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Négociation (flash-back)

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Du haut de mes dix ans, j'approche de papa, tout sourires, et tends une main ouverte vers lui.

_ "Dix francs*."

Il regarde ma main tendue puis moi.

_ "Pourquoi?

_ Pour que je t'aime!"

Il me balance un large sourire et tend une main vers moi, imitant mon geste.

_ "Cent francs.

_ Pourquoi? m'étonné-je.

_ Pour que je te supporte."

J'hésite une seconde puis...

_ "Je t'aime fois dix, on est quitte!"

Je tourne les talons en courant.

 

* Pour ceux qui l'ignorent, on parle ici de francs français, soit l'équivalent d'à peu près un euro cinquante.

Publié dans avant la grossesse

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Sud de la France, je t'aime

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Aujourd'hui, il a fait super beau. Grand soleil... petite brise tiède... ciel bleu... L'idéal, quoi.

Et je le sais parce que je l'ai vu à travers les carreaux des fenêtres que j'ai astiquées... J'y ai passé des heures. J'en ai mal aux bras et j'ai bousillé une éponge.

Le pire, c'est que j'ai pas fini la moitié des fenêtres de la maison, on en a trop...

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La réaction (flash-back)

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Je n'ai pas fait qu'envoyer un mail. J'ai aussi envoyé un sms qui le prévint que j'avais envoyé un mail, histoire de lui demander de le lire avant de se coucher.

Ensuite, je suis allée me mettre au lit, toujours aussi dépitée, et j'ai cherché le sommeil un bout de temps.

 

Mon portable a vibré et m'a tirée du sommeil.

C'était Sébastien. J'avais peur qu'il m'en veuille, pour ce mail, qu'il me fasse des reproches ou même qu'il me déteste. Mais je pris sur moi pour décrocher, encore à moitié endormie. Après tout, j'avais suivi le conseil de sa maman.

 

_ "Allô?

_ J'ai commencé à lire ton mail. Il est super long, j'arrive pas à le charger sur mon portable."

Tu m'étonnes...

_ "Je vais le lire en rentrant, promis. Mais je voulais quand même t'appeler, parce que j'ai lu le début... Je suis désolé, je voulais pas te faire de la peine, avec les fleurs.

_ C'est bon. On oublie les fleurs, soupirai-je. Je sais que tu voulais bien faire.

_ Des fois, j'ai des idées stupides. J'avais envie de te faire plaisir, j'ai pensé à des fleurs. J'ai même demandé à Jenn ta fleur préférée. C'est elle qui m'a dit pour l'orchidée.

_ C'est bien ma plante en pot préféré, oui."

J'eus une pensée amusée pour Jenn qui me connaissait décidément bien.

_ "Sauf que j'aurais sûrement bien plus apprécié le geste si tu me l'avais offerte pour une St Valentin après cinq ans de mariage... Pas en ce moment, alors que c'est la galère.

_ Désolé. C'était con.

_ Oublie ça. C'est rien de grave, après tout...

_ Pour Luc, je te jure qu'il est arrivé à l'improviste! Je lui avais dit que c'était ce soir, il est venu trop tôt. Il m'a appelé, il était devant le Mil Pau. Je lui ai dit de venir à la maison, j'allais pas le laisser attendre là-bas. Mais je lui ai dit que ça me soulait, que j'avais prévu de passer l'après-midi avec toi..."

Je poussai un soupir. Je pouvais parfaitement comprendre que tout cela n'ait pas été de son fait. Seulement, pour moi, ça avait été une accumulation de choses... et j'avais vraiment mal vécu la fin de la journée. Probablement que ça se serait mieux passé si je ne m'étais pas fait un film idiot au sujet de cette salopette, genre "il s'investit enfin!" alors qu'il voulait juste me faire plaisir, à moi, sans penser à rien d'autre, ni bébé ni avenir, en cédant à ce qu'il prenait pour un caprice ou un passe-temps très bizarre...

Probablement aussi que si j'avais été lucide, début novembre, j'aurais pu comprendre qu'entre ce qu'il y avait eu le trois et ce jour-là, il y avait plus d'un signe avant-coureur de la catastrophe... Sauf que je n'avais aucune envie d'être lucide, surtout pas avec lui.

_ "Tu rentres dans combien de temps? demandai-je en m'enfonçant dans l'oreiller.

_ Pas trop tard, promit-il. Je reste encore un peu et puis je rentre.

_ Te presse pas, chou. Amuse-toi. C'est ton anniversaire. On verra tout ça plus tard.

_ Je ne tarderai pas trop.

_ Comme tu veux. Je dors, de toute façon."

J'entendis des voix appeler après lui dans le combiné et nous raccrochâmes assez vite.

Quand il rentra enfin pour venir se coucher près de moi, je me blottissai contre lui et oubliai tout ce qui avait gâché ma journée. Des fleurs n'avaient aucune importance... Il était là, ça me suffisait.

 

Finalement, quand, en janvier, j'ai réitéré la "technique de l'e-mail coup de poing" pour essayer de faire passer le message, sa réaction, vous le savez puisque je l'ai déjà mis sur ce blog, fut complètement différente. En fait, j'ai même, de prime abord, été tentée de penser que c'était la réaction de quelqu'un d'autre...!

Le côté plusieurs personnalités, ça vous évoque un truc, à vous aussi...?

Attention, entendons-nous bien, je ne suis pas en train de dire qu'il est schizo ou qu'il se drogue, hein... Je dis juste que ça m'évoque vaguement un truc.

Dans ces mails, j'y disais la même chose que dans celui-ci: que je paniquais, que j'espérais le voir s'investir, que j'étais déçue, même parfois blessée, par son attitude...

En vérité, on pourrait même avoir envie de souligner que s'il avait vraiment tenu compte de ce mail de début novembre, dans lequel j'exprimais clairement mes angoisses majeures quant à l'avenir, et s'il avait changé, ne serait-ce qu'infimement son comportement, alors les mails de janvier n'auraient jamais vu le jour, il ne se serait jamais fâché et nous filerions toujours le parfait amour.

Bon, évidemment, ça veut dire qu'il aurait fallu faire des efforts.

Ce qu'il ne sait pas faire.

 

Il aurait aussi fallu pour cela qu'il soit capable de rester en couple plus de trois mois d'affilé sans se lasser de la fille en question. Il faut que je me fasse une raison, j'étais arrivée à date d'expiration (théorie de Kim).

La prochaine, ce sera la même. Je la plains déjà.

Publié dans premier trimestre

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Joyeux anniversaire! (flash-back)

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

From: Laura
To: Sebastien
Subject: Joyeux anniversaire
Date: Sat, 6 Nov 2010 22:41:55 +0000

Sébastien,

J'espère que tu t'es amusé à ton concert et que tu as eu plein de "joyeux anniversaire!" de la part de tout le monde.

Personnellement, j'aurais adoré te gâter et t'ensevelir sous une montagne de cadeaux, avec un bouquin de Ken Follet, un autre de Werber, des caleçons fluos, un paquet de nicorette pour la blague, une chemise que j'ai repéré dans la vitrine d'un magasin parisien, une cravate très mimi que j'ai vue chez Armani (même si j'ai en général horreur de ça), et plein d'autres idées que j'avais. Finalement, entre le manque de temps, le manque d'idées pour cacher tout ça jusqu'au jour J, et surtout le manque de sous, je me suis limitée à des places de concert qui, heureusement pour moi, sont arrivées à temps.

Oui, comme tu vois, j'avais vraiment une foule d'idées. Tu as le droit de les trouver nulles ou faciles, mais elles me sont venues au fur et à mesure, en te regardant au quotidien, et il me semble qu'elles t'auraient plu. Je ne mémorise pas tout non plus, je fais souvent des erreurs aussi. Peut-être que tu n'aurais pas aimé la couleur de la cravate ou la coupe de la chemise! Mais au moins mes idées de cadeaux ont-elles le mérite de correspondre à celui qui les aurait reçu, ou du moins à l'idée que j'ai de lui et à l'image qu'il s'acharne à renvoyer.

Je n'aime pas beaucoup parler de moi, surtout quand ça ne va pas, je le reconnais et je sais que tu n'aimes pas bcp ça. Désolée. Je suis comme ça. Je vais mal, je m'enferme dans une bulle de silence jusqu'à ce que j'arrive à ravaler mes larmes pour me remettre à parler, et ça me prend parfois un certain temps.
Je te l'ai déjà expliqué, plusieurs fois, mais comme beaucoup de ce que j'ai réussi à dire sur moi, tu n'as pas vraiment écouté, et si tu n'étais pas à ton concert, je sais que tu essaierais de m'obliger à te parler, avant de réaliser, frustré et en colère, que ça ne marche pas, et de partir de la maison furieux pour "te changer les idées parce que je suis chiante". Que veux-tu que je te dise? Quand je ne vais pas bien, je n'arrive pas à former des phrases cohérentes, je n'arrive même pas à savoir pourquoi je vais mal, je suis juste incapable de sortir de sous une couette. Tu prends ça pour une provocation, une façon de bouder ou je ne sais pas quoi, et j'ai beau te l'expliquer encore et encore, te répéter que tu n'y peux rien, tu t'entêtes à prendre la mouche.
Soit dit entre parenthèses, quand tu fais ça, quand tu te comportes comme ça alors que je ne te demande qu'un peu de temps et de silence, tu ne m'aides vraiment pas. Tu m'enfonces même face contre terre, et si c'était seulement possible, j'aimerais qu'on m'arrache le coeur et les entrailles à main nue. Parce que oui, ça me fait mal de constater que quand je suis simplement incapable de sortir du lit pour affronter l'extérieur, ça te met dans cet état, et je me sens coupable et minable de ne rien pouvoir changer... du coup, j'ai encore moins envie de sortir du lit...
Cercle vicieux. Cherche pas.

Quoi qu'il en soit, je te dis tout ça parce que ce n'est pas la seule chose que j'ai essayé de te dire.
Aujourd'hui, je voulais que tu viennes me réveiller pour passer du temps avec toi, pour discuter un peu, aussi. Je ne comprends pas pourquoi, visiblement, ça t'est passé au-dessus de la tête. Tu avais sûrement mille fois mieux à faire, comme dépenser de l'argent en fleurs.

Alors que je t'ai dit que je n'aimais pas ça.
Qu'en plus, je t'ai précisé que je ne voulais pas de surprise.
Et que tu sais que je suis dans le rouge financièrement.

Quel rapport? Ben c'est simple: une orchidée, qui dans deux semaines sera morte si je m'en occupe, coûte dans les 15 euros. C'est le prix d'un trajet Lille-Paris avec la carte 12-25. Trajet que je n'ai plus du tout les moyens de m'offrir. Je n'ai aucune idée de comment on va faire ce mois-ci pour se voir, parce que lundi matin, je m'en vais, et je ne reviens probablement pas avant le mois prochain... Eh oui, l'argent ne tombe pas du ciel, mon coeur, et j'attends un paiement de ma fac qui n'a pas pu être viré cette semaine à cause d'un pb de RIB.

Alors tu vois, quand je vois un énorme bouquet de lys surgir dans la chambre alors que je dors et que j'espérais vraiment une façon plus agréable d'être tirée du lit, que je te précise que je n'aime pas les fleurs et que tu trouves ENCORE moyen de me dire "attends 19h" pour que j'en reçoive une supplémentaire alors que tu aurais pu appeler pour annuler la livraison ou la mettre au nom de ta maman, je sais pas, un truc comme ça, ben ça fait partie de ces détails idiots mais tellement blessants qui me frustrent au point de me faire pleurer.

Figure-toi que, ce matin, quand tu as décrété que tu payais les vêtements pour bébé, j'ai pensé, aux anges, que tu commençais enfin à t'investir et à réaliser que ça coûtait cher. Vraiment! J'ai osé croire que tu allais comprendre que mon "caprice" dans un magasin pour enfant était tout sauf un caprice, qu'on allait en avoir BESOIN, que si j'achète autant à l'avance, c'est pour éviter de nous voir à découvert et surendettés à ne plus pouvoir habiller notre bébé, qu'à l'avenir, quand on aura tellement de mal à joindre les deux bouts et qu'on aura des dépenses plus impératives que les vêtements pour chérubin, on soit au moins tranquille de ce côté-là.
Mais ce soir, quand j'ai vu les fleurs, j'ai juste eu envie de m'effondrer en larmes, parce que ça veut dire que NON, tu ne réalises rien. Tu penses encore et toujours que quand j'achète un mini t-shirt, c'est pour moi que je le fais. Je ne dis pas que ça me coûte, que je le fais contre mon gré et sous la contrainte. Oui, ça me fait plaisir de craquer sur une salopette taille 6 mois! Comme ça m'aurait fait plaisir de m'offrir une nouvelle écharpe pour cet hiver au lieu de porter celle que j'ai depuis 3 ans... Mais je porte toujours la même écharpe pour la bonne et simple raison qu'entre les deux plaisirs que ça représente, j'opte pour celui qui sera utile. Pourtant, j'adorerais cette fichue nouvelle écharpe! Je dois juste choisir entre un plaisir égoïste et un investissement intelligent.
J'aimerais seulement que tu comprennes la moitié de ce que je te raconte... Mais tu ne le retiendras même pas, c'est couru d'avance.

Tu vois? C'est la raison exacte pour laquelle je ne voulais pas de père pour mon bébé. C'est malheureux à dire et ne viens pas me sortir que je te menace encore de partir, pcq ce n'est pas le cas. Mais je savais d'avance que j'allais galérer avec un bébé, étudiante sans diplôme ni revenus fixes. J'avais mon plan A, mon plan B et même un plan C. Non, ça ne me faisait pas peur de me retrouver comme ça, dépourvue de moyens et avec un enfant à charge. En fait, je l'attendais même avec impatience, ce jour où je pourrais commencer à paniquer pour mes factures!
Le problème, avec un homme, c'est que ça change complètement la donne. Finis les plans A, B ou C. Je n'avais vraiment pas du tout prévu qu'un jour, je pourrais finir par me marier. Evidemment, j'en rêvais, comme on rêve à un séjour dans un hôtel 5 étoiles aux Bahamas avec un cocktail de fruits exotiques...! Mais ça restait tellement improbable que ça avait carrément glissé dans la catégorie impossible.

La vérité, c'est que tout le monde te rabâche que faire un bébé toute seule c'est difficile, voir invivable, et qu'il faut un papa. Y a les pseudo-intellos qui s'imaginent hyper intéressants en t'expliquant que c'est pour sa construction psychologique et son équilibre sentimental à cause du complexe d'OEdipe; y a les terre-à-terres qui essaient de te faire paniquer en te parlant du coût de la vie qui augmente sans cesse et qu'un deuxième salaire, de nos jours, c'est indispensable; y a les baba-cool qui te parlent d'harmonie, de volonté cosmique de voir naître un bébé au sein d'un couple heureux pour concrétiser leur amour...
J'ai vraiment tout entendu, je t'assure. TOUT. Personne n'a réussi à me convaincre. Je savais qu'un homme, c'était tout sauf une solution. Je le SAVAIS. C'était pas un pressentiment ou une intuition, non. Je le savais, comme je sais que l'eau bout à 100°C à pression normale ou qu'on sait que la Terre est ronde.
Mais toi qui passes ton temps à dire que je suis défaitiste, laisse-moi te dire que j'ai la preuve du contraire: j'étais prête à remettre mon intime conviction en cause. Oui. J'avais envie de me mettre en question, de faire le tour de mes idées et de les bouleverser un peu pour toi... Les hommes ne sont peut-être pas si catastrophiques! Peut-être que c'est juste que je n'avais pas encore le bon devant moi!

Naïve, la fille...
A 12h40 dans la voiture, je te dis "il faudrait qu'on discute finance!". A 13h30, je tombe de sommeil en espérant que tu reviendras très vite me réveiller après cette "surprise" qui ne m'enchante pas franchement. A 17h30, j'ai droit à un réveil en fanfare avec des fleurs hors de prix et un "attends 19h" pour une deuxième couche. Je ne sais pas. Vraiment, je ne vois pas.
La conversation que je t'ai réclamée t'ennuie à ce point? Je peux comprendre, j'ai horreur de parler d'argent moi aussi. Mais il faudra bien l'avoir. Alors quoi? Regarder pour les vacances de Noël te soule parce que tu sais que tu m'auras plaquée d'ici là et tu n'oses juste pas me le dire? Vraiment, Seb, je ne sais pas, aide-moi. Qu'est-ce qui te coûte tant pour que tu choisisses de m'oublier dans mon lit toute la journée pour au finale m'envoyer un bouquet de "tu vois cet argent? tu l'auras pas!"...?

Tu aurais, au lieu de courir chez le fleuriste, écouté ce que j'avais à dire, tu saurais que j'ai une liste de plus de 2500 euros d'objets, vêtements et meubles INDISPENSABLES à bébé ET à la grossesse, qu'on va devoir acheter AVANT sa naissance. Parce qu'ensuite, il y a une liste encore plus fournie (et donc plus chère) d'autres trucs tout aussi indispensables mais un peu moins urgents qu'on peut se permettre de demander sous forme de liste de naissance. Ce qui inclut que ce qu'on ne nous offrira pas, il faudra l'acheter aussi...
"Mais oui, mais attends au moins d'être enceinte...!"
Non mais parce que tu t'imagines qu'une fois enceinte, avec mes stages à droite à gauche, le mariage, le logement, etc. on aura du temps pour y réfléchir? ou que j'aurais encore assez d'énergie pour courir dans des millions de boutiques alors qu'il faudra déjà investir le peu d'argent que j'ai dans des fringues pour femmes enceintes (parce que non, je ne vais pas sortir nue dehors sous prétexte que mes pantalons ne me vont plus, surtout en Russie), le suivi gynéco, les séances de préparation à l'accouchement...?
Redescends sur Terre, quoi! Zut! Je PREVOIS!! Je dis pas qu'il faut que tout soit là dans une semaine, je te dis qu'il va falloir prévoir de les avoir pour le jour J et que 2500 euros, ça ne se sort pas comme ça (surtout maintenant que j'ai bientôt vidé mes épargnes), et qu'acheter un petit peu au fur et à mesure des semaines qui passent, c'est encore la meilleure solution que j'ai.
Le bouquet de lys t'a coûté un thermomètre pour le bain, soit dit en passant...
Alors oui, ça m'enrage! C'est même pire, ça me donne l'impression d'être complètement désemparée et impuissante, d'être victime de la vie que je suis en train de choisir et, à part pleurer à chaudes larmes, je n'arrive plus à rien... Je SAIS que je n'ai rien à te dire, que c'est TON argent que TU as gagné, mais enfin...!
Qu'est-ce que tu ne comprends pas? Pourquoi, quoi que je dise, tu n'écoutes rien?

Je suis paniquée, ok?
Je vais me marier à un type que je connais à peine, je vais peut-être même tomber enceinte! Mon corps va changer, je vais devoir faire encore plus attention à moi, à ce que je mange, à comment je vis, je sais que je vais avoir peur des fausses-couches, de l'hypertension, des problèmes de décollement du placenta, ou même qu'il s'étrangle avec son cordon, tout ça en ressemblant de plus en plus à une baleine, je vais me taper une dépression, je vais perdre mes cheveux par touffes à cause des carences en minéraux, probablement développer un début d'ostéoporose et de scoliose, et puis ensuite, je vais accoucher. Rien ne me dit que ça se passera bien, que je ne ferais pas d'hémorragie, qu'il ne sera pas mort-né, qu'il sera bien formé et en pleine forme, que je ne vais pas claquer d'une éclampsie, que je produirais assez de lait ou qu'il en boira en quantité suffisante, qu'on ne va pas le retrouver mort un matin à cause de cette fichue mort subite du nourrisson... Je peux continuer comme ça longtemps, tu sais. Y a un an, mon petit frère a reçu un coup de fil des parents d'un ami: il a été fauché par une voiture qui sortait de boite de nuit et il est mort sur le coup, il avait 20 ans. Tu sais quoi? On n'arrête jamais d'être parent. Je ne prendrais JAMAIS PLUS de vacances. Si je vais à la plage, j'aurai peur qu'il se noie ou qu'il avale du sable ou qu'il prenne une insolation ou un simple coup de soleil. Si on va skier, je passerai mon temps à vérifier qu'il a assez chaud, je m'inquiéterai de le voir tomber dans la neige ou qu'il se casse une jambe en fonçant dans un arbre avec sa luge. Je ne sais même pas où je vais vivre! Je ne suis même pas sûre qu'on aura une chambre pour lui, qu'il pourra dormir bien au chaud et confortablement dans sa petite chambre, je ne sais d'ailleurs pas où je dormirai lundi soir! Alors bon sang, je suis terrifiée. Je suis terrifiée par tellement de choses et, en même temps, je ne peux pas y renoncer, parce que c'est vraiment cette vie-là que je veux.

Et je te vois agir et tu cours dans tous les sens, à rejoindre tes amis dès que possible, à boire autant que faire se peut, à fumer cigarette sur cigarette, comme si tes minutes étaient comptées. C'est vraiment l'impression que tu donnes: tu joues contre la montre, Seb. Vite, vite, avant qu'il soit trop tard, avant que tu sois "marié" et "papa", à croire que pour toi, ça veut dire mort. Oui, tu fais bien d'en profiter, mais ce n'est pas vraiment ce genre d'attitude que je m'attendais à constater. J'ai l'impression que je suis la seule à être pressée de découvrir cette nouvelle vie de famille, ce nouvel équilibre, que si je te le demande, tu vas me dire que tu changeras "parce qu'il le faut bien", mais qu'au fond, tu serais volontiers resté là où tu es.
J'ai mal au coeur d'y penser, mais je ne peux pas m'en empêcher, je crois, Sébastien, que tu n'es pas prêt.
Ni pour le mariage, ni pour les enfants.

Quoi, c'est une mode?
Tu as vu Axel se marier, Johan et Jérémy devenir papa, alors tu te dis que c'est ton tour? Demande-le-toi sérieusement, prends 5 secondes pour y réfléchir. Je ne te demande même pas de me répondre, mais considère tout ça avec un peu de recul.
Que veux-tu que j'en pense, après tout?

Je n'ai pas du tout envie de passer pour la nana maniaque, manipulatrice et hyper contrôlante qu'au fond, je suis peut-être. J'ai envie que tu aies tes soirées à toi, loin de moi, que tu continues à voir tes amis, à t'amuser et je n'ai pas l'intention de t'en empêcher. Mais j'aimerais encore plus que le peu de temps qu'on passe ensemble, tu essaies de comprendre que j'ai envie d'avancer, que te regarder écouter de la musique à fond devant ton écran d'ordi me donne l'impression d'être inutile, voire transparente, et je me demande ce que je fais là avec toi. On peut apprendre le piano! On peut se renseigner pour les invitations du mariage. On peut guetter les soldes et les réductions dans les magasins et sur les sites internet des marques de biberons, prendre rendez-vous avec une banque pour ouvrir un compte commun, joindre ENFIN le padre Chaboteau, s'amuser à improviser une recette de wok avec des champignons noirs et des calamars, visiter des maisons sur Liège ou contacter des agences immobilières pour avoir une meilleure idée du marché actuel, investir dans un matelas gonflable, faire la folie de s'offrir une autre parure de lit...! Des dizaines de trucs, mais rien ne te vient à l'esprit... C'est toujours remis à plus tard. Il n'y a qu'à voir l'attitude que tu as eu vendredi concernant notre passage au centre pastoral: il a fallu que j'insiste comme pas possible pour que tu acceptes d'y aller, on y a passé 10 minutes...! Et paradoxalement, téléphoner à tes amis au volant ne saurait pas attendre 5 minutes.
Que veux-tu que j'y comprenne, sincèrement?

Tu veux que je te dise? Ce matin, quand je suis venue te réveiller pour te faire un câlin, je n'avais pas franchement envie de sexe. Je voulais juste un câlin, un simple câlin où j'aurais pu trembloter de froid contre toi qui es toujours tellement chaud. Mais tu as eu ce que tu voulais. Je ne suis pas en train de dire que je n'ai pas aimé ou que ça m'a déplu, mais si j'avais eu à choisir, je n'aurais pas opté pour une partie de jambes en l'air. En revanche, cette après-midi, quand tu n'es pas venu me réveiller, j'ai entrouvert les yeux à un moment et j'ai vraiment eu envie que tu te dépêches de me rejoindre pour te serrer fort contre moi. Tu le savais, je te l'avais dit avant de m'endormir. Mais bizarrement, je n'ai pas assez d'intérêt pour toi quand tu n'en as pas envie. Et ça aussi, ça me donne envie de vider une usine de kleenex, mon coeur.

J'ai encore plein de choses à dire et sur lesquels j'aimerais être "chiante", mais je tombe de sommeil et tu ne liras probablement pas jusqu'au bout ce mail en le trouvant trop long, alors j'abandonne... Bonne nuit.

Publié dans premier trimestre

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27 ans, la suite (flash-back)

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Samedi 6 novembre 2010.

 

J'ouvris les yeux très tôt. Le réveil que Jenn avait réglé pour prendre son train de retour sur Liège tôt dans la matinée n'avait pas sonné, ce qui était une preuve qu'il devait être maximum sept heures.

Je décidai de me lever du lit pour ne pas la réveiller en me retournant sans fin pendant des heures. Je ne savais pas si Sébastien était rentré et une petite partie de moi commençait à s'inquiéter. Je descendis donc au rez-de-chaussée en faisant le moins de bruit possible. La camionette du père de Séb n'était toujours pas revenue.

Après avoir passé mon visage décomposé par la fatigue sous l'eau froide, je m'aventurai à pousser la porte close du bureau. Un sourire attendri naquit sur mes lèvres.

Mon fiancé était endormi sur un miniscule matelas gonflable, une couette jusqu'au cou. Il était irrésistible, en tas de muscles inoffensif qui ne se doute pas de ce qui l'attend, à savoir moi.

Je m'approchais et le réveillais doucement.

Je m'étais attendu à ce qu'il grogne et me le reproche, mais pas du tout. Il ouvrit les yeux et me fit un sourire avant de s'étirer de tout son long.

_ "Il est quelle heure?

_ Tôt, je crois. Jenn dort encore."

Je me glissai contre lui.

_ "Tu me fais une petite place?"

Il était brûlant, ce qui contrastait curieusement avec le carrelage glacé contre lequel la moitié de mon corps se trouva allongé.

_ "Désolée de te réveiller..."

En fait, pas du tout, mais c'était par politesse. Je calai mon nez dans son cou.

_ "Joyeux anniversaire, mon amour."

Il m'offrit un joli sourire à fossette en tournant la tête vers moi.

_ "C'est pas encore aujourd'hui.

_ C'est tout le week-end. Je vais te le répéter jusqu'à dimanche... Après, tu seras juste vieux et bon pour attendre encore un an avant de faire la fête.

_ Vous êtes bien rentrée, avec Jenn?

_ Oui. Et toi? Tu es resté encore longtemps, après notre départ?

_ Non, pas trop. En plus, Luc avait de la route pour rentrer, après."

Je me pressai contre lui en sentant ses doigts courir sur mes reins.

_ "C'est vrai. Il ne voulait pas dormir ici, plutôt?

_ Non, il a préféré rentrer."

Fatiguée du carrelage, je décidai de grimper sur lui à califourchon.

_ "C'est glacé, par terre. Le matelas est trop petit, soupirai-je.

_ Retourne en haut te coucher.

_ J'ai envie d'être avec toi, fis-je."

Je m'allongeai donc contre lui, tranquillement.

_ "Tu vas passer plus de temps avec moi, aujourd'hui? Ou tu as encore plein de choses à organiser au Mil?

_ Non, tout est là-bas. J'irai dans la soirée, mais je suis là tout l'après-midi."

Je ronronnai de plaisir à cette idée. Ou alors c'était parce qu'il promenait sa main sous mon haut de pyjama.

_ "Tu vas être rien qu'à moi pendant tout plein d'heures? souris-je en l'embrassant."

Il approuva, toujours souriant.

_ "Tu ne m'en voudras pas si je ne viens pas ce soir? Je n'ai pas très envie d'être toute seule dans mon coin à respirer de la fumée de cigarette. Tu sais que sortir tard, ce n'est pas mon truc.

_ Tu ne veux vraiment pas venir?

_ Je vais vite en avoir marre et tu seras obligé de me ramener ici et de quitter le Mil Pau le temps de faire l'aller-retour. J'ai pas envie de te gâcher la soirée..."

Je le laissai m'enlever mon haut de pyjama et baisser mon pantalon.

_ "Ok. Tu vas passer la soirée ici, alors.

_ Je serai déjà couchée quand tu reviendras, approuvai-je en me redressant tandis que mon pantalon atterrissait sur le carrelage."

Quelques instants plus tard, nous nous lancions doucement dans une danse qui faisait onduler mes hanches d'un rythme lent qui rappelait celui des vagues sur la plage.

Vous avez déjà eu cette impression que vous faites un mouvement que vous ne connaissez même pas? Je me voyais bouger, mais je n'avais aucune idée de comment je m'y prenais. C'était juste... instinctif, je suppose. Le cerveau reptilien est plein de ressources, en fait.

Après quoi, bon... on n'allait pas s'endormir là, quand même. Donc on est passé à la vitesse supérieure et le canapé a été témoin d'un tas de trucs que je n'ai aucune intention de vous raconter.

 

Lorsqu'on a arrêté de jouer au bilboquet, j'étais pressée de prendre une bonne douche et de me laver les dents parce que j'avais dans la bouche un goût dégoûtant (non, je ne préciserai pas d'où il venait). Je pris toutefois le temps de me blottir dans les bras de mon fiancé épuisé en souriant.

_ "Joyeux anniversaire, mon trésor, ronronnai-je.

_ Je crois qu'on m'avait jamais offert un cadeau comme ça. Tu me réveilles quand tu veux."

J'éclatai de rire.

_ "L'an prochain, j'oublierai les places de concert, alors.

_ T'as assuré, pour les places.

_ Merci. Je suis contente que ça te fasse plaisir. Mais tu sais, si tu préfères aller écouter quelqu'un d'autre ou à une autre date... il y a une assurance annulation.

_ C'est parfait comme c'est.

_ J'espère que tu t'amuseras.

_ Tu ne viens pas les voir avec moi?

_ Je pense que tu en profiterais mieux avec un pote... Et puis, je ne suis pas sûre d'être là."

Je l'embrassai tendrement.

_ "Je vais à la douche. Tu veux venir?

_ Commence, je te rejoindrai."

Comme d'habitude, songeai-je avec un sourire.

 

Nous décidâmes d'aller en France du côté de St Amand avec Jenn qui, avant de prendre son train (de toute manière, elle venait déjà de louper le premier), voulait retirer de l'argent depuis un distributeur français.

Quête vaine: il y avait toutes les banques sauf la sienne en ville.

J'avisai un magasin de vêtements pour bébé et sautillai allégrement jusqu'à son seuil.

_ "Tu vas encore dépenser des sous si tu entres là-dedans, souligna Sébastien.

_ Pas si Jenn me surveille...! Je regarde, juste pour me faire plaisir et imaginer que j'achète tout!"

Il céda en nous donnant cinq minutes, le temps de fumer une cigarette devant la boutique. Je me précipitai vers les rayons pour bébé de moins d'un an et repérai une adorable salopette en jean.

_ "Regarde! Elle est trop beeeeeelle!"

Jenn approuva d'un large sourire.

_ "Maintenant, repose-la, sauf si tu veux creuser ton découvert.

_ Rabajoise..."

Je continuai mon exploration des rayonnages en me sentant vraiment pressée d'être enceinte (ce que j'étais déjà mais je ne le savais point). Sébastien nous rejoignit après avoir fini de fumer.

_ "Alors?"

Je me tournai vers lui, comme s'il était un gong qui venait de sonner la fin des réjouissances.

_ "C'est bon, on peut y aller, admis-je en faisant un pas vers la sortie.

_ Comme ça? Sans rien prendre? s'étonna-t-il."

Je fus très étonnée de la question. Probablement que Sébastien ne connaissait pas le sens du mot raisonnable.

_ "Pas de dépense, on a dit.

_ C'est bon, allez... Je le paie."

Jenn sauta sur l'occasion.

_ "Non, je le paie avec ma carte, comme ça je te rembourse le restau d'hier et plus besoin de chercher une banque pour tirer du liquide!"

Ils tombèrent d'accord et se tournèrent vers moi.

_ "Alors, tu prends quoi?"

Mon petit coeur fit des bons de joie. Je retournai prendre la jolie salopette en jean et la montrai à Sébastien en souriant.

_ "Regarde comme c'est trop craquant! Tu imagines notre bébé là-dedans?! En plus, le jean c'est neutre. Si c'est une fille, on lui mettra un t-shirt rose dessous."

Sans faire de commentaires, il hocha la tête et je ressortis du magasin avec un petit sac à la main qui contenait la salopette en question. J'étais aux anges.

C'était la première fois depuis que nous sortions ensemble qu'il "investissait" dans des affaires pour bébé. J'avais payé l'entièreté de la garde-robe de notre potentiel futur enfant jusqu'à ce jour, et j'avais l'impression que... ça y était: pour lui aussi, c'était concret. Pour lui aussi, ça allait vraiment arriver.

 

Après que Jenn eut pris son train, je retournai dans la chambre et m'effondrai sur le lit, épuisée d'avoir si peu dormi. Il me promit de me réveiller vite et quitta la maison pour faire une course.

Sauf qu'en fait, il ne me réveilla pas vite.

 

La nuit tombait déjà et j'avais passé mon après-midi à dormir quand il entra dans la chambre avec un énorme bouquet de fleurs.

Elles étaient magnifiques. Je suppose que dans toute autre circonstance, j'aurais pu apprécier pleinement le geste sans me sentir brusquement envahie par un sentiment de désespoir qui n'avait rien à faire là.

Le bouquet était immense, il devait être hors de prix... Tout cet argent jeté par la fenêtre pour des fleurs coupées qui allaient fâner dans une semaine... Tout ça pour moi, en plus. C'était un geste probablement touchant... mais foutrement idiot.

À l'instant où je les aperçus, j'eus envie de les voir se transformer en confettis que j'aurais pu lui jeter à la figure.

 

Lorsque je descendis au bureau, je le trouvai en compagnie de Luc. J'en déduisis que je n'allais pas l'avoir "rien que pour moi" quelques heures. Sébastien m'expliqua qu'il n'y pouvait rien, Luc était arrivé dans l'après-midi et il ne pouvait pas le mettre à la porte alors qu'il faisait toute cette route pour son anniversaire.

Il finit par me laisser pour la soirée, comme prévu, et me prévint de guetter dix-neuf heures.

À dix-neuf heures, j'étais seule à la maison avec les parents de Sébastien et une jeune femme toqua à la porte de la cuisine. J'allais lui ouvrir et elle me tendit une magnifique orchidée en pot.

Bon, ce n'était pas une fleur coupée et, en plus, j'adore les orchidées.

Mais je venais de lui dire que je ne comprenais pas qu'il dépense de l'argent pour des fleurs et... il m'en offrait une autre?! J'étais anéantie.

_ "Bon. Une autre fleur. Merci.

_ De rien, sourit poliment la jeune femme avant de repartir."

Je posai le pot sur la table de la salle à manger sous le regard inquiet de mes beaux-parents, poussai un soupir frustré et retournai m'installer devant l'ordinateur. J'envisageai de passer mes nerfs en surfant sur les sites de petites annonces immobilières.

Renée et Jacques vinrent me tenir compagnie.

_ "Tu n'aimes pas la fleur? demanda gentiment Renée.

_ Oh, elle est très jolie, répondis-je, légèrement amère.

_ Oui, c'est une belle plante.

_ Il sait que je n'ai pas la main verte, je le lui ai déjà dit. Plusieurs fois. C'est vraiment idiot de sa part de m'offrir une fleur que je vais tuer en trois jours! expliquai-je soudain."

En fait, j'avais juste envie de pleurer de frustration et de colère. Je ne l'avais pas vu de la journée, il allait passer la soirée sans moi, et il me laissait, pour me consoler, des fleurs hors de prix qui coûtaient dix adorables salopettes pour bébé! Bon sang, mais qu'est-ce que je lui avais fait?

Renée essaya de m'apaiser.

_ "Il pensait bien faire.

_ Oui, je sais... C'est un très gentil geste, les fleurs sont superbes! Mais pour le prix du bouquet, je pouvais faire un aller-retour jusqu'à Paris. Je vais devoir me serrer la ceinture tout le mois parce que je n'ai plus un seul sou sur mon compte et il achète des fleurs qui seront fichues dans dix jours! Je ne comprends pas cette attitude...

_ Ah, ça. C'est parce qu'il n'a jamais su ce que c'était que de manquer d'argent, fit Renée. Il a été pourri gâté, tu sais. On l'a élevé comme ça, avec Jacques. Il n'a jamais manqué de rien. Gérer des comptes, il n'a jamais fait.

_ C'est vrai, admit Jacques. Il ne se rend pas compte, c'est comme ça.

_ Mais... il dit qu'il veut une vie de famille... Il y a des priorités pour ça, non? Voir sa fiancée quand on veut construire un couple, c'est logique, non? Un billet de train plutôt que des fleurs...?"

Renée opina du chef.

_ "Pour ça, il faut communiquer. Tu dois lui dire ce que tu ressens et que tu veux qu'il fasse un effort dans son attitude, sinon il ne le fera pas tout seul, hein. Si tu ne lui exprimes pas ce que tu ressens, il ne va pas chercher, il ne devinera pas. J'ai toujours cherché à l'élever comme ça - et je pense que j'ai réussi - de toujours partager, toujours échanger. C'est un garçon qui sait écouter. Il va comprendre si tu lui expliques ton point de vue."

J'approuvai sa suggestion.

Et envoyai un e-mail à mon fiancé.

Publié dans premier trimestre

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27 ans (flash-back)

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Vendredi 5 novembre 2010, Belgique.

 

Sébastien organisait l'événement depuis des semaines. Je l'avais vu courir toute la journée pour que tout soit prêt à temps au Mil Pau où Yves devait donner un concert.

Ce week-end-là était inscrit en grosses lettres rouges dans mon agenda. C'était l'anniversaire de mon fiancé.

Et je n'avais jamais vu personne fêter l'aboutissement d'une année à vieillir avec autant d'excès. J'en étais aussi fascinée et émerveillée que, en un sens, jalouse.

 

Jenn devait arriver à la gare de Tournai dans la soirée.

Evidemment, je soupçonnais très fortement Séb de ne l'avoir invitée que pour me tenir compagnie et ne pas m'entendre dire que j'avais passé la soirée toute seule, mais il protesta vivement en soutenant qu'il serait très heureux de la voir.

 

Le train de Jenn fut ralenti quelques blaides paumés belges avant d'arriver pour cause de feuilles glissantes sur les voies (les belges SNCB ont beaucoup d'imagination en excuses invraisemblables) et quand je reçus un sms qui m'apprenait qu'un escargot venait de dépasser son wagon, Sébastien, pressé d'aller au Mil Pau, me laissa les clés de la voiture avant de grimper dans celle de Luc qui nous avait suivi.

Je restai donc toute seule pendant trente bonnes minutes à attendre Jennifer.

Lorsqu'elle arriva, je lui fis un topo de la situation et elle prit le volant pour que nous retournions à Laplaigne.

 

Nous dévorâmes un bâton de Galler puis Jenn tenta de me maquiller avec un peu de poudre sur les yeux et je fourrais dans mon sac à main le cadeau d'anniversaire de Sébastien. Un cadeau vraiment très léger.

 

Arrivées au Mil Pau à vingt-deux heures passées, Sébastien nous apprit que Yves avait fini son concert. Déception oblige, je grommelai d'être obligée de respirer une fumée de cigarette plus dense que de la barbe à papa pour rien...

 

_ "Au fait, j'ai un cadeau d'anniversaire pour toi. Tu sais, celui qui est arrivé par recommandé..."

Sébastien me regarda avec curiosité.

_ "Qu'est-ce que c'est?

_ A ton avis, quel genre de cadeau reçoit-on dans une enveloppe?"

Il haussa les épaules.

Je lui tendis alors l'enveloppe blanche qui contenait ledit cadeau.

_ "Joyeux anniversaire, mon coeur."

Il ouvrit l'enveloppe et sortit deux billets de concert pour Ben Mazué.

_ "Génial! lâcha-t-il. C'est trop cool.

_ Je ne savais pas si tu l'aimais au point de le voir en concert..."

J'avais pris un risque, mais visiblement, j'étais tombée juste. Il hocha la tête.

_ "Mais si! C'est super."

Il détailla le deuxième billet.

_ "Il y en a deux?

_ Pour que tu y ailles avec un pote à toi, approuvai-je. C'est triste d'aller à un concert tout seul."

Il sembla ravi et regarda dans l'enveloppe à nouveau. Il restait deux autres billets.

_ "Mais combien t'en as pris?"

Il s'arrêta net en constatant qu'il s'agissait d'un autre concert.

_ "Les ogres de Barback? C'est un concert des orges?"

J'opinai en souriant. Sur celui-là, j'avais pas pris de risque. Je savais qu'il adorerait.

_ "Tu es la fiancée la plus géniale du monde, tu sais?"

J'eus droit à un bisou et un câlin, et même à un compliment sur le fait que la poudre de Jenn m'allait bien, puis il s'éloigna pour montrer à d'autres le cadeau d'anniversaire qu'il avait dans les mains.

Je me tournai vers Jenn.

_ "Bon, ben visiblement, il aime.

_ C'est bien! s'enthousiasma-t-elle.

_ Je me suis ruinée avec ce cadeau, soupirai-je. J'ai pris une assurance annulation, au cas où..."

Elle me tapota l'épaule.

_ "Tu n'auras pas besoin de t'en servir, on dirait.

_ Ouais. On dirait. J'hésitais entre ça et une partie de jambes en l'air.

_ Tu peux encore lui proposer la deuxième option.

_ Comme si j'avais besoin de lui proposer.

_ Evite juste la salle de bain quand je suis à côté..."

J'éclatai de rire au souvenir de l'anecdote. Je repérai Luc à côté de la cheminée qui semblait se demander ce qu'il faisait là.

_ "Luc! Tu es tout seul?"

Il haussa les épaules en approuvant puis s'approcha de nous.

_ "Jenn, c'est Luc, un pote de Séb qui était au Liban avec lui. Luc... voici la fille qu'on est allée chercher à la gare.

_ Salut!"

Je commençais sérieusement à suffoquer.

_ "J'ai envie de sortir prendre l'air. J'en peux plus, toute cette fumée...!

_ Non mais il va encore y avoir un concert, là? demanda Jenn.

_ Non, on l'a loupé.

_ Alors pourquoi on reste?

_ Pour faire plaisir à mon fiancé?

_ Attend... y a plus rien, là?"

Je secouai la tête par la négative. Luc et Jenn m'accompagnèrent à l'extérieur.

_ "Enfin un peu d'air!

_ Donc là, on est dans un bar enfumé pour... rien? reprit Jenn.

_ Non.

_ Et y a même pas moyen de danser?

_ Entre le manque de musique et le manque de place? Non.

_ On va aller dans un endroit où il y a plu d'ambiance, alors?

_ Je crois pas, non.

_ Mais c'est quoi cette fête qui finit avant de commencer?! Je me suis tapé trois heures de train et une course avec un escargot estropié pour ça?!"

Je haussai les épaules.

_ "Je le crains. Dis-toi que tu es là pour me soutenir dans mon malheur, tel est ton rôle de demoiselle d'honneur.

_ Il est où, ton mec? J'ai deux mots à lui dire!"

Justement, Sébastien sortit du bar pour venir à notre rencontre.

_ "Séb, faut qu'on parle! lança-t-elle. Quand on me dit qu'on fait la fête dans un bar, moi, je pense le Carré, à Liège. Le Carré où rien ne commence avant vingt-trois heures minimum et où on peut danser n'importe comment jusqu'à cinq heures du matin. Tu saisis?

_ T'es pas à Liège, là.

_ Ouais, j'avais remarqué!"

J'adore Jenn. Elle a toujours une façon hyper directe de dire les choses et, le pire, c'est que tout le monde trouve que c'est normal. Jenn a une aura magique qui perturbe les cerveaux, à mon avis.

_ "Bon, vous voulez faire quoi, les filles?"

J'eus l'impression qu'il nous posait la question à cause du mécontentement de Jenn. Du coup, une pensée me traversa que je n'appréciai pas du tout: si j'avais été toute seule, jamais il ne s'en serait soucié.

_ "Ben, on commence à avoir faim, mine de rien, poursuivit Jenn. Enfin, moi, le soir, ça va, je ne mange pas beaucoup et il y avait du chocolat chez toi.

_ Perso, je rentrerai volontiers à la maison me trouver un truc à avaler, intervins-je. Luc, tu as mangé, toi?

_ Non."

Sébastien, pris au dépourvu, nous demanda ce que nous voulions manger. Tandis que Jenn et moi y réfléchissions à voix haute, il s'éloigna pour saluer deux amis à lui que je n'avais jamais vus.

_ "C'est quoi, cette robe, par ces températures? lâcha Jenn à voix basse en apercevant la nana en talon haut à qui Sébastien parlait."

Je me tournai pour la détailler.

_ "Je crois que je n'oserai jamais m'habiller comme ça... même si on me payait... En même temps, elle peut se le permettre...

_ Clair, avec un corps pareil...! Tu m'étonnes que ton mec vienne d'oublier notre existence."

Je pouffai.

_ "Merci, Jenn. J'avais hyper envie d'entendre ça.

_ Attend, si ça se peut, c'est une copine à lui qu'il a rencontrée en club... Tu sais pas.

_ Et après? Elle fait la roue au moment de l'orgasme? grommelai-je."

Là, Luc piqua un fou-rire et tandis que je me tournai vers lui en affichant mon visage le plus innocent, une voix aiguë m'interpela.

_ "Alors c'est toi, la future mariée?!"

Je me tournai vers la nana qui me faisait un super grand sourire en me détaillant de la tête aux pieds.

_ "Oui, c'est moi, Laura... Et Jenn, ma future demoiselle d'honneur.

_ Je suis Angélique, une amie de Séb. Tu as les cheveux plutôt longs, non?"

Je les avais vaguement relevés en les coinçant dans mon élastique noir. Je portai une main inquiète à mes cheveux en vrac, méfiante.

_ "Euh... Oui, pourquoi?

_ Tu prévois quelle coiffure pour le mariage?

_ Oh."

J'inspirai en détachant mes cheveux, amusée de la question.

_ "En fait, je pensais à une coiffure relevée, genre chignon, et très tirée en arrière pour dégager le visage...

_ C'est ce que j'ai fait, un chignon, approuva-t-elle. Les coiffeurs mettent tellement de laques que tu es obligée de tout couper pour le défaire, à la fin. J'ai lavé mais rien n'y a fait, donc maintenant... Voilà."

Elle passa une main dans les mèches qui encadraient joliment son visage.

_ "J'ai coupé facilement vingt centimètres."

Je devais avoir une mine horrifiée quand j'ai rattaché mes cheveux en vitesse.

_ "Couper...? Mes cheveux...?

_ Ils sont bien longs, les tiens. C'est bien."

Pas hyper rassurant...

Sébastien arriva à notre niveau avec Axel, qui se présenta, et Jenn et moi proposâmes de nous remplir l'estomac tous ensemble.

Nous optâmes pour un asiatique où le dîner fut agréablement animé. Le moins que je puisse en dire, c'est que nous passâmes un très bon moment.

 

Extraits.

 

_ "Sébastien, pour ta voiture, faut que je te dise... J'ai légèrement éraflé l'aile avant, prévint Jenn.

_ Eraflé? Tu l'as défoncée sa mère, ouais! enchéris-je.

_ Les filles, je vous promets, si ma voiture est...!"

Nous éclatâmes de rire.

_ "On te charie, chou.

_ Ouais, ouais. J'irai quand même vérifier..."

 

_ "Mon coeur, il y a un léger détail que tu n'as pas dû saisir. Ce qui se passe dans mon lit reste dans mon lit. Ok?

_ On est entre potes...! dédramatisa Sébastien.

_ Ne raconte pas notre vie sexuelle à tout le monde, prévins-je.

_ Non mais tu comprends pas? Ce qui se passe dans son lit reste... dans son lit! approuva Axel, joyeux, en provoquant le fou-rire de tout le monde."

Et aujourd'hui, tu vois ce que c'est, de voir notre vie sexuelle racontée à tout le monde, coeur? Ah mais oui... si ça vient de moi, c'est pas pareil, c'est mal...!

 

Ensuite, nous retournâmes au Mil où Jenn et moi quittâmes tout le monde pour rentrer avec la voiture de Sébastien à Laplaigne, Luc promettant de le ramener à la fin de la soirée. Ce ne fut pas sans que Séb tourne autour de sa voiture pour s'assurer que nous ne l'avions pas écorchée.

En rentrant, nous prîmes nos douches, surfâmes sur internet, câlinâmes les lapines et discutâmes longuement avant de nous endormir. Jenn devait dormir avec moi dans la chambre de Séb et il dormirait à son retour dans le bureau.

Nous ne dormions pas encore lorsque j'entendis le papa de Sébastien démarrer sa camionette pour aller "s'occuper du cochon" vers deux heures du matin et que je lui fis un petit signe de la main par la fenêtre auquel il répondit en souriant.

_ "J'adore ma future belle-famille. Les parents de Séb sont extras.

_ Tant mieux, alors."

Publié dans premier trimestre

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Gremlins

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

J'ai complètement oublié de vous communiquer une info hyper passionnante.

Figurez-vous que les gremlins peuvent être DOMESTIQUES...!!!

 

Si, si, je vous jure.

Même que Jenn, elle en a un dans son jardin.

 

Hein que vous êtes heureux de lire mon blog pour avoir des infos pareilles?!

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La surprise de la soirée

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Vous ne devinerez jamais qui j'ai eu au téléphone hier.

 

La maman de Sébastien!

Elle m'a gentiment appelée pour prendre de mes nouvelles et de celles du bébé.

 

Et comme j'ai manqué son appel vers 18h, je l'ai rappelée vers 20h30.

 

Bref. Sympathique, comme toujours.

Et là, en pleine conversation, j'entends:

_ "Eh bien, j'espère que la grossesse va continuer à bien se dérouler, et puis après... on avisera ce qu'il y a de mieux pour la suite."

Alors moi, mine de rien (genre j'ai pas relevé), je poursuis sur ma lancée:

_ "Oh, merci, rassurez-vous, la grossesse va bien se finir."

Et, évidemment, je n'ai surtout pas demandé mais qu'est-ce que vous entendez par "on avisera ce qu'il y a de mieux pour la suite"???!!?

Même si j'en mourais d'envie.

J'avais pas envie que ça jette un froid et puis j'étais crevée, pas du tout d'humeur pour une conversation dans le genre "tiens, il se réveille et veut réclamer bébé?"...

Donc en fait, si ça se peut, c'était dit sans arrière-pensée de sa part, et ça voulait seulement dire "nous aviserons s'il est judicieux de notre part de continuer à te voir, toi et bébé que Séb ne veut pas avoir dans les pattes, dans le dos de notre fils", par exemple.

Mais il se peut aussi que ça veuille dire qu'ils ont enfin discuté avec le fils en question de ce qu'il comptait faire au sujet de bébé et qu'ils soient du coup au courant du dernier revirement de situation en date concernant la position de Séb sur le sujet qui veut... quoi, déjà? une garde exclusive, c'est ça?

 

Vu les casseroles que j'ai sur lui, il devrait plutôt s'estimer heureux que je ne demande pas à... Oups, désolée. Je peux pas vous dire ce que je prévois, c'est confidentiel...

Croyez-moi, ça en vaudrait le détour.

Perso, la seule chose à laquelle je tiens, désormais, c'est... la paix! Qu'il signe les papiers du divorce sans faire d'histoire et disparaisse de ma vie et de celle de mon bébé jusqu'à la fin des temps et je serai la maman la plus heureuse du monde...

Qu'il envisage autre chose et je réduis sa vie à un petit tas de poussière compacte...

 

Enfin, je dis ça, je dis rien.

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Tuer pour une place en crèche

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Début mars, j'avais pris rendez-vous dans l'une des huit crèches de Gap pour une pré-inscription, parce qu'on m'avait dit qu'il fallait s'y prendre hyper à l'avance.

 

En fait, je ne suis pas ravie de devoir envisager ce mode de garde...

J'avais plutôt imaginé que je resterai à m'occuper de mon bébé jusqu'à ses un an, préparant amoureusement chaque soir le dîner que mon mari aurait été heureux de partagar avec nous en rentrant du travail, tandis que j'aurais occupé les heures de sieste de bébé à tenir la maison et à réviser des cours. Bon, évidemment, ça, c'était avant.

 

Du coup, vu que j'ai déjà quelques propositions de travail pour septembre et qu'il va bien falloir que je laisse bébé pour aller gagner de quoi lui offrir un toit et des petits pots, j'ai décidé de l'inscrire en crèche.

 

Alors, la bonne nouvelle, c'est que quand tu t'inscris dans une crèche municipale, tu es d'office inscrit dans toutes les crèches municipales de la ville (soit cinq crèches sur huit à Gap), parce qu'elles partagent leur système informatique ou un truc comme ça.

 

En fait, là... c'était la seule bonne nouvelle.

Parce que la nana, très gentille cependant, m'a pas mal stressée...

 

Premièrement, tu dois les rappeler ou leur envoyer un mail tous les mois pour réitérer ta pré-inscription parce que si tu ne donnes plus de nouvelles, ils t'effacent de leur liste et tu es bon pour repartir à zéro.

 

Deuxièmement, ils ne gardent pas ton bébé avant ses trois mois (âge auquel il a reçu ses vaccins).

En septembre, bébé aura un mois. Non, je stresse pas du tout... Je compte aller faire cours avec mon bébé dans une écharpe de portage et si ça plait pas à mon patron, c'est pareil...!

 

Troisièment, t'es pas du tout sûre d'avoir une place un jour.

La nana m'a demandé à combien j'en étais de ma grossesse. Quand j'ai répondu quatre mois, elle a pris un air catastrophé et m'a sorti:

_ "Et vous ne vous inscrivez que maintenant?! Vous auriez dû le faire il y a un mois!"

Je me suis abstenue de répondre que, cocotte, il y a un mois, je croyais naïvement retourner vivre en Belgique en compagnie de mon mari.

Là-dessus, elle m'a vivement conseillé de m'inscrire également en crèche associative - les trois autres crèches de Gap qui ne sont pas municipales - pour augmenter mes chances d'avoir un jour une place quelque part.

 

Pour ceux qui ne savent pas la différence...

Une crèche associative, c'est gérer par des parents et c'est indépendant de la mairie.

Une crèche municipale, c'est un service de la mairie qui touche plein d'aides de la CAF et qui, du coup, ont des tarifs journaliers hyper pas chers.

Le cours de vocabulaire, c'est fait...

 

Donc en rentrant à la maison ce jour-là, j'ai pris mon téléphone et j'ai fait une pré-inscription dans les trois dernières crèches de Gap.

La nana m'avait quand même demandé en souriant:

_ "Vous êtes prête à tuer pour une place? Parce que c'est un peu le seul moyen d'en avoir une. Préparez-vous à devoir payer une assistance maternelle pendant plusieurs mois, voire un an. C'est un tout autre budget. Mais gardez espoir, vous aurez peut-être une place en septembre 2012."

Pour le "tout autre budget", je me suis renseignée, je confirme...

Je suis partie pour bouffer des pâtes jusqu'à mes trente ans, la moitié de mon salaire va passer en chèque emploi service pour une nounou et pourtant, mon salaire, c'est pas un SMIC.

 

Aujourd'hui, j'ai rappelé tout le monde pour confirmer ma pré-inscription.

J'ai deux millions de parents devant moi sur la liste d'attente...!

Et à peu près autant derrière...

 

Donnez-moi des noms, que je sache qui il faut que je tue.

 

Et tout ça pour que bébé chope des microbes et passe ses week-ends chez le pédiatre!

Oui, parce que quand tu mets ton bébé en crèche, il mâchouille des jouets qui ont été mâchouillés par une vingtaine d'autres bébés avant lui, dont ceux qui ont la grippe, le rhume, les oreillons, un abcès à la gencive... que des tas de choses bien saines, en somme.

C'est aussi pour ça qu'ils demandent à ce que bébé soit vacciné, bien-sûr.

 

La meilleure chose que je puisse faire, j'ai réglé l'envoi d'un mail de rappel dans ma mailbox pour m'avertir le mois prochain qu'il faut que je rappelle, encore, les crèches, et surtout, ne pas y penser en dehors de cette corvée.

Sinon, mon stressomètre passe encore au rouge.

Avec un peu de chance, j'aurai plein de demies-journées de libre pour m'occuper de bébé.

*On y croit, on y croit!*

Après tout, quand t'es prof, tu te farcis à peine vingt-une heures de présenciel et tu fais le reste chez toi... Oui l'espoir fait vivre, laissez-le-moi.

Publié dans deuxième trimestre

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Le philatéliste italien

Publié le par jesuisenceinte-poussezvous

Vous vous souviendrez peut-être qu'il y a quelques semaines, Agnès m'avait demandé une traduction d'une lettre arrivée en italien à l'attention de la Poste, concernant un bureau à gérance gratuite au Col du Galibier.

 

Comme quoi, des fous de culture postale, on en trouve partout, même à l'étranger...

Bref!

 

Aujourd'hui, Agnès me tend un nouveau papier, écrit à la main par un collègue.

Visiblement, les recherches ont enfin abouti, elle veut juste que je traduise en italien la réponse pour la renvoyer à notre ami philatéliste rital...

 

Sauf que j'ai à peine lu le début de la réponse que je sens une profonde dépression me guetter.

Le bureau du Col du Galibier, c'est un bureau interne à un camp militaire! Un relais-poste géré par les militaires en mission sur le camp des Rochilles, pour être précise. Il est sous la propriété du 93ème RAM (donc du ministère de la défense).

 

Non mais ils sont partout, les militaires.

Pourquoi on fait pas comme le Costa Rica, hein?! On disloque l'armée, et on investit intelligemment dans des forêts tropicales à tout va, des bébés singes dans les arbres... Le bonheur, quoi!

Non, au lieu de ça, je dois me souvenir de la traduction du mot "militaire" en italien!

Remarquez, après ça, je pourrai me plaindre de mon mariage pathétique de l'autre côté des Alpes...

 

Au fait, Jenn, il s'appelait pas Michele le vénitien érasmus aux yeux bleus qui avait craqué sur mon décolleté? C'est fini avec sa blondinette? Parce que j'ai rien contre l'idée de vivre à Venise, perso...

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