommes sont absolument incapables de faire notre bonheur - je me dois de vous donner une explication à ce cynisme désabusé.

 

Quentin bosse au lycée 17 heures par semaine.

J'en bosse 12.

Sauf que, quand monsieur vient prétendre qu'il doit "préparer ses cours" (il est prof de sport, hum), en fait je passe deux fois plus de temps en préparation, correction des copies et autres joyeusetés du genre que lui. Ce qui me vaut des sales remarques à la maison du genre que je suis toujours sur l'ordinateur (oui je rentre mes notes sous excel au fur et à mesure ou bien je cherche des supports de cours, des documents iconographiques et autres...) ou que je fais chier à toujours faire mes corrections quand il veut se reposer au lieu de s'occuper de la petite.

Eh oui. En fait, ce n'est JAMAIS le bon moment pour mes copies et le résultat, c'est que je me laisse mettre en retard en repoussant le moment où il râlera...

 

Ajoutez à cela que je suis professeur principal avec l'une de mes classes. Vous me direz, ça change quoi? Dans les faits, peu de choses: il faut juste être dispo pour 16 élèves stressés par le bac de français qui ont des problèmes avec leur prof de maths ou l'absence du prof d'histoire, qui n'arrivent pas à joindre la proviseure ou qui ne sont pas d'accord avec telle ou telle date d'examen... Bref, bonjour la médiation; j'aurais dû être négociatrice pour les prises d'otage.

 

Jusque là, j'étais prête à dire qu'on en faisait autant l'un que l'autre, même si, en fait, ça ne me parait pas exact.

 

Mais les choses se corsent.

J'ai plus que doubler mes heures de cours en heures de cours particuliers.

 

Pourquoi?

Primo, parce que les premiers élèves que j'ai eus m'ont été envoyés par des collègues ou connaissances que j'aime bien et que je me suis dit "pourquoi pas? ça fera un peu d'argent en plus et seulement quelques heures..." Et puis ces élèves ont parlé de moi à leurs amis qui m'ont appelée, je n'ai pas eu le courage de dire non...

Et la boucle est bouclée, je me retrouve blindée du matin au soir tous les jours, sans un seul jour de week-end ou de repos.

 

Evidemment, le budget taxi a augmenté... à cause de moi, souligne Quentin dès qu'il peut.

L'argent qui rentre, et dont je ne garde rien pour moi, aussi.

 

Je ne travaille au lycée que 3 jours par semaine, ce qui donne l'impression que, ne commençant pas mes journées tôt, je peux faire la grasse matinée 4 jours par semaine. C'est ce qu'imagine Quentin, je pense.

C'est sans compter sur Amélia, qui se réveille moins de trente minutes après le départ de son père pour le travail. Adieu sommeil bienfaisant. Bonjour, petit monstre aux frisettes blondes emmêlées...!

 

Alors j'admets que j'ai droit à 30 minutes de plus que lui certains matins, oui. Sauf que je bosse jusqu'à 19h passé les samedis et les mercredis, je ne suis pas rentrée avant 21h les dimanches et les jeudis, et le lundi soir je suis rarement à la maison avant 20h30... Le rythme est carrément horrible ces derniers temps.

Quentin continue à soutenir qu'il est épuisé, crevé, qu'il ne peut pas faire de siestes à cause de moi...

 

Amélia dort chaque jour entre 2h et 2h30 pour sa sieste, souvent en début d'après-midi après manger, parfois en fin de matinée. Bref, quand Quentin est à la maison. Pourquoi n'en profite-t-il pas pour dormir? Des mois que je lui pose cette question en m'entendant répéter en long, en large et en travers qu'il est exténué par ses élèves...

Réponse: il ne peut pas dormir pour seulement une heure, il doit impérativement dormir 2h d'affilées pour se reposer. Les micro-siestes, il ne connait pas, sa physiologie ne lui permet pas.

 

Mais Amélia dort ses 2h, non? Alors où est le problème? Mystère pour moi!

 

Autre élément perturbant dans ce raisonnement formidable: hier, à 45 minutes de quitter la maison, alors que j'avais bossé tard et que j'étais rentrée à 13h45, il me fait en sortant de table: "bon, maintenant tu t'occupes de la petite, je suis crevé, je vais m'allonger".

Je crois que le meilleur de ce jour-là est qu'il n'avait même pas fait à manger...!

La petite avait fait sa sieste en fin de matinée et s'était réveillée pour mon retour. Quentin avait passé l'entièreté des 2h30 de sieste d'Amélia devant l'ordinateur tandis que la nounou, qui avait été présente jusqu'à 12h30 (alors que Quentin rentre à 10h30) avait géré Amélia jusqu'à l'endormissement.

Crevée moi aussi, je finis par proposer à Amélia de rejoindre Papa en haut pour s'allonger un peu. Je me doutais qu'elle ne dormirait pas puisqu'elle venait de le faire, mais au moins pouvait-elle lire un livre ou jouer calmement dans le lit tandis que j'osais savourer la position allongée (je rappelle que je suis enceinte!). De plus, 45 minutes étaient bien trop courtes pour que Quentin, qui passe son temps à dire qu'il lui faut un minimum de 2h, s'endorme.

 

Eh bien quoi?

Je me suis fait pourrir dix mille fois, de dix mille façons différentes, parce que je l'ai empêché de faire la sieste, il voulait dormir 30 minutes.

Grande nouveauté! Depuis quand peux-tu faire des siestes courtes? ai-je demandé sans avoir de réponse.

Et à la question: Pourquoi n'as-tu pas dormi pendant sa sieste? J'ai eu droit à: "Parce que je voulais envoyer des mails à ma famille, j'ai jamais le temps de le faire avec toi, je suis obligé de m'en occuper quand elle dort et que t'es pas là!"

Euh... je me demande ce qu'il fiche quand la nounou est là, s'il ne se trouve pas une demie heure pour aller sur internet... et puis, sa page FB et la fenêtre sur sa boite mail sfr n'ont pas été fermées depuis 3 jours, date à laquelle j'ai rechargé la connexion (il n'éteint jamais l'ordi, il préfère le laisser en veille).

 

Après quoi, il m'a accusée d'avoir envoyé un mail à Betty l'avant-veille, parce que moi, selon lui, "je ne me gène pas pour envoyer des e-mails". Euh... oui, sur la demande d'élèves, qui cherchent un endroit où passer l'été en France pour apprendre le français, j'ai contacté Betty... Le boulot, quoi. Re-oui, j'ai envoyé des mails à la piscine du blède à côté de son nouveau travail à Lyon, pour me renseigner sur les bébés nageurs pour notre retour en France, ainsi qu'à la mairie pour les bus et transports en commun, et j'ai regardé des annonces de location pour trouver un logement début juillet... Mais quelle garce égoïste je suis, en fait...!

Dire que nous chercher un logement fait de moi la mégère qui l'épuise en l'empêchant de faire des siestes...!

 

Non mais quel con...!

 

Binta, notre nounou absolument formidable, vient un peu plus souvent depuis que j'ai des heures à tour de bras. Elle vient le lundi après-midi et le samedi matin.

Le lundi après-midi, Quentin travaille, donc pour prendre des élèves, il a fallu faire garder Amélia.

Le samedi matin, Quentin... va jouer au badminton... donc pour continuer à prendre une élève, il a fallu faire garder Amélia.

 

Le reste du temps, nous jonglons.

Et trois fois par semaine, Binta est là en même temps que lui, sur des plages de 2h ou plus, où il pourrait s'organiser pour faire ce qu'il a à faire (préparer ses cours, rentrer ses notes, écrire ses mails), sans avoir, ensuite, à me reprocher de lui confier la petite pour gagner de l'argent.

Car depuis que les cours particuliers ont commencé, ça n'arrête plus et ça empire. L'approche du bac et du brevet stresse énormément d'élèves; ils veulent tous des heures supplémentaires. Si je les écoutais, je travaillerais 8h par jour tous les jours jusqu'au jour J avec chacun d'entre eux...

Et de l'autre côté de la balance, comme nous rentrons bientôt en France, j'ai fait mes calculs et l'installation, la caution pour l'appart, le déménagement du garde-meuble pour récupérer les affaires, les billets d'avion et j'en passe, vont coûter une petite fortune. Alors je cours, je dis oui, je fais de l'argent pour en mettre un maximum de côté afin d'aider Quentin qui sera bientôt le seul à bosser.

 

Pas une seule fois dans la semaine et dans l'organisation que nous avons établi avec la nounou, je n'ai une heure en commun avec elle à la maison; quand je rentre, elle est déjà partie ou bien elle part quand j'arrive car je la libère aussitôt. Elle arrive au plus tôt trente minutes avant que le taxi ne m'emmène en cours le matin, soit le temps que je m'habille et que je mange un truc, pas plus.

Quand Quentin peut se permettre de s'enfermer dans le bureau devant l'ordi tandis que Binta gère en cuisine et avec Amélia, dès que je suis à la maison, j'ai la petite dans les bras qui réclame sa maman (et c'est normal). Je m'occupe toujours de la vaisselle les matins où je ne vais pas au lycée, je nourris, baigne, habille, change la petite, j'arrose le jardin, je range la salle de jeu ou le salon, je détends ou étends le linge (c'est selon, parfois les deux...), je plie et range ce même linge. Et je ne me plains pas une seconde parce que, si je ne bosse pas, c'est normal que je m'occupe de ma fille et de la maison.

 

Bizarrement, dans l'autre sens, ce n'est pas le cas.

 

J'ai l'étrange impression que Monsieur-Parfait n'a toujours pas compris ce qu'était avoir une famille. Cela fait plusieurs fois que je le remarque, que je me le dis, et même que je lui en parle... mais malgré ses démentis, il est évident que donner gratuitement à l'autre, en comprenant naturellement qu'il s'agit là de la meilleure façon de faire fonctionner le couple et la famille, sans attendre que l'autre passe deux heures par jour à faire des "oh mon amour, quel héros tu es, tu as encore sorti la poubelle, comment te remercier?" ou encore  "comment as-tu deviné que je rêvais de carottes râpées? ô, chéri! tu es si doué pour me faire plaisir!" (oui c'est ce que gratuitement voulait dire, mais j'ai préféré préciser), n'est pas quelque chose que Quentin a l'habitude de faire ni envie d'apprendre.

Si j'ai le malheur, après qu'il ait sorti la poubelle sans que je ne fasse de commentaire élogieux, de lui demander quelque chose, j'ai une grosse crise du type "ah ben ça va! je fais tout, moi, ici! t'as qu'à le faire!"

 

Quand je descends à la cuisine avant lui parce qu'il est sous la douche et que je lui fais du thé, je n'attends pas de merci. Je lui fais son thé pour qu'il ait le temps d'en boire une tasse, parce que je sais qu'il aime ça et que ça lui fera plaisir, et ça ne me coûte pas grand chose de remplir d'eau une bouilloire.

Quand il achète des carottes, je suis censée vénérer son image pendant dix ans...

Cherchez l'erreur.

 

J'ai le malheur de dire en fin de journée ou en m'allongeant sur le lit le soir que "aïe, j'ai mal, tous mes muscles tiraillent et mon ventre est lourd!" C'est le cas. Je suis à cinq mois de grossesse, j'ai un petit bidon rond qui pèse, je passe mes journées à courir dans tous les sens sans prendre le temps de souffler et l'ensemble fait Aïe!

C'est pas grave, je ne vais pas en mourir...

Quentin me répond que "je n'ai qu'à faire quelque chose au lieu de me plaindre!"

Euh... oui, alors... en France, pays civilisé où le fromage abonde, lorsque j'étais enceinte d'Amélia, je faisais du yoga pré-natal, j'allais chez l'ostéopathe, j'avais des séances de réflexologie... Ici, en Mauritanie, euh... comment dire... Je suis censée faire quoi, exactement?

Les quelques positions de yoga qui me soulagent? Je les fais déjà. Et après?

Ah ben après, je dois fermer ma gueule quand la sciatique que j'ai descend en langues de feu insupportables jusque dans mon pied, car je dérange monsieur. Ok. Je me tais.

 

Et lui, il aurait idée de venir, en me voyant explosée sur le canapé, me prendre dans ses bras, poser ses mains sur mon ventre, parler à notre bébé ou juste me câliner?

Ah non.

Et quand c'est moi qui vais réclamer un câlin, je suis une "folle furieuse". J'ai l'impression de lui quémander la moindre caresse comme un chien battu qui espère encore son os après la raclée.

Cela ne l'empêche de me faire des petites réflexion du style: "tu ne me fais jamais de chatouilles dans le dos"...

 

Non mais sérieux?

 

Vraiment, les gens, entre lui et Blondie la proviseure, en ce moment, j'ai de quoi péter un câble...

 

Les hommes ne sont pas équipés pour faire notre bonheur, ils sont juste sur terre pour nous pourrir la vie. Grand merci à l'inventeur du chocolat: lui, il a tout compris des femmes...!

Et vous aurez beau dire que non, même si la situation est très différente d'avec Séb, il y a dans le discours de Quentin un lourd parfum de déjà-vu qui m'amène à penser qu'il serait probablement bien mieux loin de nous.

Publié dans deuxième trimestre

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Divorcée

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Lecteurs, cette histoire a tant duré, nous a tant pris la tête et nous a tant désespérés, que j'ai pour le coup oublié de vous donner la suite...

 

Moment de silence réjoui, de miséricorde divine, d'extase morale: je suis enfin divorcée.

Le JAF de Gap a enfin statué sur notre demande en divorce et approuvé qu'on soit définitivement débarassé l'un de l'autre. Je suis donc libre, heureuse, soulagée, démunie d'un lourd fardeau et d'un stress immense, en un mot, divorcée.

 

J'ai reçu la bonne nouvelle par mail de la part de mon avocate peu de temps avant notre voyage à la Réunion.

 

Naïve, j'eus bien entendu espéré que la nouvelle du divorce additionnée au contexte très romantique d'un mariage d'amis puissent inspirer Quentin, qui faute d'aller jusqu'à l'achat d'une bague aurait pu se contenter d'une déclaration enflammée, mais ce genre de fantasmes ne se réalisent jamais.

Enfin, je ne sais pas si vous avez remarqué, hein; mais moi j'ai constaté que ça ne se réalise VRAIMENT jamais.

 

Aucun homme, même avec des indices très forts, même avec la réponse écrite dans un mail ou sur un petit mot plein de coeurs posé négligemment sur la table de la cuisine, ne pense à ces trucs romantiques nunuches si essentiels à notre bien-être et à notre épanouissement sentimental... Franchement, il y a des jours où je me demande à quoi ils servent, les mecs, dans le fond.

 

Pas à notre bonheur, visiblement...

Publié dans deuxième trimestre

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